Un Dieu transcendant ?

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Certains chrétiens hésitent à voir Dieu au ciel, au-dessus d’eux; ils préfèrent de beaucoup un Dieu parmi eux, à stature humaine. L’homme primitif, plus sensible à ses propres limites, n’avait pas cette tendance égalitaire qu’est la nôtre. L’humilité face à la divinité n’aura jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui, alors que les images hiératiques de Dieu et des saints tendent à s’estomper au profit de représentations à mesure humaine … et pourtant, Jésus n’hésitait pas à affirmer: « Vous donc priez ainsi: Notre Père qui es DANS LES CIEUX » (Matthieu 6, 9). Malgré sa présence parmi nous, Dieu conserve toute sa transcendance !

Un Dieu qui planifie. Il fut un temps où rien n’existait … sinon Dieu ! Même la notion de temps, dans ce contexte, n’avait aucun sens. Inutile de chercher l’élément déclencheur de la création, la Pensée de Dieu nous échappe ! Nous savons quand même, par la révélation, que Dieu est Amour et que l’amour authentique tend au partage. En réfléchissant sur les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, il est facile d’y discerner une Pensée divine décrétant  de toute éternité  cette manifestation de l’Amour, manifestation réalisée par la création et bonifiée par la révélation. Cette planification, ce décret ou « dessein bienveillant » (Éphésiens 1, 9), s’exprime dans le temps par la Providence. C’est là l’œuvre attribuée à DIEU LE PÈRE.

Un Dieu qui agit. Nous pouvons avoir de beaux projets mais la plupart d’entre eux demeurent souvent à l’état embryonnaire. Il n’en est pas ainsi en Dieu : pour lui, vouloir c’est faire ! Remarquons que, dans la Bible, les grands moments de  l’agir  divin sont attribués à l’Esprit Saint. Ainsi, à la création,  l’Esprit de Dieu planait sur les eaux originelles (Genèse 1, 2) ; au désert, la nuée lumineuse assurait la présence active de Dieu auprès du peuple (Exode 13, 21) ; dans l’évangile, l’ange Gabriel annonce à Marie que cette même nuée, l’Esprit Saint, la couvrira de son ombre (Luc 1, 35) ; et c’est lors de son  baptême dans l’Esprit Saint  que Jésus débutera officiellement son ministère public (Jean 1, 32). Enfin, la Pentecôte témoignera du don communautaire de l’Esprit comme élément fondateur de l’Église. Donneur de vie, l’ESPRIT SAINT est Dieu qui agit.

Un Dieu qui réjouit. « Quand je rencontrais tes paroles, Seigneur, je les dévorais; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur » (Jérémie 15, 16). Cette affirmation du prophète exprime bien le rôle irremplaçable de la Parole de Dieu comme source de joie pour tout croyant. Parole créatrice, parole éclairante, encourageante ou menaçante, elle ne laisse personne indifférent car elle est d’origine divine … cette parole est le Verbe de Dieu ! Et ce Verbe s’est fait chair il y a deux mille ans : sa vie, son ministère, sa mort et sa résurrection sont devenus autant de motifs de réjouissance pour tous les humains. Voilà donc une Parole qui réjouit en manifestant le plan miséricordieux du Père. Et quelle destinée nous propose-t-elle ? « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12, 26).  Doux et humble de cœur, JÉSUS, VERBE DE DIEU, est bien ce Dieu qui nous réjouit en nous dévoilant l’Amour du Père et l’avenir prometteur qui nous attend !

En terminant, n’ayons garde d’oublier que ces images des Personnes divines, toutes inspirantes qu’elles soient, ne sont qu’un faible aperçu de ce qu’Elles sont en réalité. Des auteurs spirituels, tel dom Augustin Guillerand, se sont efforcés de discerner vaille que vaille les rapports intimes de ces Personnes entre elles dans la simplicité d’une seule Nature; cependant, force est d’avouer que les théories adéquates, en ce domaine, nous échappent. Pouvons-nous quand même espérer en connaître d’avantage, un jour ? Il semble que oui, car le Maître nous affirme que le meilleur est à venir : «Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8).

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Le Christianisme est-il une nouvelle religion ?

