Travaux agricoles (Chartreuse de Pleterje, Slovénie)
Si l’Église est souvent perçue par nos contemporains comme signe de contradiction, c’est que son Maître le fut le premier. Dom Guillerand médite aujourd’hui sur la réaction propre aux trois catégories de personnes qui eurent la grâce ineffable d’entendre les discours de Jésus et de voir ses miracles:
« En voyant les prodiges que Jésus accomplissait, les uns se taisent et se livrent; les autres se taisent, croient, mais ne se donnent pas; un troisième groupe parle, résiste et se refuse nettement. Les premiers sortent d’eux-mêmes, immolent leurs vues à des vues qu’ils estiment plus hautes que les leurs sans les comprendre; les seconds le font aussi, mais n’en dégagent pas des résolutions pratiques; ils ont peur d’accorder leurs actes à leur croyance; ils ont peur des efforts à faire … et probablement surtout de prendre position entre Jésus et ceux qui le contredisent. C’est pourquoi le Maître ne se livre pas à eux. Il attend une foi vraie qui peut-être viendra plus tard. Il attend un vrai don de soi. Il ne se donne que si on se donne; et il ne donne «de se donner» que quand il voit des cœurs prêts à répondre au don divin.
L’histoire chrétienne du monde est toute entière là, comme à Bethléem, à la naissance , à l’arrivée des Mages, comme à Jérusalem à la présentation au temple, ou même à la douzième année, comme en toutes les scènes de l’Évangile … ou à peu près. Jésus est toujours le signe de contradiction en face duquel les âmes se divisent. Il assiste à cette division, il la permet; il fait tout pour attirer à lui, convaincre les esprits, conquérir les vouloirs et les cœurs … mais il ne s’impose pas. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 181 s)
Oui si tendre sollicitude de Dieu, qui sait ne pas s’imposer, mais accourt au moindre effort de notre part, qui nous attend avec tant de patience et d’empressement à la fois !
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