Le SIXIÈME commandement de Dieu

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Bien que, dans le texte biblique du Décalogue, on lise « Tu ne commettras pas d’adultère » (Exode 20, 14), la tradition de l’Église, suivant intégralement les enseignements moraux de l’Ancien et du Nouveau Testament, considère le sixième commandement comme englobant tous les péchés contre la chasteté. Bien d’autres points sont touchés par ce commandement comme le respect de notre identité sexuelle, l’obligation de vivre une chasteté conforme à notre vocation personnelle (célibataire ou marié), le devoir des autorités civiles de protéger en ce domaine les mineurs et les personnes plus fragiles, etc. etc. Voici donc quelques éclaircissements offerts par l’Église dans son Compendium du Catéchisme de l’Église catholique publié en 2005 :

487. Quel est le devoir de la personne humaine en ce qui concerne son identité sexuelle ?

Dieu a créé l’homme, homme et femme, avec la même dignité personnelle. Il a inscrit en chacun la vocation à l’amour et à la communion. Il revient à chacun d’accepter sa propre identité sexuelle, en en reconnaissant l’importance pour toute la personne, la spécificité et la complémentarité.

488. Qu’est-ce que la chasteté ?

La chasteté est l’intégration réussie de la sexualité dans la personne. La sexualité devient vraiment humaine quand elle est intégrée de manière juste dans la relation de personne à personne. La chasteté est une vertu morale, un don de Dieu, une grâce, un fruit de l’Esprit.

489. Que comporte la vertu de chasteté ?

Elle comporte l’apprentissage de la maîtrise de soi, en tant qu’expression de la liberté humaine orientée au don de soi. Dans ce but, une éducation intégrale et permanente est nécessaire ; elle se réalise par étapes graduelles de croissance.

490. De quels moyens dispose-t-on pour aider à vivre la chasteté ?

Les moyens à disposition sont nombreux : la grâce de Dieu, le secours des sacrements, la prière, la connaissance de soi, la pratique d’une ascèse adaptée aux diverses situations, l’exercice des vertus morales, en particulier de la vertu de tempérance, qui vise à faire en sorte que les passions soient guidées par la raison.

491. De quelle manière tous les baptisés sont-ils appelés à vivre la chasteté ?

Tous les baptisés, suivant le Christ modèle de chasteté, sont appelés à mener une vie chaste, selon leur état de vie : les uns, en vivant dans la virginité ou dans le célibat consacré, manière éminente de se consacrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage; les autres, s’ils sont mariés, en pratiquant la chasteté conjugale ; s’ils ne sont pas mariés, en vivant la chasteté dans la continence.

492. Quels sont les principaux péchés contre la chasteté ?

Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un attentat encore plus grave contre leur intégrité physique et morale.

493. Pourquoi le sixième commandement, bien qu’il dise « Tu ne commettras pas d’adultère » interdit-il tous les péchés contre la chasteté ?

Bien que dans le texte biblique du Décalogue on lise « Tu ne commettras pas d’adultère » (Exode 20, 14), la Tradition de l’Église suit intégralement les enseignements moraux de l’Ancien et du Nouveau Testament, et considère le sixième commandement comme englobant tous les péchés contre la chasteté.

494. Quel est le devoir des autorités civiles en ce qui concerne la chasteté ?

Parce qu’elles sont tenues de promouvoir le respect de la dignité de la personne, les autorités civiles doivent contribuer à créer un climat favorable à la chasteté, même en empêchant, par des lois appropriées, la diffusion de certaines graves offenses à la chasteté précédemment évoquées, surtout en vue de protéger les mineurs et les personnes les plus fragiles.

495. Quels sont les biens de l’amour conjugal auquel est ordonnée la sexualité?

Les biens de l’amour conjugal qui, pour les baptisés, est sanctifiée par le sacrement du mariage sont : l’unité, la fidélité, l’indissolubilité et l’ouverture à la fécondité.

