Guérison des dix lépreux (par James Tissot)
On ne peut s’approcher de Dieu sans ressentir aussitôt nos limites et nos pauvretés. Dans son opuscule rédigé pour sa sœur âgée qui ne peut assister à la messe dominicale, dom Guillerand l’invite à s’unir spirituellement à cette liturgie paroissiale en commençant par demander pardon de ses propres fautes: Kyrie eleison! Voici la prière qu’il suggère à sa sœur:
« Seigneur Jésus, je crois bien ce que vous m’avez dit. Je crois que mon âme en grâce avec vous est un temple où réside réellement le Dieu trois fois saint, le Dieu en trois Personnes. En vous et par vous je possède ce Dieu, je possède ces trois Personnes. Elles déploient en moi cette vie éternelle qui est leur amour mutuel et infini; elles me communiquent cette vie; elles me font entrer dans cette grande circulation de leur être unique que le Père verse tout entier dans son Fils et que le Fils retourne à son Père et fait rentrer tout entier dans son Père; elles vivent en moi ce don mystérieux et plein de tout leur être qui est leur Esprit commun, leur unique amour. Elles me demandent de me donner comme elles se donnent et m’apprennent à le faire.
Et vous, Seigneur Jésus, vous êtes venu sur la terre pour nous enseigner ce céleste secret. Vous restez là, présent dans le tabernacle, vous vous immolez sur l’autel, vous vous donnez à la communion pour nous montrer comment Dieu se donne et comment nous devons nous donner. Et quand je rentre en moi-même, quand je me recueille pour prier, je suis en face de ce Dieu infini, de ces trois Personnes, je suis en leur présence, à leurs pieds, pauvre petite créature si insignifiante, mais aimée, et si grande parce que tellement aimée. Je suis là avec mon néant et mes misères, mon intelligence pleine de ténèbres, ma volonté pleine de faiblesses, mon cœur plein d’attaches aux biens éphémères … et j’entre avec ces trois Personnes dans les rapports délicieux qui les unissent et qui les comblent éternellement; je partage leur vie, leur amour et leur joie infinie.
Je n’ai qu’une chose à faire pour cela: reconnaître mon néant et ma misère, demander que ces Personnes prennent pitié de moi et qu’elles me communiquent ce qu’elles possèdent et qui me manque … Kyrie eleison, ayez pitié ! »
(Écrits spirituels, tome 2, page 111)
Cher moinillon.
Je suis toujours mal à l’aise avec la demande de pitié. En effet, nous voyons surgir l’image d’un Dieu cruel dont il faut implorer la pitié. Nous savons bien tous que nous sommes incomplets, mortels et souvent en recherche de sens. Nous percevons également, intuitivement que nous sommes reliés d’une façon mystérieuse, et que c’est la joie et l’amour qui en sont le ciment.
Donc : pas de pitié mais plus d’amour
Alain
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Ce cri des lépreux est un appel à l’attention de Jésus sur leur condition et à son empathie face à leur douleur: un bel exemple de prière et de confiance en son pouvoir de guérison. Oui, notre condition actuelle de créature (avec toutes ses blessures) ne peut être ignorée et, si l’on rencontre Dieu dans la prière, pourquoi ne pas spécifier nos besoins en lui demandant de se pencher sur nos limites? Il ne faudrait pas tomber dans l’erreur du QUIÉTISME qui se réfugiait dans une grande passivité spirituelle face à Dieu.
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Oh yes Fr, especially at Holy Communion but always, I cry like Mary, tears all over His feet. He listens and He answers. He is always totally aware of our needs but still, He wishes to hear our pleas.
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