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La fête de la Très Sainte Trinité, si elle est mal abordée, peut devenir un cauchemar pour tout prédicateur bien intentionné. Si l’on s’arrête au casse-tête insurmontable de l’existence de trois personnes en un seul être … on ne peut que se perdre dans les dédales d’un raisonnement stérile. En nous présentant cette fête aujourd’hui, l’Église n’a aucunement l’intention de nous faire comprendre un mystère incompréhensible mais, bien plutôt, d’en vivre!

Mais tout d’abord, rappelons-nous que Jésus n’est pas venu fonder une nouvelle religion mais uniquement accomplir les promesses de Dieu faites à Israël. Jésus est né Juif et de religion juive ; il a toujours été fier d’être membre du Peuple choisi et n’a jamais renié ses racines. S’il a critiqué les abus religieux de son temps, c’était par amour pour Dieu et pour ses congénères. Il est mort et ressuscité pour le salut de tous mais, avant tout, pour ses frères et sœurs juifs. L’apôtre Pierre s’adressant aux habitants de Jérusalem (le jour de la Pentecôte), ne pouvait être plus clair : « c’est pour vous (les Juifs) qu’est la promesse, ainsi que pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin (les non-Juifs), en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Actes 2, 39). Il est vrai que, par la suite, beaucoup de Juifs vont refuser d’accepter Jésus comme Messie et ils iront même jusqu’à persécuter les premiers chrétiens pour ensuite les expulser officiellement de la Synagogue, vers les années 90, lors d’une assemblée générale à Jamnia. Au dire de saint Paul, les Juifs se sont eux-mêmes coupés inconsciemment de la racine sainte pour que les païens convertis puissent y être greffés mais leur retour est néanmoins prévu dans un avenir éventuel (Romains 11, 1-36). Notre religion chrétienne est donc en pleine continuité avec la religion vécue durant des siècles en Israël, religion nourrie par les prophètes, puis accomplie, purifiée et simplifiée par le Christ avant d’être prêchée par les Apôtres sous la mouvance de l’Esprit Saint.

Ceci étant dit, la révélation progressive de l’existence des trois Personnes divines (Père, Fils et Esprit Saint) ne saurait être vue comme une nouveauté radicale mais bien plutôt comme l’épanouissement d’un processus normal. La lecture des derniers livres de l’Ancien Testament (Proverbes, Ben Sira et Sagesse, entre autres) nous laisse en effet percevoir une évolution certaine de la pensée religieuse quant à la préexistence mystérieuse auprès de Dieu d’une Sagesse qui tantôt s’apparente au Verbe tantôt à l’Esprit. Le quatrième évangile (écrit vers la fin du 1er siècle) ne pourra que porter à terme cette révélation en parlant clairement de la divinité de Jésus et de l’Esprit. L’Église du 4e siècle, confrontée à certaines hésitations doctrinales, énoncera clairement le contenu de la Foi : « Un seul Dieu en trois Personnes » (Concile de Nicée, en 325, et celui de Constantinople, en 381).

Et maintenant, comment pouvons-nous vivre de ce mystère ineffable de la Très Sainte Trinité ? Tout simplement à la façon des justes de l’Ancien Testament (amour de Dieu et amour du prochain) mais à la lumière des conseils évangéliques et avec une connaissance plus précise de nos liens avec les trois Personnes divines (grâce à une intensité de vie spirituelle : la vie dans l’Esprit ). Même s’il opérait silencieusement depuis toujours dans les membres du Peuple élu, l’Esprit Saint ne le faisait qu’en lien avec des lois écrites et non comme Loi intérieure gravée dans le cœur des croyants. Grâce à cette Onction qui désormais les habite, les Chrétiens comprennent mieux les Écritures, la personne du Messie, sa relation avec le Père, et l’héritage qui les attend au Ciel. Si Jésus de Nazareth n’est pas venu fonder une nouvelle religion, il a su par ailleurs mener à son accomplissement le potentiel insoupçonné de la religion juive. Au niveau organisationnel, il est également vrai que, comme le vin nouveau requiert de nouvelles outres, ce nouvel Esprit, en regard des institutions mosaïques, ne pouvait qu’exiger un cadre totalement renouvelé, soit l’Église.

