En la fête de la Visitation de Marie

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En ce dernier jour du mois de mai et en la fête de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth, permettez-moi de revenir sur la lettre apostolique de saint Jean-Paul II portant sur l’importance de la récitation du Rosaire et ajoutant, à cette occasion, cinq nouveaux mystères,  soit les mystères lumineux.

En écrivant ce document intitulé « Rosarium Virginis Mariae » (2002), le Pape ne faisait qu’imiter ses prédécesseurs, notamment Léon XIII et Paul VI, en encourageant les fidèles à réciter le chapelet. Cette dévotion mariale se présente comme une contemplation du Christ à travers les différentes étapes de sa vie terrestre ; d’où les quinze mystères traditionnels (5 joyeux, 5 douloureux et 5 glorieux) pour un total de 150 Ave . Mais alors, et voici le hic, cette récitation traditionnelle, souvent présentée comme le bréviaire des laïcs (par comparaison aux 150 psaumes récités par les clercs), avait omis la quasi-totalité du ministère public du Christ : en effet, de la contemplation des mystères de l’enfance ou joyeux, l’on passait  immédiatement aux récits de la passion soit aux mystères douloureux!

En instaurant ces cinq nouveaux mystères intitulés « lumineux », Jean-Paul II a donc voulu demeurer fidèle à la totalité du message de Jésus en complétant le cycle des mystères de sa vie. Voici la liste des cinq choix arrêtés pour combler cette étape oubliée de la vie publique de Jésus :

  1. Le baptême de Jésus au Jourdain   (Matthieu 3, 13-17) : c’est le début officiel du ministère du Christ et comme le coup d’envoi donné par l’Esprit Saint lui-même.
  2. Les noces de Cana   (Jean 2, 1-12) : cet épisode annonce déjà l’abondance du bon vin que sera le don de l’Esprit à la Pentecôte. Le rôle de Marie y est bien souligné.
  3. La proclamation du Royaume et l’invitation à la conversion  (Marc 1, 15) : toute l’activité missionnaire du Christ (guérisons et prédication) y trouve sa raison d’être.
  4. La transfiguration du Christ sur la montagne  (Luc 9, 28-36) : l’importance de la prière chrétienne ainsi que le lien intime existant entre Jésus et son Père y sont merveilleusement rappelés.
  5. L’institution de l’Eucharistie   (Matthieu 26, 26) : mystère central de notre vie chrétienne, on ne pouvait passer sous silence ce mémorial institué pour notre plus grand bien.

Malgré les réticences de certains dévots qui se voyaient dérangés dans leur récitation habituelle, la très grande majorité des Catholiques accepta avec enthousiasme cet ajout papal. La canonisation subséquente de Jean-Paul II ne put que renforcer le bien-fondé de cette initiative. Profitons de cette fête mariale d’aujourd’hui pour accepter, avec joie et sous l’égide de Marie, cet approfondissement de notre connaissance de Jésus grâce à la récitation de ces nouveaux mystères !

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La terre où tombe le Feu !

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 » Voici la nuit,

la sainte nuit où l’on chemine,

et rien n’existe hormis ce lieu,

hormis ce lieu d’espoirs en ruines.

En s’arrêtant dans nos maisons,

Dieu préparait comme un buisson

la terre où tomberait le Feu !

(Hymne dominicale)

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« Je crois au Saint-Esprit … »

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ROME, ITALY – AUGUST 24, 2018: Throne Bernini Holy Spirit Dove Saint Peter’s Basilica Vatican Rome Italy. Bernini created Saint Peter’s Throne with Holy Spirit Dove Stained Glass Amber in 1600s

La foi en l’Esprit Saint nous est familière. Notre récitation du « Je crois en Dieu » nous la rappelle régulièrement. Cependant beaucoup de personnes n’y croient pas (ainsi les Juifs et les Musulmans) ou l’expliquent à leur façon (Protestants et autres chrétiens). Qu’en est-il des Catholiques ? Relisons brièvement dix petites questions à ce sujet tirées du Compendium du Catéchisme de l’Église catholique :

136. Que veut dire l’Église quand elle professe : « Je crois au Saint-Esprit » ?

Croire en l’Esprit Saint, c’est professer la troisième Personne de la Sainte Trinité, qui procède du Père et du Fils, et qui est « adoré et glorifié avec le Père et le Fils ». L’Esprit « est envoyé (…) dans nos cœurs » (Galates 4, 6) pour que nous recevions la vie nouvelle des enfants de Dieu.

