La foi chrétienne est une grâce en constante évolution ! Ce don extraordinaire, qui échappe malheureusement à beaucoup de personnes aujourd’hui, ne peut s’enraciner en nous sans des éclipses brutales et douloureuses. Tous les auteurs spirituels nous parlent de ces nuits obscures que doivent traverser les âmes ferventes sous peine de stagner dans une spiritualité sans lendemain. Dom Augustin Guillerand, cet écrivain éclairé et bien-aimé, nous en parle ici en des termes qui laissent voir le fruit de son expérience en la matière :
« Ce n’est pas dans la lumière d’une parole qu’il faut chercher la lumière. La lumière d’une parole c’est encore du créé, de l’éphèmère, du néant. Si nous nous y attachons, nous restons en route, nous n’atteindrons jamais le terme. Voilà pourquoi Dieu fait aux âmes qu’il aime la grâce de la leur refuser. Il les laisse dans la nuit. Et c’est la nuit qui devient la lumière. La vraie lumière brille dans les ténèbres. Mais il faut s’habituer à l’y trouver. Au début, on est épouvanté : la lumière est chose si douce et si nécessaire ! Peu à peu cependant le jour se lève. On voit que la lumière qui manque est une lumière inférieure, et que celle qui grandit est plus pure.
La lumière qui manque à cette heure-là c’est la nôtre. Nous ne voyons plus notre état de grâce, ou mieux nous ne la sentons plus. Nous ne trouvons plus en nous-mêmes la douce assurance d’être à Dieu. Ce que nous trouvons en nous-mêmes c’est la division et la nuit. Il faut dépasser cela : il faut sortir de nous ; il faut mépriser la voix qui doute, ou qui discute, ou qui se désespère. Il faut écouter l’autre, celle du fond intime et qui nous dit : « Dieu est amour. Pour se séparer de lui il faut un acte de la faculté d’aimer, il faut un amour qui s’oppose à son amour. Je ne vois pas cela en moi, donc … ». Voilà la lumière vraie, celle qui brille dans les ténèbres. Mais parce qu’elle brille dans les ténèbres, il faut connaître des heures de ténèbres. (…)
Le brouillard, la nuit et l’anxiété sont dans le plan divin, qui mène à la grande clarté. Il faut croire avant de voir, il faut croire à Celui qui voit, pour voir un jour ce qu’il voit et comme il voit. Il l’a voulu ainsi. Il y trouve gloire et joie. Celui qui ne voit que la nuit et qui lui dit : « Mon Dieu, je ne vois rien ; mais puisque vous me dites que cette nuit c’est votre lumière, je le crois. Tout en moi me dit le contraire ; j’immole ce moi, je vous écoute contre lui, je vous préfère à lui », celui-là met Dieu à sa vraie place, la première. Il est clair que c’est le grand sacrifice : « qu’il se renonce » ; car la raison qui dit : « C’est la nuit », est la citadelle du moi ; quand on l’immole, on donne tout : « Et la nuit devient ma lumière dans mes délices ». Cette nuit acceptée. cette nuit, que la raison nomme nuit, mais que Dieu appelle lumière, s’éclaire soudain et devient le rayon délicieux, l’aube naissante de l’éternelle Clarté. «
(Écrits spirituels, tome 2, page 216 s)
A mystic contemplative heart of love surrendered to God spoke these words. Though a human vessel, one so awakened by the Holy Spirit can speak words of great Wisdom and Fire like these that will ever stand the test of time and will remain alive, continuing to bear fruit!
Very grateful for your post!
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