Vivons donc en paix, chers amis, car nous sommes dans la bonne voie et la bonne religion (celle de Jésus de Nazareth) : « Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit, comme il n’y a qu’une espérance au terme de l’appel que vous avez reçu; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous. » (Éphésiens 4, 4-6)

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Dans le vent de l’Esprit

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Les changements climatiques nous habituent peu à peu à ces sautes d’humeur de mère Nature qui ne cessent de nous impressionner. Mais, à bien y penser,  les bourrasques de vent existent depuis toujours et leur apparition soudaine n’a jamais cessé de nous surprendre.

 Jésus a utilisé ce phénomène naturel pour nous parler de la vie dans l’Esprit qui caractérise si bien le modus vivendi (style de vie) du chrétien. « Le vent souffle où il veut, disait-t-il un jour à Nicodème, tu entends sa voix mais tu ne sais d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » (Jean 3,8). Jésus parle en connaissance de cause puisque tout son ministère est redevable à cette mystérieuse influence de l’Esprit Saint.

Lors du Baptême de Jésus, nous avons assisté à cette descente de l’Esprit (sous la forme d’une colombe) alors qu’il était en prière, après avoir été baptisé par Jean dans le Jourdain. Ce fut pour lui le signal d’une nouvelle aventure qui le conduisit tout d’abord au désert puis dans les divers villages de Galilée. Voici la raison qu’il en donne à ses concitoyens de Nazareth, réunis à la synagogue du village et tout ébahis de l’entendre s’exprimer avec une telle grâce : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne nouvelle aux pauvres … » (Luc 4,18)

Se laisser conduire par l’Esprit suppose évidemment une grande attention à ses inspirations, lesquelles peuvent être soudaines et déconcertantes. Le silence intérieur et l’esprit de prière sont essentiels ici, non seulement pour discerner ces inspirations mais aussi pour bien décortiquer le vrai du faux. Serait-ce là une nouvelle spiritualité ? Pourtant l’apôtre Paul nous avertit que la vie dans l’Esprit est ce qu’il y a de plus essentiel et de plus normal chez un chrétien: « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. » (Romains 8,14)

Sommes-nous sous la mouvance de l’Esprit ? Bonne question ! L’apôtre Jean nous répond, dans sa première lettre (1Jean 3 et 4), qu’il y a deux conditions à remplir : foi en Jésus-Christ et charité fraternelle. Si telle est notre situation, il n’y a plus qu’à prendre notre planche à voile et à se laisser emporter par le vent de l’Esprit. Bonne randonnée !

Planche à voile
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L’ESPRIT SAINT en tant qu’âme de l’Église

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Le temps pascal nous a sensibilisés à l’importance du Ressuscité dans notre vie personnelle ; y aurait-il quelque chose de valable à ajouter en traitant de l’Esprit Saint ? Oh que oui ! S’il est vrai que l’Esprit Saint est une eau qui lave, qui désaltère, qui engendre à la vie d’enfant de Dieu, il n’en demeure pas moins que son rôle s’étend également à la vie communautaire de l’Église. Mais laissons la parole au meilleur catéchète des Pères de l’Église (saint Cyrille de Jérusalem) pour qu’il nous éclaire davantage sur ce point :

« L’Esprit Saint a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus. Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différents chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. Son entrée en nous se fait avec douceur, on l’accueille avec joie, son joug est facile à porter. Son arrivée est annoncée par des rayons de lumière et de science. Il vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord ; et ensuite, par celui-ci, chez les autres. » (Catéchèse sur le Saint Esprit, PG 940-941)

N’ayons donc aucun scrupule à donner beaucoup d’importance à l’Esprit Saint. Il est l’Esprit commun du Père et du Fils, et il vient parfaire en nous l’action bienfaisante du Ressuscité. Cependant, son action ne se limite pas aux individus … elle est également sociale car, comme vient de le dire saint Cyrille :  » Il vient éclairer l’esprit de qui le reçoit, tout d’abord, et ensuite, par ce dernier, éclairer les autres « . Jésus ne s’est-il pas laissé guidé par lui, dans tous les domaines, durant sa vie publique ? Alors faisons de même, sachant que nos actions peuvent se répercuter sur les autres à notre insu !

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Je crois au SAINT-ESPRIT !

