Chapelle extérieure du monastère (Chartreuse Serra San Bruno, Italie)
La sainteté d’une personne se voit surtout par sa façon de se comporter et de regarder les autres. Cette sainteté, nous dit dom Augustin Guillerand, se perçoit par la simplicité de sa vie, de son cœur; elle est toute entière dans son bien-aimé.
« La simplicité est une vertu délicieuse. Comme l’unité, elle ne rapetisse pas … au contraire! Dans l’objet unique elle peut faire tenir toutes choses. Elle n’exclut que ce qui n’est pas car elle aime «tout ce qui est» dans Celui qui est tout. Mais comme l’humilité elle met tout en place; elle ne supprime pas, elle ordonne. (…)
L’amour-propre engendre la complication. Il ne tend pas à un seul objet; il se laisse prendre pas le créé qui est essentiellement multiple; il est à la merci de tous les objets qui se présentent … ces objets nous impressionnent parce que notre côté impressionnable n’est pas fixé en Dieu. De là, la nécessité de l’effort pour se fixer, effort intellectuel, méditation, étude, effort moral, exercices pratiques, renoncements par amour.
Marie est humble parce qu’elle connaît Dieu. Elle voit ce qu’il est et elle voit ce qu’elle est. Elle reconnaît la divine grandeur, elle reconnaît son propre néant. Il en résulte un oubli complet de tout ce qui n’est pas ce Dieu, seul grand, ainsi qu’un mouvement plein vers lui: c’est la simplicité.
La simplicité est donc une conclusion pratique de l’humilité; c’est le résultat d’une vue claire. L’humilité voit la vérité, la simplicité y tend à plein. On ne voit que Dieu, on ne veut que Dieu, on ne tend qu’à Dieu. L’Amour a produit cela; c’est lui qui est au fond de cette vue, de ce vouloir et de cette marche. (…)
La simplicité de Marie est due à l’harmonie parfaite de son être tout unifié et accordé à Dieu. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 63 s)