496. Quelle signification a l’acte conjugal ?

L’acte conjugal a une double signification : unitive (la donation réciproque des époux) et procréatrice (l’ouverture à la transmission de la vie). Nul ne doit briser le lien indissociable que Dieu a voulu entre les deux significations de l’acte conjugal, en excluant l’une ou l’autre d’entre elles.

497. Quand la régulation des naissances est-elle morale ?

La régulation des naissances, qui représente un des aspects de la paternité et de la maternité responsables, est objectivement conforme à la morale quand elle se vit entre les époux sans contrainte extérieure, ni par égoïsme, mais pour des motifs sérieux et par des méthodes conformes aux critères objectifs de moralité, à savoir par la continence périodique et le recours aux périodes infécondes.

498. Quels sont les moyens de régulation des naissances qui sont immoraux ?

Est intrinsèquement immorale toute action, comme par exemple, la stérilisation directe ou la contraception, qui, en prévision de l’acte conjugal ou dans sa réalisation ou encore dans ses conséquences naturelles, se propose, comme but et comme moyen, d’empêcher la procréation.

499. Pourquoi l’insémination et la fécondation artificielles sont-elles immorales ?

Elles sont immorales parce qu’elles dissocient la procréation de l’acte par lequel les époux se donnent l’un à l’autre, instaurant de ce fait une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la personne humaine. En outre, l’insémination et la fécondation hétérologues, par le recours à des techniques qui font intervenir une personne étrangère au couple, lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage et ayant le droit exclusif de ne devenir parent que l’un par l’autre.

500. Comment doit-on considérer un enfant ?

L’enfant est un don de Dieu, le don le plus excellent du mariage. Il n’existe pas un droit d’avoir des enfants (l’enfant dû à tout prix). Il existe au contraire le droit pour l’enfant d’être le fruit de l’acte conjugal de ses parents ainsi que le droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa conception.

501. Que peuvent faire les époux, lorsqu’ils n’ont pas d’enfants ?

Si le don de l’enfant ne leur a pas été fait, les époux, après avoir épuisé les recours légitimes de la médecine, peuvent marquer leur générosité par l’accueil ou par l’adoption, ou encore par l’accomplissement de services exigeants à l’égard d’autrui. Ils réalisent ainsi une précieuse fécondité spirituelle.

502. Quelles sont les offenses à la dignité du mariage ?

Ce sont : l’adultère, le divorce, la polygamie, l’inceste, l’union libre (cohabitation, concubinage), l’acte sexuel avant le mariage ou en dehors du mariage.

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Désemparé(e) face à vos fautes ?

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L’homme moderne est souvent fasciné par les biens qui l’entourent mais il lui arrive des moments où tout semble s’éteindre … quitte à se retrouver seul, face à lui-même ;  le choc  peut être brutal ! Désemparé, où peut-il trouver  repos et sécurité ? La grâce du chrétien est précisément d’avoir trouvé cette sécurité, même si la conscience de la posséder est souvent obscurcie  par sa propre négligence. Voici comment s’exprime à ce sujet saint Bernard, docteur de l’Église et expert de notre union au Christ :

« Où donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je m’y sens d’autant plus protégé que son salut est plus puissant. L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges ; je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. J’ai commis quelque grave péché; ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur, qui a été transpercé à cause de mes fautes. Rien n’est à ce point voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le libérer. Dès que je pense à cette médecine si forte et efficace, la pire des maladies ne m’effraie plus. (…)

Tout mon mérite, c’est donc la pitié du Seigneur, et je ne manquerai pas de mérite tant que la pitié ne lui fera pas défaut. Si les miséricordes de Dieu se multiplient, mes mérites seront nombreux. Mais qu’arrivera-t-il si j’ai à me reprocher quantité de fautes ? Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé. Et si la bonté du Seigneur s’étend de toujours à toujours, de mon côté je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur.» (Homélie sur le Cantique des Cantiques, 61, 3-5)

Laissons donc la société se perdre en mille conjonctures face aux événements d’aujourd’hui; nous avons, quant à nous chrétiens, trouvé la perle rare qu’est la foi en un Père infiniment miséricordieux. L’offrande de Jésus sur la croix demeurera toujours l’unique solution pour obtenir miséricorde. Y croyons-nous ?Tenons ferme nos convictions religieuses, chantons notre reconnaissance et demeurons dans la paix !