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ROME, ITALY – AUGUST 24, 2018: Throne Bernini Holy Spirit Dove Saint Peter’s Basilica Vatican Rome Italy. Bernini created Saint Peter’s Throne with Holy Spirit Dove Stained Glass Amber in 1600s

La foi en l’Esprit Saint nous est familière. Notre récitation du « Je crois en Dieu » nous la rappelle régulièrement. Cependant beaucoup de personnes n’y croient pas (ainsi les Juifs et les Musulmans) ou l’expliquent à leur façon (Protestants et autres chrétiens). Qu’en est-il des Catholiques ? Relisons brièvement dix petites questions à ce sujet tirées du Compendium du Catéchisme de l’Église catholique :

136. Que veut dire l’Église quand elle professe : « Je crois au Saint-Esprit » ?

Croire en l’Esprit Saint, c’est professer la troisième Personne de la Sainte Trinité, qui procède du Père et du Fils, et qui est « adoré et glorifié avec le Père et le Fils ». L’Esprit « est envoyé (…) dans nos cœurs » (Galates 4, 6) pour que nous recevions la vie nouvelle des enfants de Dieu.

137. Pourquoi les missions du Fils et de l’Esprit sont-elles inséparables ?

Dans la Trinité indivisible, le Fils et l’Esprit sont distincts, mais inséparables. En effet, du commencement à la fin des temps, quand le Père envoie son Fils, il envoie aussi son Esprit, qui nous unit au Christ par la foi, afin que nous puissions, comme fils adoptifs, appeler Dieu « Père » (Romains 8, 15). L’Esprit est invisible, mais nous le connaissons par son action, lorsqu’il nous révèle le Verbe et qu’il agit dans l’Église.

138. Quels sont les vocables de l’Esprit Saint ?

« Esprit Saint » est le nom propre de la troisième Personne de la Sainte Trinité. Le Christ l’appelle aussi Esprit Paraclet (Consolateur, Avocat) et Esprit de Vérité. Le Nouveau Testament l’appelle encore Esprit du Christ, Esprit du Seigneur, Esprit de Dieu, Esprit de gloire, Esprit de la promesse.

139. Quels sont les symboles qui représentent le Saint-Esprit ?

Ils sont nombreux. L’eau qui jaillit du cœur transpercé du Christ et abreuve les baptisés ; l’onction avec l’huile, qui est le signe sacramentel de la Confirmation ; le feu qui transforme ce qu’il touche ; l’imposition des mains par laquelle l’Esprit est donné ; la colombe qui descend sur le Christ et demeure sur lui au moment de son baptême.

140. Que signifie « l’Esprit a parlé par les prophètes » ?

Le terme de prophètes s’entend ici de ceux qui furent inspirés par l’Esprit Saint pour parler au nom de Dieu. L’Esprit porte les prophéties de l’Ancien Testament à leur plein accomplissement dans le Christ, dont le mystère se dévoile dans le Nouveau Testament.

141. Quelle est l’action de l’Esprit en Jean-Baptiste ?

L’Esprit remplit Jean-Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, qui, sous son action, est envoyé pour « préparer un peuple au Seigneur » (Luc 1, 17), et pour annoncer la venue du Christ, le Fils de Dieu, celui sur lequel il a vu descendre et demeurer l’Esprit, celui qui « baptise dans l’Esprit » (Jean 1, 33).

142. Quelle est l’oeuvre de l’Esprit en Marie ?

En Marie, le Saint Esprit porte à son achèvement toutes les attentes de la venue du Christ et sa préparation dans l’Ancien Testament. D’une manière unique, il la remplit de grâce et rend féconde sa virginité, pour donner naissance dans la chair au Fils de Dieu. Il fait d’elle la Mère du « Christ total », c’est-à-dire du Christ Tête et de l’Église son corps. Marie est présente au milieu des Douze le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit inaugure les « derniers temps » avec la manifestation de l’Église.

143. Quel rapport y a-t-il entre l’Esprit et le Christ Jésus dans sa mission terrestre ?

Depuis son Incarnation, le Fils de Dieu est consacré Messie dans son humanité, par l’onction de l’Esprit. Il révèle l’Esprit dans son enseignement, accomplissant la promesse faite aux Pères, et il le communique à l’Église naissante en soufflant sur les Apôtres après la Résurrection.