137. Pourquoi les missions du Fils et de l’Esprit sont-elles inséparables ?

Dans la Trinité indivisible, le Fils et l’Esprit sont distincts, mais inséparables. En effet, du commencement à la fin des temps, quand le Père envoie son Fils, il envoie aussi son Esprit, qui nous unit au Christ par la foi, afin que nous puissions, comme fils adoptifs, appeler Dieu « Père » (Romains 8, 15). L’Esprit est invisible, mais nous le connaissons par son action, lorsqu’il nous révèle le Verbe et qu’il agit dans l’Église.

138. Quels sont les vocables de l’Esprit Saint ?

« Esprit Saint » est le nom propre de la troisième Personne de la Sainte Trinité. Le Christ l’appelle aussi Esprit Paraclet (Consolateur, Avocat) et Esprit de Vérité. Le Nouveau Testament l’appelle encore Esprit du Christ, Esprit du Seigneur, Esprit de Dieu, Esprit de gloire, Esprit de la promesse.

139. Quels sont les symboles qui représentent le Saint-Esprit ?

Ils sont nombreux. L’eau qui jaillit du cœur transpercé du Christ et abreuve les baptisés ; l’onction avec l’huile, qui est le signe sacramentel de la Confirmation ; le feu qui transforme ce qu’il touche ; l’imposition des mains par laquelle l’Esprit est donné ; la colombe qui descend sur le Christ et demeure sur lui au moment de son baptême.

140. Que signifie « l’Esprit a parlé par les prophètes » ?

Le terme de prophètes s’entend ici de ceux qui furent inspirés par l’Esprit Saint pour parler au nom de Dieu. L’Esprit porte les prophéties de l’Ancien Testament à leur plein accomplissement dans le Christ, dont le mystère se dévoile dans le Nouveau Testament.

141. Quelle est l’action de l’Esprit en Jean-Baptiste ?

L’Esprit remplit Jean-Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, qui, sous son action, est envoyé pour « préparer un peuple au Seigneur » (Luc 1, 17), et pour annoncer la venue du Christ, le Fils de Dieu, celui sur lequel il a vu descendre et demeurer l’Esprit, celui qui « baptise dans l’Esprit » (Jean 1, 33).

142. Quelle est l’oeuvre de l’Esprit en Marie ?

En Marie, le Saint Esprit porte à son achèvement toutes les attentes de la venue du Christ et sa préparation dans l’Ancien Testament. D’une manière unique, il la remplit de grâce et rend féconde sa virginité, pour donner naissance dans la chair au Fils de Dieu. Il fait d’elle la Mère du « Christ total », c’est-à-dire du Christ Tête et de l’Église son corps. Marie est présente au milieu des Douze le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit inaugure les « derniers temps » avec la manifestation de l’Église.

143. Quel rapport y a-t-il entre l’Esprit et le Christ Jésus dans sa mission terrestre ?

Depuis son Incarnation, le Fils de Dieu est consacré Messie dans son humanité, par l’onction de l’Esprit. Il révèle l’Esprit dans son enseignement, accomplissant la promesse faite aux Pères, et il le communique à l’Église naissante en soufflant sur les Apôtres après la Résurrection.

144. Qu’est-il arrivé à la Pentecôte ?

Cinquante jours après la Résurrection, à la Pentecôte, Jésus Christ glorifié a répandu l’Esprit à profusion et il l’a manifesté comme Personne divine, de sorte que la Trinité Sainte est pleinement révélée. La mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église, envoyée pour annoncer et pour répandre le mystère de la communion trinitaire.

145. Quelle est l’action de l’Esprit dans l’Église ?

L’Esprit édifie, anime et sanctifie l’Église. Esprit d’amour, il restaure chez les baptisés la ressemblance divine perdue à cause du péché et il les fait vivre dans le Christ de la Vie même de la Sainte Trinité. Il les envoie témoigner de la Vérité du Christ et il les établit dans leurs fonctions réciproques, afin que tous portent « le fruit de l’Esprit » (Galates 5, 22).

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Il siège à la droite du Père …

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 » Jésus est monté au ciel, il siège à la droite du Père tout-puissant « . Ces mots du Je crois en Dieu peuvent nous sembler anodins, vu notre façon routinière (hélas) de réciter souvent notre profession de foi ! Qu’en est-il vraiment de cette période de temps, dans laquelle nous sommes, alors que (sans nous quitter) Jésus est glorifié et assis à la droite de son Père ? Seule l’Église peut de façon sûre et authentique nous éclairer en ce domaine :

132. Que représente l’Ascension ?

Après quarante jours pendant lesquels il s’est manifesté à ses Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloire de Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est assis à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et qui sans cesse intercède en notre faveur auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne l’espérance de le rejoindre un jour, là où il nous a préparé une place.