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À la racine de l’homosexualité

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Pour nous qui vivons au début du troisième millénaire, il nous est difficile d’ignorer l’ampleur du mouvement gay qui ne cesse de faire les manchettes et la question se pose : d’où vient cet engouement chez certains de nos contemporains pour un style de vie autrefois jugé anormal pour ne pas dire scabreux ? Toutes ces personnes sont-elles « nées comme ça » ou ne seraient-elles pas les tristes victimes d’une société hédoniste à outrance?

Dans son article « Sommes-nous les enfants du narcissisme ? », Renaud Beauchard note que la notion de narcissisme peut s’appliquer à l’observation des tendances actuelles des sociétés modernes occidentales. Mais, au préalable, notons pour les non-initiés que ce terme «narcissisme» provient du mythe grec de Narcisse, beau jeune homme qui, venant un jour à une source d’eau pour apaiser sa soif, vit son reflet dans l’eau et s’extasia devant sa beauté : sans s’en douter, Narcisse se désira lui-même, devenant ainsi l’amant et l’objet aimé. Déjà en 1887, le psychologue français Alfred Binet avait utilisé ce terme pour décrire une forme de fétichisme consistant à prendre sa personne comme objet sexuel. En 1909, Isidore Sadger parla de narcissisme à propos de l’amour de soi comme modalité de choix d’objet chez les homosexuels, et, à sa suite, Sigmund Freud définit le narcissisme comme « un stade de développement nécessaire dans le passage de l’auto-érotisme à l’amour d’objet ». Ainsi, d’après ce dernier, nous passons tous par un stage d’incertitude quant à notre sexualité (et il serait alors fautif pour les parents d’en déduire hâtivement l’orientation sexuelle de leur enfant).

Quoiqu’il en soit de toutes ces études savantes, je remarque personnellement que, depuis 50 ans, la société nord-américaine a subi une énorme poussée vers le culte du corps avec les conséquences que l’on sait. Après la deuxième guerre mondiale, une entreprise montréalaise fondée par les frères Weider s’est développée avec succès dans le domaine du culturisme (bodybuilding), domaine dont Arnold Schwarzenegger deviendra vite la star incontestée. Une chose, évidemment, est de se maintenir en bonne forme physique et une autre d’en faire un culte permanent ! L’addiction exagérée à la musculature pour elle-même peut s’avérer nocive ; c’est ainsi que le miroir a pris, chez certains adeptes, le relais de la source d’eau pour Narcisse.  De nombreux magazines propagèrent cet engouement et on assista alors (et encore de nos jours) à un étonnant mouvement d’exhibitionnisme publique, toujours populaire lors des défilés de la Fierté gay.  Force est de constater, comme disait plus haut Renaud Beauchard, que le narcissisme est bien une tendance actuelle de nos sociétés modernes. Malheureusement, l’explosion simultanée de la pornographie sous toutes ses formes en fut également une triste conséquence.

Se pose alors la question : dans quelle mesure la société actuelle est-elle, elle-même, responsable de cette recrudescence du style de vie homosexuel ? La permissivité de notre monde moderne, l’accent exagéré sur les droits de la personne, la sainte horreur de tout ce qui semble traditionnel (sans oublier la baisse de la pratique religieuse) semblent avoir favorisé, dans notre société, une certaine acceptabilité de ce qui auparavant était considéré comme anormal et dégoutant. Quoiqu’il en soit, plutôt que de parler en ce domaine de transmission de gènes familiaux, devrions-nous peut-être faire un examen de conscience collectif sur l’apport de notre société permissive face à l’émergence d’un tel comportement.