144. Qu’est-il arrivé à la Pentecôte ?

Cinquante jours après la Résurrection, à la Pentecôte, Jésus Christ glorifié a répandu l’Esprit à profusion et il l’a manifesté comme Personne divine, de sorte que la Trinité Sainte est pleinement révélée. La mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église, envoyée pour annoncer et pour répandre le mystère de la communion trinitaire.

145. Quelle est l’action de l’Esprit dans l’Église ?

L’Esprit édifie, anime et sanctifie l’Église. Esprit d’amour, il restaure chez les baptisés la ressemblance divine perdue à cause du péché et il les fait vivre dans le Christ de la Vie même de la Sainte Trinité. Il les envoie témoigner de la Vérité du Christ et il les établit dans leurs fonctions réciproques, afin que tous portent « le fruit de l’Esprit » (Galates 5, 22).

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L’ ASCENSION de Jésus et la nôtre !

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Des quatre évangélistes, saint Luc est le seul qui décrit quelque peu l’Ascension de Jésus en présence de ses disciples (Actes des Apôtres 1, 9-11). Et c’est sur ce récit que se base le chartreux, dom Guillerand, pour nous entretenir, dans un sermon, de notre éventuelle ascension dans la vie spirituelle ; ascension attribuée à l’Esprit Saint que notre auteur aime désigner du nom de « souffle » ou de « mouvement ».  Écoutons-le :

〈  » Les apôtres virent Jésus s’élever; puis une nuée vint le soustraire à leurs regards. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que leur apparurent deux hommes vêtus de blanc, qui leur dirent: Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ?  » 〉

« C’est ce Souffle, cet Esprit, ce mouvement intime qui se communiqua de nouveau au corps le matin de Pâques, et, cette fois, comme le Christ n’avait plus à nous ressembler dans la souffrance et la mort, l’Esprit se l’assimila complètement, le fit corps spiritualisé, lui communiqua  son agilité ; et, un jour, à l’heure voulue, devant les apôtres et les disciples réunis, pour réaliser le dessein divin, pour faire connaître ce Souffle au monde, le Mouvement le souleva lentement et l’emporta au sein du Père.

Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui. C’est le terme définitif, le couronnement glorieux, l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute la vie de Jésus et toute son activité … et qu’il est venu manifester. Mais pour le voir, cet Esprit, il faut l’avoir. Les apôtres ne l’ont pas encore ; voilà pourquoi, oublieux de la recommandation et de la promesse qui viennent de leur être faites, ils s’attardent à regarder ce corps et cette nuée qui le leur a ravi. Les anges doivent venir et leur rappeler : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » Sous cette forme visible sa mission est achevée, il nous a donné tout ce qu’il devait nous donner.

Ce qu’il nous faut maintenant, c’est de nous livrer totalement à ce Souffle d’amour qui a animé sa vie, c’est de nous plonger, nous immerger en cet Esprit comme dans un bain qui fera de nous des hommes nouveaux. Il faut que, mus par ce souffle sacré, nous refassions à sa suite cette lente ascension de sa vie, en suivant le chemin qu’il a suivi : car, nous dit saint Paul, nous sommes appelés à rentrer avec lui dans le sein du Père, à y régner éternellement avec lui, mais nous ne régnerons avec lui que si nous avons souffert avec lui : «Si nous tenons ferme, avec lui nous régnerons» (2 Timothée 2,12). »

(Écrits spirituels, tome 2, page 39)

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Dom Guillerand et l’Ascension de Jésus

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Chartreuse de Portes  (Ain, France)

En ces jours où nous fêtons l’Ascension de Jésus, voici un extrait d’un sermon que dom Augustin prononça devant ses frères chartreux lors de la fête en question. On remarquera l’importance qu’il donne au rôle joué par l’Esprit Saint et qu’il aime appeler «mouvement» :

 « La Passion et la mort de Jésus, c’est le retour dans le sein du Père. Ce qui tombe et meurt n’était qu’une écorce, une enveloppe, une protection pour le temps de formation et de croissance. La formation achevée, l’enveloppe doit disparaître, éclater, livrer passage à la vie; c’est une pierre tombale, l’Esprit la soulève.