133. Comment le Seigneur Jésus règne-t-il aujourd’hui ?

Seigneur du monde et de l’histoire, Chef de son Église, le Christ glorieux demeure mystérieusement sur la terre, où son Royaume est déjà présent en germe et en commencement dans l’Église. Un jour, il reviendra dans la gloire, mais nous n’en connaissons pas l’heure. C’est pourquoi nous vivons en veillant dans la prière :  » Viens, Seigneur  » (Apocalypse 22, 20).

134. Comment s’accomplira la venue du Seigneur dans la gloire ?

Après le dernier bouleversement cosmique de ce monde qui passe, la venue glorieuse du Christ arrivera avec le triomphe définitif de Dieu dans la Parousie du Christ et avec le jugement dernier. Ainsi s’accomplira le Royaume de Dieu.

135. Comment le Christ jugera-t-il les vivants et les morts ?

Le Christ jugera avec la puissance qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour sauver les hommes. Les secrets des cœurs seront dévoilés, ainsi que la conduite de chacun envers Dieu et envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera condamné pour l’éternité selon ses oeuvres. Ainsi s’accomplira  » la plénitude du Christ  » (Éphésiens 4, 13), dans laquelle  » Dieu sera tout en tous  » (1 Corinthiens 15, 28).

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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Triomphe de l’Esprit en Jésus, par un Chartreux

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En cette veille de la fête de l’Ascension de Jésus, voici un texte très spécial de notre ami chartreux, dom Guillerand, qui nous livre sa vision d’un Jésus ressuscité complètement livré à l’emprise de l’Esprit Saint. En ses propres termes, lors de la Résurrection du Christ, « l’Esprit Saint a assimilé complètement Jésus, le fit corps spiritualisé et lui communiqua son agilité« . La fête de l’Ascension serait donc l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute sa vie et toute son activité ; une invitation nous y est également faite à nous livrer totalement à ce Souffle d’amour dans notre vie quotidienne et à accomplir ainsi notre propre ascension en suivant le chemin parcouru par le Maître. Écoutons attentivement dom Augustin à ce sujet :

« La Passion et la mort c’est le retour de Jésus dans le sein du Père. Ce qui tombe et meurt n’était qu’une écorce, une enveloppe, une protection pour le temps de formation et de croissance. La formation achevée, l’enveloppe doit disparaître, éclater, livrer passage à la vie ; c’est une pierre tombale ; l’Esprit la soulève. C’est ce Souffle, cet Esprit, ce mouvement intime qui se communique de nouveau au corps le matin de Pâques, et, cette fois, comme le Christ n’avait plus à nous ressembler dans la souffrance et la mort, l’Esprit se l’assimila complètement, le fit corps spiritualisé, lui communiqua son agilité ; et, un jour, à l’heure voulue, devant les apôtres et les disciples réunis, pour réaliser le dessein divin, pour faire connaître ce Souffle au monde, le mouvement le souleva lentement et l’emporta au sein du Père.

Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui : c’est le terme définitif, le couronnement glorieux, l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute la vie et toute l’activité de Jésus … et qu’il est venu manifester. Mais pour le voir, cet Esprit, il faut l’avoir. Les apôtres ne l’ont pas encore ; voilà pourquoi, oublieux de la recommandation et de la promesse qui viennent de leur être faites, ils s’attardent à regarder ce corps et cette nuée qui le leur a ravi. Les anges doivent venir et leur rappeler : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » Sous cette forme visible, sa mission est achevée, il nous a donné tout ce qu’il devait nous donner.

