« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui et nous ferons chez lui notre demeure » (Jean 14, 23). Cette intimité promise avec Dieu est donc le résultat d’un amour concret qui s’exprime dans l’obéissance aux commandements du Christ (« il gardera ma parole« ) et non pas, remarquons-le, le fruit de la seule connaissance de ces commandements. La religion n’est pas une science mais bien une mise en pratique des conseils de Jésus. C’est pourquoi il est devenu normal d’appeler « pratiquants » les croyants qui vivent sérieusement leur engagement baptismal. Mais laissons la parole à ce maître spirituel, dom Guillerand, afin qu’il puisse nous en montrer toute la beauté :
« N’attendez pas la science pour agir dans le domaine de vos relations avec Dieu. La religion est une croyance et surtout une pratique. Ce n’est pas une science. Elle est un commerce d’amitié avec Dieu. Lui-même se révèle dans ce commerce. Il se révèle dans la mesure où nous l’aimons, non pas dans la mesure où nous sommes savants, même en religion. Il n’est pas requis de connaître avec précision toutes les perfections que Dieu possède, ni de pouvoir exposer avec éloquence tous les arguments prouvant son existence.
Que d’âmes passent leur vie sans cette science et ont sur lui des vues très sûres, nourrissent pour lui des sentiments très vifs et entretiennent avec lui des relations très vivantes ! Elles le voient comme un Père qui sans cesse leur communique ses pensées, ses sentiments, les fait vivre de ces pensées, de ces sentiments, qui est comme leur âme et leur vie profonde, dont l’Esprit est au fond de leur esprit pour les éclairer, les encourager, diriger vers lui toutes les énergies dont elles disposent. Elles aiment ce Père et lui parlent, elles lui disent leurs joies et leurs peines, il est le confident secret de toutes les heures ; il est là, au plus profond d’elles-mêmes, pour les accueillir en sa demeure spirituelle quand elles se tournent vers lui. Elles le savent, elles savent que lui-même les appelle quand une voix intime les invite à penser à lui. Leur pensée rencontre toujours la sienne ; des rapports vivants, incessants, délicieux peuvent se nouer et se développer ainsi avec l’Hôte divin de leur cœur. » (Écrits spirituels, tome 2, page 175)
Dans notre société post-moderne où l’amour authentique est souvent méconnue voir attaquée, il nous restera toujours cette possibilité d’un amour personnel et divin (« mon Père l’aimera« ), une relation désirée par Dieu, une demeure inespérée mais toujours accessible pour qui veut bien suivre honnêtement le chemin de l’Évangile. Alléluia !
Extraordinaire densité de la vie quand le quotidien est vécu avec le Seigneur dans les moindres choses. Quelle belle photo apaisante pour illustrer ce bel article plein de sagesse ! Merci cher Frère Jacques. Amitiés de France. Nathalie, ov (du Blog Ecce Amor)
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Bienheureuses retrouvailles !
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