C’est ce Souffle, cet Esprit, ce mouvement intime qui se communiqua de nouveau au corps le matin de Pâques et, cette fois, comme le Christ n’avait plus à nous ressembler dans la souffrance et la mort, il se l’assimila complètement, le fit corps spiritualisé, lui communiqua son agilité. Et un jour, à l’heure voulue, devant les apôtres et les disciples réunis, pour réaliser le dessein divin, pour faire connaître ce Souffle au monde, le mouvement le souleva lentement et l’emporta au sein du Père.

Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui ; c’est le terme définitif, le couronnement glorieux, l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute la vie et toute l’activité de Jésus … et qu’il est venu manifester. »

(Écrits spirituels, tome 2, page 39)

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Pourquoi Dieu m’a-t-il créé ?

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Les Canadiens français d’un certain âge se rappelleront peut-être ces questions du Petit Catéchisme qu’il fallait apprendre par cœur à l’école primaire. Parmi ces centaines de questions, quelques-unes étaient évidemment plus importantes que d’autres et les élèves devaient s’attendre à être questionnés sur celles-ci lors de la visite périodique du curé.

La question no. 4 était de ce nombre : Pourquoi Dieu m’a-t-il créé ? Réponse: « Dieu m’a créé pour le connaître, l’aimer et le servir en ce monde, et pour être heureux avec lui dans le ciel durant toute l’éternité ». Quelle simplicité, quelle profondeur de pensée en si peu de mots ! « La vie éternelle, dit saint Jean, c’est te connaître Toi le seul vrai Dieu et Celui que tu as envoyé Jésus Christ» (1Jean 3, 2). Cette connaissance de Dieu s’enracine tout d’abord dans la Création qui nous entoure, puis dans la Révélation qui nous a été accordée si gracieusement. Et que nous dit-elle cette connaissance sinon que Dieu nous aime, qu’il nous a aimés en son Fils mourant sur la croix ainsi que dans le don de l’Esprit Saint. L’amour attirant l’amour, il est donc normal d’y répondre par notre amour personnel. Et pour être authentique, cet amour devra se traduire par une totale confiance, une totale soumission à son bon Vouloir, à l’exemple du Christ.

 » Le connaître, l’aimer et le servir en ce monde « . Servir Dieu en ce monde, c’est également servir nos frères et sœurs, selon les paroles-mêmes du Maître  » Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés «  (Jean 15, 12) et  » Celui qui voudra être grand parmi vous sera votre serviteur  » (Marc 10, 43-45). C’est ici que se joue notre réussite si nous acceptons de conformer notre vie à celle du Sauveur. Tâche difficile ? Très certainement ! Mais son joug devient léger avec son aide. On ne peut évidemment rien sans la grâce de Dieu et la prière demeure essentielle à qui veut suivre le Christ jusqu’au bout. « Mes pensées, dit le Seigneur, sont des pensées de paix et non de malheur. Appelez-moi et je vous écouterai. »  (Jérémie 29, 11).

Pourquoi Dieu m’a-t-il créé ?   » Pour être heureux avec lui dans le ciel durant toute l’éternité « . Dieu m’a créé pour mon bonheur et non pour mon malheur ! Profitons pleinement de la vie qui nous est donnée sur terre pour répondre au Plan de Dieu sur nous ! Faisons-le en véritable disciple du Christ, pour pouvoir l’entendre nous dire un jour :  » Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde «  (Mathieu 25, 34).

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Pour un rosaire sans distractions

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Par expérience, nous savons tous qu’une prière sans distractions n’est pas toujours faisable. Et lorsqu’il s’agit de prières répétitives comme le chapelet, le risque est plus élevé, même si nous ne sommes pas responsables de ces accidents de parcours. Étant humains, nous avons des limites humaines, hélas ! Mais il y a néanmoins des situations où ces distractions peuvent nous éloigner de la prière : il m’est arrivé d’être tellement submergé de distractions (était-ce la fatigue ou l’oeuvre du Malin ? Dieu le sait) que j’appréhendais de plus en plus la récitation du rosaire. Grâce à Dieu, j’en suis sorti en introduisant dans mes Ave des ajouts qui m’obligaient à me concentrer davantage sur le mystère en train d’être médité. Mais avant d’aller plus loin, je conseille à ceux et celles qui font leurs délices de cette prière mariale (comme il se doit) et qui n’éprouvent aucune difficulté en ce domaine de ne pas poursuivre cette lecture … le présent article n’est pas pour vous !