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Image de l’Église à venir

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« AUJOURD’HUI (15 août), la Vierge Marie, la Mère de Dieu, est élevée dans la gloire du ciel: parfaite image de l’Église à venir, aurore de l’Église triomphante, elle guide et soutient l’espérance de ton peuple encore en chemin. » (Préface de la messe de l’Assomption de la Vierge)

C’est le pape Pie XII qui définit l’Assomption de Marie comme dogme de foi par la constitution apostolique Munificentissimus Deus (1950): « Par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par Notre propre autorité, Nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste ».

L’expression « après avoir achevé le cours de sa vie terrestre » utilisée par le Pape, laisse ouverte la question de savoir si la Vierge Marie est décédée ou non avant son Assomption. On sait que l’Église orthodoxe, qui professe la même foi tout en inclinant vers la mort de Marie, préfère donner à cette fête du 15 août le nom de «Dormition de la Vierge».

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Le sacrement de la Tendresse de Dieu

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L’Eucharistie est comme le coeur de l’Église, ce par quoi elle exprime le mieux sa foi et se bâtit elle-même (Ecclesia de eucharistia). L’Ennemi en est très conscient et, comme on l’a vue récemment (ouverture des jeux olympiques à Paris), il fait tout pour la ridiculiser ou minimiser son impact.

Mais tout d’abord qu’est-ce que l’eucharistie ? « L’eucharistie, est le sacrement de la tendresse de Dieu, écrit le père Rey-Mermet, car Dieu ne crée l’univers que pour s’unir tous les humains dans l’amour ». Et c’est pourquoi l’Incarnation ne se termine pas au Christ mais à tout individu, justement pour que tout individu devienne divin. Merveilleux ! Mais mange-t-on le Christ en privé et pour nous-même seulement ? Non, on le mange ensemble, communautairement : « Le pain que nous rompons, dit Paul aux Corinthiens, n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, nous ne formons qu’un seul corps, car tous nous avons part à ce pain unique ». La communion nous unis donc les uns aux autres tout en nous unissant à la Victime de la croix ; car, en nous invitant à manger son corps livré et à boire son sang versé, Jésus nous intègre à sa propre offrande pour ne faire qu’un avec lui. Dans l’eucharistie, Jésus ne pouvait que se faire ASSIMILABLE. Sans être exclusif, l’eucharistie demeure donc le moyen par excellence de notre assimilation au Christ.

La présence réelle et substantielle de Jésus dans ce sacrement a souvent été mise en doute et spécialement, depuis 500 ans, par les Protestants qui n’y voient qu’un pur symbole. Face à cette hérésie, les réactions du magistère de l’Église ne se firent pas attendre … et ce fut la tenue d’un Concile (celui de Trente au 16e siècle). Néanmoins, cette insistance sur la présence réelle repoussa dans l’ombre la dimension nutritionnelle du sacrement au profit de son adoration : on encouragea, avec succès, diverses démonstrations publiques (processions, saluts et bénédictions). Malheureusement, et le Jansénisme aidant, la communion eucharistique se fit de plus en plus rare, tant la vénération mal comprise du sacrement incitait les fidèles à s’en abstenir. Mal pour un bien? Toujours est-il que se développa peu à peu dans l’Église Catholique Romaine une dévotion eucharistique particulière, inconnue (sous cette forme) de l’Église Orientale. Dévotion appelée à devenir une caractéristique de notre Église, tout comme l’était d’ailleurs la dévotion des icônes pour notre Église sœur. Faudrait-il s’en offusquer ? À chaque Église sa grâce particulière ! En Occident, Jésus-eucharistie s’est ainsi avéré ADORABLE ! Malgré les réticences de certains liturgistes, le culte eucharistique en dehors de la messe est vite devenu source de grâces et de consolations pour de nombreux fidèles. Le Pape François lui-même n’a-t-il pas privilégié l’adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement lors de sa prière publique, en 2020, à la basilique Saint-Pierre de Rome, au tout début de la pandémie de la Covid-19 ?

