Bienheureuse solitude !

17e

Chartreuse de Farneta (Italie)

Dans la foulée de la canonisation de Charles de Foucauld, l’ermite du désert, voici quelques réflexions concernant l’amour de la solitude. Loin de moi le désir d’encourager cet engouement maladif et manifestement antisocial de ces misogynes optant pour une solitude factice … personnages plus dignes de pitié que d’émulation. Car, notons-le, le véritable ermite ne quitte pas ses frères et sœurs pour se retrouver lui-même mais pour mieux s’unir à l’Autre et, s’il est de foi chrétienne, pour s’unir davantage aux besoins spirituels de ses frères et sœurs.

Ma solitude urbaine actuelle m’apparente un peu à ces chercheurs de Dieu que sont les moines, spécialement ceux qui vivent dans une solitude « adaptée » comme c’est le cas chez les Chartreux. Ces derniers, malgré leur séparation stricte du monde, bénéficient d’une certaine vie communautaire qui équilibre leur vie silencieuse : vivant chacun dans une maisonnette reliée aux autres par un corridor appelé cloître (voir la photo ci-dessus), ils se réunissent trois fois par jour à l’église pour la célébration de certains offices liturgiques. Ils bénéficient également d’un repas communautaire le dimanche ainsi que, chaque semaine, d’une promenade de groupe favorable aux échanges fraternels.

À regarder de plus près la photo ci-dessus, on se rend compte que leurs confrères décédés sont inhumés dans la cour intérieure du cloître ayant pour tout monument une simple croix, sans aucune inscription: complet détachement même dans la mort. Ces hommes ont découvert le secret de la solitude: une présence divine qui les accompagne tout au long de leur journée. En réalité, un ermite chrétien n’est jamais seul ; son silence extérieur n’est là que pour lui permettre de dialoguer plus fréquemment avec son créateur et Père. D’où cette exclamation bien compréhensible de saint Bruno: « Ô bienheureuse solitude, ô seule béatitude ! »

En ce temps pascal 2022, temps de déconfinement et de reprise de vie normale, que saint Charles de Foucauld nous obtienne ce goût de Dieu expérimenté avant tout dans la solitude (même relative), un détachement concret des idoles de ce monde et une recherche de l’Essentiel dans l’humilité de la prière continuelle et du service.

A propos moinillon

jacques172.com
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