Ce qu’il nous faut maintenant, c’est nous livrer totalement à ce Souffle d’amour qui a animé sa vie, c’est de nous plonger, de nous immerger en cet Esprit comme dans un bain qui de nous fera des hommes nouveaux. Il faut que, mus par ce souffle sacré, nous refassions à sa suite cette lente ascension de sa vie, en suivant le chemin qu’il a suivi : car, nous dit saint Paul, nous sommes appelés à rentrer avec lui dans le sein du Père, à y régner éternellement avec lui, mais nous ne régnerons avec lui que si nous avons souffert avec lui: « Si nous tenons ferme, avec lui nous règnerons » (2 Timothée 2, 12). »

(Écrits spirituels, tome 2, page 39)

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Productivité de l’Esprit Saint

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En ces jours qui précèdent la fête de la Pentecôte, il est tout à fait indiqué de se poser des questions sur l’utilité sinon la nécessité de recevoir ce « Don de Dieu ». Le temps pascal nous a tous sensibilisés à l’importance du Ressuscité dans notre vie spirituelle, y aurait-il quelque chose de valable à ajouté en traitant de l’Esprit Saint ? Et pourtant, toute l’oeuvre du Christ sur terre n’avait qu’un seul but : nous obtenir cette eau vive qu’est l’Esprit de Dieu ; eau qui lave, eau qui désaltère, eau qui engendre à la vie d’enfant de Dieu. Le rôle de l’Esprit Saint dans l’Église est donc primordial ! Laissons la parole au meilleur catéchète des Pères de l’Église (saint Cyrille de Jérusalem) afin qu’il nous éclaire davantage sur ce point :

« L’Esprit Saint a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus. Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différents chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous.

Son entrée en nous se fait avec douceur, on l’accueille avec joie, son joug est facile à porter. Son arrivée est annoncée par des rayons de lumière et de science. Il vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord ; et ensuite, par celui-ci, chez les autres. » (Catéchèse sur le Saint Esprit, PG 940-941)

N’ayons donc aucun scrupule à donner beaucoup d’importance à l’Esprit Saint. Il est l’Esprit commun du Père et du Fils, et il vient parfaire en nous l’action bienfaisante du Ressuscité. Jésus, lui-même, s’est laissé totalement guidé par lui durant sa vie publique et il ne désire qu’une chose : que nous suivions fidèlement ses traces !

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Un jour à la fois, ô mon Dieu, c’est tout ce que je demande !

Allons-y

En tant que jeune curé, il m’a été donné  d’organiser des voyages paroissiaux d’un jour. Immanquablement, après une courte prière, les participant(e)s entonnaient le chant  d’André Breton «Un jour à la fois …», ce qui m’intriguait quand même quelque peu. Aujourd’hui, ayant atteint un âge respectable, je commence à comprendre. Oui, finis pour moi les projets et les activités de toutes sortes ; le passé et l’avenir semblent s’éloigner de mon champs de vision, le temps présent est celui qui m’intéresse le plus car la vie concrète est là, et surtout Dieu est là !  Je rejoins ainsi la sagesse de mes passagers qui poursuivaient le chant en question « (ce que je demande) Le courage de vivre, d’aimer, d’être aimé, un jour à la fois. Hier, c’est passé, ô mon Dieu, et demain ne m’appartient pas. Mon Dieu aide-moi, aujourd’hui guide-moi, un jour à la fois. »

Vivre dans la réalité, savoir vivre dans le présent (éclairé par la foi chrétienne) ! Je remarque avec étonnement l’insistance de Jésus, dans l’évangile, à nous ramener à l’aujourd’hui de notre courte vie :  «donnez-nous notre pain de ce jour», «qu’il prenne sa croix à chaque jour», « à chaque jour suffit sa peine», «pourquoi vous inquiéter du lendemain», etc. Nous avons malheureusement cette tendance à nous empoisonner la vie avec des regrets inutiles ou des appréhensions dommageables. Le passé et l’avenir ne nous appartiennent pas vraiment ; et je note que le présent est souvent mis de côté comme quelque chose de banale, un obstacle même à nos désirs impatients. Dans le monde d’aujourd’hui, beaucoup de gens ont cessé de jouir de la vie ; ils ne font que rêver d’utopies qui ne se réaliseront jamais. Pensons à l’engouement pour les loteries nationales … signe indubitable d’une société matérialiste bâtie sur la convoitise permanente !

Prendre le temps de respirer, de cueillir une fleur, de sourire à quelqu’un, de l’écouter ou de dire quelques mots aimables ; ou, tel le bon Samaritain, savoir s’arrêter pour mettre son cœur sur la misère d’un autre. Bref, privilégier la gratuité sur la rentabilité. Vivre complètement le temps présent, n’est-ce pas là  le plan initial de Dieu sur nous, lui dont la vie  est un éternel présent ?