Jésus assimilable donc, mais aussi Jésus adorable ! Mystère de foi qui ne cesse de dévoiler, encore aujourd’hui, ses nombreuses et imprévisibles richesses spirituelles. Sacrement de la tendresse de Dieu, son but avoué est de nous unir au Christ dans une étreinte éternelle. Puissions-nous tous en profiter !

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Invitation à la contemplation du Christ

Au lendemain de la fête de la Transfiguration de Jésus, il convient de s’arrêter quelques moments devant cet événement spécial de la vie du Seigneur. Voici donc un texte écrit au 7e siècle par un moine vivant dans la péninsule du Sinaï: Anastase le Sinaïte. Les moines ont toujours eu une grande dévotion à la Transfiguration de Jésus car porteuse, à leurs yeux, d’un appel à la sanctification personnelle dans la solitude, la prière et l’ascèse. Écoutons le moine Anastase :

« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux, son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la neige. » (Matthieu 17, 1-2).  (…) C’est donc vers la montagne qu’il nous faut nous hâter, j’ose le dire, comme l’a fait Jésus qui, là comme dans le ciel, est notre guide et notre avant-coureur. Avec lui nous brillerons pour les regards spirituels, nous serons renouvelés et divinisés dans les structures de notre âme et, avec lui, comme lui, nous serons transfigurés, divinisés pour toujours et transférés dans les hauteurs.

Accourons donc, dans la confiance et l’allégresse, et pénétrons dans la nuée, ainsi que Moïse et Élie, ainsi que Jacques et Jean. Comme Pierre, sois emporté dans cette contemplation et cette manifestation divines, soit magnifiquement transformé, sois emporté hors du monde, enlevé de cette terre; abandonne la chair, quitte la création et tourne-toi vers le Créateur à qui Pierre disait, ravi hors de lui-même: Seigneur, il nous est bon d’être ici !

Certainement, Pierre, il est vraiment bon d’être ici avec Jésus, et d’y être pour toujours. Qu’y a-t-il de plus heureux, qu’y a-t-il de plus sublime, qu’y a-t-il de plus noble que d’être avec Dieu, que d’être transfiguré en Dieu dans la lumière ? Certes, chacun de nous, possédant Dieu dans son cœur, et transfiguré à l’image de Dieu doit dire avec joie : Il nous est bon d’être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout, dans notre cœur, est paisible, calme et imperturbable, où l’on voit Dieu. »

(Homélie de saint Anastase pour la fête de la Transfiguration)

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COIN DE PRIÈRE chez soi !

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De plus en plus nombreux sont les croyants qui se créent un coin de prière dans un endroit propice de leur logis : ce coin peut être une pièce ou tout simplement un coin de chambre consacré à la prière silencieuse et au recueillement. Normalement, on y expose un objet ou une image qui nous dit quelque chose … porteur d’un message qui nous va droit au cœur. Pour certains, ce sera un crucifix ou une image pieuse, pour d’autres une icône (mot grec signifiant image). Une icône n’est pas une photo ou une image pieuse mais plutôt une représentation artistique d’une vérité religieuse, représentation néanmoins soumise à des règles très précises qui remontent à l’empire Byzantin. L’icône se veut surtout présence du divin et invite à un dialogue intérieur. Dans l’Église orientale (orthodoxe ou catholique), l’icône est vénérée soit à l’église soit au domicile d’un particulier; elle n’est pas « adorée » mais « vénérée » car elle n’est qu’un chemin vers Dieu.