Donc, les ajouts en question sont les suivants : le premier concerne la personne même de Jésus et le second précise la grâce demandée :

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus votre enfant (premier ajout) est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs (second ajout) maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Ainsi, par exemple, au sujet du mystère lumineux de la Transfiguration : « Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus votre enfant (en prière sur la montagne) est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs (pour que nos prières soient plus humbles et plus authentiques) maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. » Une telle récitation m’oblige à me concentrer sur le mystère visé et chasse, par le fait même, toute distraction possible.

Voici donc, les suggestions que je vous fais concernant les vingt mystères du Rosaire :

Mystères joyeux

  1. L’Annonciation : (Verbe éternel fait homme) et (pour que nous soyons fiers d’un si grand honneur)
  2. La Visitation : (que vous portez dans votre sein) et (pour que nous le portions dans notre cœur)
  3. La Nativité : (né à Bethléem) et (pour que la naissance du Messie nous comble de joie)
  4. La Présentation de Jésus au Temple : (offert à son Père) et (pour que nous sachions nous offrir avec lui)
  5. Recouvrement de Jésus au Temple : (assis parmi les docteurs) et (pour que ses paroles ne cessent de nous éclairer)

Mystères lumineux

  1. Le Baptême de Jésus dans le Jourdain : (baptisé au Jourdain) et (pour que nous demeurions fidèles à notre baptême)
  2. Les Noces de Cana : (aux noces de Cana) et (pour que nous buvions davantage de ce nouveau vin qu’est l’Esprit Saint)
  3. L’annonce du Royaume de Dieu : (sur les routes de Palestine) et (pour que nous rayonnions les valeurs de l’Évangile)
  4. La Transfiguration : (en prière sur la montagne) et (pour que nos prières soient plus humbles et plus authentiques)
  5. L’Institution de l’Eucharistie : (attablé au cénacle) et (pour que nos communions eucharistiques soient plus ferventes)

Mystères douloureux

  1. L’agonie de Jésus au jardin des Oliviers : (angoissé à Gethsémani) et (pour que les angoisses ne nous submergent pas)
  2. La flagellation : (flagellé) et (pour que nous soyons plus sensibles aux douleurs des autres)
  3. Le couronnement d’épines : (bafoué publiquement) et (pour que nous rejetions tout mépris à l’égard du prochain)
  4. Jésus porte sa croix : (qui porte sa croix) et (pour que nous portions la nôtre à sa suite)
  5. La mort de Jésus en croix : (qui meurt pour nous) et (pour que nous mourrions à toutes nos convoitises)

Mystères glorieux

  1. La Résurrection : (ressuscité d’entre les morts) et (pour que nous vivions avec joie notre vie nouvelle)
  2. L’Ascension : (assis à la droite du Père) et (pour que nous soyons solidaires de son triomphe)
  3. La Pentecôte : (qui nous obtient l’Esprit Saint) et (pour que nous soyons plus réceptifs aux inspirations de l’Esprit)
  4. L’Assomption : (qui vous accueille au ciel) et (pour que nous puissions jouir d’un même accueil)
  5. Le couronnement de Marie : (qui vous couronne) et (pour que nous partagions votre action de grâces)

REMARQUES IMPORTANTES ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

  1. Cette façon de prier le rosaire, de par sa nature spéciale et individuelle, est inappropriée pour la récitation communautaire du rosaire et ne devrait pas remplacer la façon traditionnelle en usage !
  2. Je vous conseille de réciter votre rosaire à voix basse, ce qui facilite la concentration, alors que la récitation silencieuse est plus propice aux distractions.
  3. Pour ceux et celles qui seraient effarouchés face à cette façon de faire, je suggère de commencer en ajoutant uniquement le 1er ajout. Puis, dans quelques semaines, vous pouvez commencer à ajouter le 2e ajout.

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Enrichissante complémentarité

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Les voies de Dieu nous dépassent facilement mais il n’est pas défendu de les scruter pour en découvrir quelques leçons. Ainsi, un rapide survol des derniers pontificats romains nous dévoile une alternance de papes qui se complètent mutuellement : pape intellectuel et pape pragmatique, pape contemplatif et pape engagé, pape traditionnaliste et pape innovateur. Deux catégories bien diversifiées même si, dans la réalité quotidienne, chaque pape exerce cette double activité de Marthe et de Marie selon son charisme et à des degrés divers.