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Ce Dieu qui est au ciel

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Certains chrétiens hésitent à voir Dieu au ciel, au-dessus d’eux ; ils préfèrent de beaucoup un Dieu parmi eux, à stature humaine. L’homme ancien, plus sensible à ses propres limites, n’avait pas cette tendance égalitaire. L’humilité n’aura jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui, alors que les images hiératiques de Dieu et des saints tendent à s’estomper … et pourtant, Jésus n’hésitait pas à affirmer: « Vous donc priez ainsi: Notre Père qui es dans les cieux » (Matthieu 6, 9). Malgré sa présence parmi nous, avouons que Dieu nous dépasse de beaucoup!

Un Dieu qui planifie. Il fut un temps où rien n’existait sinon Dieu ; même la notion de temps, dans ce contexte, n’a aucun sens. Inutile de chercher l’élément déclencheur de la Création, le domaine divin nous échappe ! Nous savons quand même, par la Révélation, que Dieu est Amour et que l’amour authentique tend au partage. En réfléchissant sur les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, il est plausible d’y discerner une Pensée divine décrétant  de toute éternité  cette manifestation de l’Amour, manifestation réalisée par la Création et bonifiée par la Révélation. Cette planification, ce décret ou « dessein bienveillant » (Éphésiens 1, 9), s’exprime dans le temps par la Providence. C’est là l’œuvre attribuée au Père.

Un Dieu qui agit. Nous pouvons avoir de beaux projets mais la plupart d’entre eux demeurent souvent à l’état embryonnaire. Il n’en est pas ainsi en Dieu : pour lui, «vouloir» c’est «faire»! Notons que, dans la Bible, les grands moments de  l’agir  de Dieu sont souvent attribués à l’Esprit Saint. Ainsi, à la Création,  l’Esprit de Dieu planait sur les eaux originelles (Genèse 1, 2) ; au désert, la nuée lumineuse assurait la présence active de Dieu auprès du peuple (Exode 13, 21) ; dans l’Évangile, l’ange Gabriel annonce à Marie que cette même nuée, l’Esprit Saint, la couvrira de son ombre (Luc 1, 35) ; et c’est lors de son « baptême dans l’Esprit Saint » que Jésus débutera officiellement son ministère public (Jean 1, 32). Enfin, la Pentecôte témoignera du don communautaire de l’Esprit comme élément fondateur de l’Église. Donneur de vie, l’Esprit sanctificateur est surtout le Dieu qui agit.

Un Dieu qui réjouit. « Quand je rencontrais tes paroles, Seigneur, je les dévorais; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur » (Jérémie 15, 16). Cette affirmation du prophète exprime bien le rôle irremplaçable de la Parole de Dieu comme source de joie pour tout croyant. Parole créatrice, parole éclairante, encourageante ou réprimante, elle ne laisse personne indifférent car elle est d’origine divine … c’est le Verbe de Dieu ! Et ce Verbe s’est fait chair il y a deux mille ans : sa vie, son ministère, sa mort et sa résurrection sont devenus autant de motifs de réjouissance pour tous les humains. Voilà donc une Parole qui réjouit en manifestant le plan miséricordieux du Père. Et quelle destinée nous propose-t-elle ? « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12, 26).  Doux et humble de cœur, Jésus est bien ce Dieu qui nous réjouit en nous dévoilant l’Amour du Père ainsi que l’avenir prometteur qui nous attend !

En terminant, n’ayons garde d’oublier que ces images des Personnes divines ne sont qu’un faible aperçu de ce qu’Elles sont réellement : l’allusion au mystère trinitaire y est, en effet, minime. Des auteurs spirituels, tel dom Augustin Guillerand, se sont efforcés de discerner vaille que vaille les rapports intimes de ces Personnes entre elles dans la simplicité d’une seule Nature ; force est d’admettre que les idées adéquates, en ce domaine, nous échappent. Ne pourrions-nous pas espérer quand même quelque chose de plus précis ? Il semble que oui, car Jésus nous affirme que le meilleur est à venir : «Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8).

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Le Christ ne meurt plus, alléluia!

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Le Ressuscité  (oeuvre de Pericle Fazzini, salle Paul VI, Vatican)

Si le Christ est mort pour nos péchés, n’oublions surtout pas qu’il est ressuscité pour nous donner la vie éternelle. Célébrer Pâques, c’est donc non seulement célébrer  un événement unique dans la vie de Jésus mais c’est aussi célébrer un événement central dans la vie de tout croyant: l’espérance de vivre de la vie-même de Dieu, dans la foi tout d’abord puis dans la vision! L’apôtre saint Pierre exprime très bien cette réalité lorsqu’il affirme: « Béni soit Dieu qui nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une vivante espérance, pour un héritage qui vous est réservé dans les cieuxVous en tressaillez de joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves » (1 Pierre 1, 3-6).