Les icônes peuvent représenter des personnages (le Christ, Marie, les saints, les anges), des fêtes religieuses (Noël Pâques, Assomption, Exaltation de la Croix, etc.), et diverses représentations (miracles de Jésus, vie des saints, etc.). En voici quelques exemples :

Il s’agit de l’icône de la Trinité de Andreï Roublev (moine russe du 15e siècle) qui relate l’hospitalité d’Abraham envers trois hommes en route vers Sodome (Genèse 18, 1-15). En traitant de ce thème, déjà populaire de son temps, Roublev innove en mettant de côté Abraham et Sarah pour se concentrer sur les trois anges représentant la Trinité des Personnes divines. Très belle catéchèse sur l’union ou communion entre le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Le Christ pantocrator (« tout-puissant ») est une présentation privilégiée de l’art byzantin qui montre le Christ en buste, tenant le livre des Saintes Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste de bénédiction, ses deux doigts tendus symbolisant sa double nature (humaine et divine) et les trois autres joints figurant la Trinité. Il s’agit d’une représentation du Christ eschatologique lors de la parousie à la fin des temps. Cette icône-ci se retrouve dans la basilique de Sainte-Sophie (Constantinople).

On ne peut évidemment pas parler d’icônes religieuses sans faire allusion aux innombrables icônes mariales qui existent de par le monde. Veuillez noter que Marie y est normalement désignée comme la Theotokos (génératrice ou mère de Dieu) et toujours représentée avec l’Enfant Jésus. On peut distinguer quatre catégories d’icônes mariales :

Vierge de tendresse (Eléousa) : la Vierge de Vladimir en est un bel exemple. On y remarque le contact des deux visages ainsi que les regards affectueux de part et d’autre. Cette icône byzantine du 12e siècle fut donnée en cadeau par le patriarche de Constantinople au grand-duc de Kiev; elle fut ensuite transférée à la ville de Vladimir (dont elle prit le nom) et finalement à Moscou.

Vierge du chemin (Odigitria) : c’est la catégorie la plus usitée par l’Église Orthodoxe. La Vierge y est représentée avec une certaine solennité et de sa main droite désigne son Fils comme le Chemin. Jésus également y apparaît plus mature soit en bénissant ou en tenant un rouleau de la Loi. Attribuée par la tradition à l’évangéliste saint Luc, cette catégorie d’icône se retrouve en Occident, notamment à la basilique romaine de Ste-Marie-Majeure sous le nom de Salus Populi Romani ou Salut du peuple romain (bien que la position des mains soit un peu différente). L’icône Notre-Dame de la Porte, mieux connue en Occident, appartient également à cette catégorie.

Vierge du doux baiser (Glycophiloussa) : très apparentée à la Vierge de tendresse, cette catégorie ajoute une note de douceur par le geste affectueux de Jésus qui caresse le visage maternel.

Vierge de la passion (tou pathous): dans cette catégorie, les visages sont solennels, la Vierge tient la main de son enfant alors que celui-ci tourne la tête vers l’ange qui tient le symbole de la croix. Un autre ange se tient dans le coin supérieur opposé tenant la lance et l’éponge. Icône très répandue en Occident sous le nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours, dont l’original est vénérée au sanctuaire romain des Pères Rédemptoristes.

Enfin, les icônes des saints et saintes sont innombrables dans les Église orientales (sans oublier celles qui sont de plus en plus populaires dans l’Église catholique :

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Le désert au cœur des villes

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Il n’est pas rare de rencontrer des Maisons de prière avec possibilité de vivre en ermitage pour quelques jours. La récente pandémie du Covid-19 nous permit même d’expérimenter, bon gré mal gré, ce genre de réclusion à l’échelle planétaire. Fallait-il s’en offusquer ? Le monde avait peut-être besoin d’entrer en poustinia (mot russe signifiant désert) pour redécouvrir nos valeurs fondamentales.