Eugène Pacelli, Pie XII (1939-1958), fut le pape de mon adolescence. Figure lointaine et hiératique, auteur d’une quarantaine d’encycliques ainsi que d’innombrables documents et discours ; pape de la seconde guerre mondiale, fin diplomate (quelquefois incompris), et surtout pape de l’Année sainte (1950) et du dogme de l’Assomption de la Vierge. Son successeur Jean XXIII (1958-1963), d’origine très modeste, semble avoir été choisi pour faire contre-poids à la vision pyramidale et quelque peu triomphaliste de l’Église d’alors … ce qu’il fit magistralement en convoquant un concile œcuménique avec pour but avoué de mettre à jour une institution rigide et en mal de réformes. Étudiant à Rome, j’ai eu le bonheur de voir plusieurs fois le bon pape Jean. Figure sympathique et attachante, il décède malheureusement du cancer en 1963. Avec le pape Montini (Paul VI, 1963-1978), ancien collaborateur de Pie XII, nous revenons à ces papes intellectuels et visionnaires. Sa principale tâche sera de faire atterrir la fusée lancée par son prédécesseur : tâche ingrate de mise en place de réformes, voulues par les pères conciliaires mais souvent mal reçues par les fidèles. Malgré le rayonnement indubitable de ses nombreux voyages internationaux, Paul VI souffrit intensément tant de l’impopularité de certains documents pontificaux que de l’importante hémorragie de défections cléricales et religieuses des années post-conciliaires. Après le règne éphémère de son successeur immédiat (Jean-Paul I), ce fut le retour aux papes populistes avec le polonais Karol Wojtyla (Jean-Paul II, 1978-2005) dont le jeune âge (58 ans) et le très long règne (27 ans) facilitèrent la menée à terme des tâches rénovatrices de ses prédécesseurs.

Avec l’élection du cardinal Ratzinger (Benoît XVI, 2005-2013), l’alternance enrichissante des papes se manifeste encore une fois. Cardinal de curie, théologien de renom et écrivain prolifique, le pape Ratzinger ne cesse d’écrire : trois encycliques, dont deux d’entre elles portent sur les vertus théologales, ainsi que de nombreux documents (y compris ses écrits personnels sur « Jésus de Nazareth »). Pape conservateur, il s’efforce d’unir autant que possible les courants liturgiques divergents qui subsistent depuis Vatican II. La révélation d’abus sexuels dans le clergé lui voit prendre des décisions intransigeantes mais le travail de réforme qui en découle en plus d’importants problèmes de Curie romaine semblent dépasser ses forces et il démissionne, au grand étonnement de toute la chrétienté, en février 2013, à l’âge de 85 ans.

À ce pape plutôt traditionaliste succède un archevêque argentin, très près de son peuple, le cardinal Jorge Bergoglio (François, 2013- ), premier jésuite à être élu au siège romain. Il ne tarde pas à montrer ses couleurs dès son élection en prenant le nom du poverello d’Assise. Dédaignant le traditionnel camail rouge, il se présente à la loggia de la place Saint-Pierre en simple soutane blanche pour donner sa première bénédiction apostolique. Par la suite, il prendra la décision, pour le moins étonnante, de renoncer aux appartements pontificaux, aux séjours d’été à Castel Gandolfo et autres regalia d’usage. Homme d’action, François s’attaque résolument à divers problèmes tant internes (bureaucratie de la Curie romaine et synodalité dans l’Église) qu’externes (relations avec les autres religions et besoins humanitaires de la planète). François s’avère pour certains un pape dérangeant ; néanmoins il ne cesse d’aller de l’avant en toute fidélité à son importante charge.

Les comparaisons sont souvent odieuses, dit l’adage. L’alternance enrichissante des pontifes romains n’est pas toujours bien comprise et appréciée du commun des mortels. Le manque de foi est souvent la cause de réactions négatives face à une Autorité dont les décisions surprennent. « J’ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Luc 22, 32). Merci, Seigneur, d’avoir ainsi soutenu tous ces divers papes qui se sont succédés si généreusement, depuis 2000 ans, aux commandes de la barque de Pierre.

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