Nous sommes donc voués, dans l’immédiat, à deux sortes de réaction: la louange et la supplication. La louange que provoque en nous la prise de conscience que Dieu nous aime non seulement en parole mais aussi en acte, et la supplication face aux difficultés récurrentes de la vie.  Dans un sermon sur le psaume 148, saint Augustin résume très bien ces deux attitudes du croyant: « La méditation, dans notre vie présente, doit consister à louer Dieu, car l’allégresse éternelle de notre vie future sera une louange de Dieu; et personne ne peut être adapté à la vie future s’il ne s’y exerce pas dès maintenant. Maintenant donc nous louons Dieu, mais nous le supplions aussi. Notre louange comporte la joie; notre supplication, le gémissement. Car on nous a promis quelques chose que nous ne possédons pas encore; et parce que l’auteur de la promesse est véridique, nous trouvons notre joie dans l’espérance; mais parce que nous ne possédons pas encore, notre désir nous fait gémir. Il nous est bon de persévérer dans le désir jusqu’à ce que vienne le bonheur promis, jusqu’à ce que le gémissement disparaisse et que la louange demeure seule. »  (CCL 39, 2165-2166)

Retenons, enfin, que si le temps du carême était propice à la supplication, par contre le temps pascal, lui, est propice à la louange; c’est pourquoi nous chantons si souvent ALLÉLUIA , une exclamation hébraïque qui signifie littéralement « louons Yahvé » (allelu-Ya). À ce sujet, le même saint Augustin précise: « Nous vous exhortons, mes frères, à louer Dieu en ce moment, et c’est ce que nous faisons tous lorsque nous disons Alléluia. (…) Mais louez-le par tout vous-mêmes, c’est-à-dire que votre langue et votre voix ne doivent pas être seules à louer Dieu; louez-le aussi par votre conscience, par votre vie, par vos actions. »

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Le pâturage des bienheureux

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Après avoir célébré les Jours saints et nous être repus des vérités fondamentales de la Foi, il nous reste maintenant à les digérer tout au long de ce temps pascal. Par sa victoire sur la mort, le Bon Berger nous invite à le suivre avec confiance jusque dans l’éternité bienheureuse. Il est également la porte de cette bergerie qu’est l’Église terrestre, porte qui nous permet non seulement d’y entrer par le baptême mais aussi d’en sortir à sa suite lors de notre mort, selon ses propres paroles : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé; il pourra entrer et sortir, et il trouvera un pâturage » (Jean 10, 9). Quel est ce pâturage promis ? Laissons la réponse à un saint moine du 6e siècle, devenu évêque de Rome et docteur de l’Église:

« Le baptisé entrera pour avoir la foi; il sortira en passant de la foi à la vision, de la croyance  à la contemplation, et il trouvera un pâturage en arrivant au festin éternel. Les brebis du bon Pasteur trouvent donc un pâturage parce que tout homme qui le suit avec un cœur simple est nourri dans la pâture des prairies intérieures. Et quel est le pâturage de ces brebis-là, sinon les joies éternelles d’un paradis toujours vert ? Car le pâturage des élus, c’est le visage de Dieu, toujours présent: puisqu’on le regarde sans interruption, l’âme se rassasie sans fin de l’aliment de vie. (…)

Recherchons donc, frères très chers, ce pâturage où nous trouverons notre joie au cœur de la fête célébrée par tant de nos concitoyens. Que leur allégresse  nous y invite. Réchauffons nos cœurs, mes frères, que notre foi se ranime envers ce qu’elle croit, que nos désirs s’enflamment pour les biens célestes : c’est déjà partir à leur rencontre que de les aimer. Aucun obstacle ne doit nous enlever la joie de la solennité intérieure, car si l’on désire se rendre à un endroit qu’on s’est fixé, aucune difficulté ne peut changer ce désir. Aucune prospérité flatteuse ne doit nous en détourner ; il est fou, ce voyageur qui, apercevant sur sa route de gracieuses prairies, oublie le but de son voyage. »  (Homélie de saint Grégoire le Grand, PL 76, 1129-1130)

Le Ciel qui nous est promis est donc la vision même de Dieu, ce « visage toujours présent », pâturage toujours vert car rien ne saurait épuiser cette vision bienheureuse. « Bien-aimés, écrit l’apôtre Jean aux chrétiens de la fin du premier siècle, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous Lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » (1Jean 3, 2)

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