En 1975, Catherine Doherty écrivait un livre, traduit en français sous le nom de « Poustinia ou le désert au cœur des villes », appelé à devenir un classique. Émigrée au Canada en 1921, cette Russe orthodoxe devenue catholique s’avéra une militante sociale hors-pair et une grande promotrice du laïcat chrétien. Elle devait s’éteindre en 1985 à Combermere (Ontario) et son procès de béatification fut ouvert en l’an 2000. Le mérite de Catherine fut de « semer dans le Nouveau Monde les germes de la vieille mystique slave en lui donnant la physionomie particulière de la poustinia du cœur, vécue aussi bien dans le silence d’une cabane en rondins qu’au cœur des grandes villes ». Au delà d’une solution concrète proposée à l’homme moderne pour se reposer de temps en temps dans le silence d’un lieu tranquille, Catherine nous invite à aller plus loin en développant en nous l’essence de la poustinia, à savoir, « ce lieu intérieur à soi-même, un résultat du baptême, où chacun de nous contemple la Trinité ».

Prophète pour notre temps, Catherine Doherty a senti le besoin de souligner le rôle essentiel d’un certain confinement volontaire pour découvrir notre vocation de baptisé ; confinement, non comme état permanent bien sûr (elle ne veut pas faire de nous des poustiniki) mais comme remède intermittent à une certaine asphyxie qui guette sans cesse les chercheurs de Dieu. Voici comment elle décrit brièvement ce lieu de recueillement qu’est la poustinia : « Ce désert doit être à tout prix un lieu d’une extrême simplicité. Pas de livres, pas de rideaux, pas d’images sauf une icône. La poustinia n’est pas nécessairement une cabane en rondins à la campagne … non, ce serait là une fausse conception du désert, car celui-ci peut se situer n’importe où car il est foncièrement intériorisé. Si vous disposez d’une chambre ou d’un bureau chez vous, cela fera l’affaire. »

Une vie de prière nécessite une certaine solitude tout autant qu’une certaine simplicité de vie. Ermite urbain, j’aime me considérer comme petit-cousin d’un poustinik et ne puis donc qu’encourager mes frères et sœurs à répondre aux appels de l’Esprit selon les possibilités d’un chacun. « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de joie divine à qui les aime, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience » (Statuts des Chartreux, chapitre 6). La poustinia est un endroit pour se reposer dans le Seigneur et le résultat final en est la paix intérieure. On peut ainsi devenir non seulement des êtres pacifiés mais également, et surtout, des faiseurs de paix !

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Des semi-ermites !

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La solitude mal comprise peut faire des victimes car l’être humain est un être social. Tous n’ont pas la vocation d’ermite, loin de là ! Néanmoins, même en temps normal, plusieurs personnes n’hésitent pas à se retirer dans la solitude pour reprendre souffle. Il y a donc dans le confinement un aspect important à retenir, et qui fait toute la différence, à savoir, la liberté de le choisir ou non. Certains, comme les moines chartreux, le font dans une perspective de vie spirituelle et s’en portent très bien. Voici donc, pour les intéressés, une présentation imagée et forcément schématique de ce confinement monastique assez spécial:

Les Chartreux ne sont pas des ermites à proprement parler car ils vivent en communauté. Ils se rencontrent chaque jour à l’église pour le chant de l’Office divin (jour et nuit) et pour la messe de communauté. Mais la plus grande partie de leur journée se passe en cellule. C’est là qu’ils reçoivent leur frugal repas et qu’ils s’adonnent à la lecture, prière et petits travaux manuels. Les cellules sont reliées entre elles par un corridor appelé cloître et qui leur donne accès aux divers lieux communs comme l’église, la bibliothèque, la salle communautaire et le réfectoire (dimanche et grandes fêtes). Une fois la semaine, les moines vont en promenade pour quelques heures en prenant soin de changer de compagnon régulièrement aux quarts d’heure. Le dimanche est également moment de rencontre fraternelle. En voici quelques photos:

« Ô bienheureuse solitude, ô seule béatitude ». Ces paroles attribuées à saint Bruno, fondateur de l’Ordre, résument bien l’état d’esprit de ses disciples face à leur vie de silence et d’austérité. Réformateur de la vie monastique au 11e siècle, Bruno se retira avec six compagnons dans le massif de Chartreuse (non loin de Grenoble, en France) pour y vivre l’idéal des Pères du désert. Ce premier monastère, fondé en 1084 et appelé conséquemment la Grande Chartreuse, devint le modèle d’une nouvelle forme de vie monastique qui perdure encore aujourd’hui avec 16 maisons de moines et 5 de moniales. Nos contemporains ont pu en refaire la découverte avec le documentaire à succès de Philip Gröning Le Grand Silence (2006), film qui donne l’impression de « transcender le temps en nous aidant à y reconnaître la meilleure part de nous-même, notre intériorité ».

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L’importance de l’ascèse chrétienne

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« Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix chaque jour, et qu’il me suive » (Luc 9, 23). Ces paroles de Jésus font l’effet d’une douche froide à plusieurs chrétiens du 21e siècle qui essaient trop souvent d’unir confort et devoirs religieux. Or, le renoncement évangélique ne concerne pas uniquement les moines mais tous les baptisés (même si dans une moindre mesure).

Voici un bel exemple d’une vie de renoncement évangélique, celui d’Antoine, un jeune égyptien du 4e siècle :

« À la mort de ses parents, Antoine resta seul avec une jeune sœur. Ayant alors entre dix-huit et vingt ans, il prit soin de la maison et de sa sœur. Moins de six mois après le décès de ses parents, il se rendait comme d’habitude à l’église en méditant; il considérait comment les Apôtres avaient tout quitté pour suivre le Sauveur ; quels étaient les hommes qui, dans les Actes des Apôtres, vendaient leurs biens et en déposaient le produit aux pieds des Apôtres pour que ceux-ci les distribuent aux nécessiteux; et aussi quelle grande espérance leur était réservée dans le ciel. En pensant à tout cela, il entre dans l’église au moment de la lecture de l’Évangile, et il entend le Seigneur qui disait à un riche: Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; puis viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux. Antoine eut l’impression que Dieu lui adressait cet évangile et que cette lecture avait été faite pour lui. Il sortit aussitôt de l’église et donna aux gens du village ses propriétés familiales, quinze arpents d’une terre fertile et excellente, pour que lui-même et sa sœur n’en aient plus l’embarras. Après avoir vendu tous ses biens mobiliers, il distribua aux pauvres la grosse somme d’argent qu’il en avait retirée, en ne mettant de côté qu’une petite part pour sa sœur.

Une autre fois qu’il était entré à l’église, il entendit le Seigneur dire dans l’Évangile : Ne vous faites pas de souci pour demain. Ne supportant plus d’avoir gardé quelque chose, il distribua cela aussi aux plus pauvres. Il confia sa sœur à des vierges dont il connaissait la fidélité et la mit dans leur monastère pour qu’elles y fassent son éducation. Quant à lui, il se consacra désormais, près de sa maison, au labeur de la vie ascétique. Vigilant sur soi-même, il persévérait dans une vie austère (…) Aussi travaillait-il de ses mains, car il avait entendu cette parole : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus (…) Il priait sans cesse parce qu’il avait appris qu’il faut prier sans relâche en privé. Il était si attentif à la lecture qu’il ne laissait rien perdre des Écritures mais en retenait tout et que, dans la suite, sa mémoire pouvait remplacer les livres. » (Vocation d’Antoine, extrait de la Vie de saint Antoine par saint Athanase, évêque d’Alexandrie)

Détachement, humble travail, lectures bibliques, prières fréquentes, autant de moyens concrets pour faciliter le dialogue entre nous et Dieu. Tous n’ont peut-être pas reçu la même vocation que celle d’Antoine mais la ferveur des chrétiens des premiers siècles devrait nous inspirer un mode de vie plus modeste, une attention à Dieu plus soutenue et des comportements à contre-courant de ceux de nos contemporains. L’Évangile de Jésus Christ ne s’adresse-t-elle pas également aux chrétiens du 21e siècle ?

En ce qui concerne le jeune Antoine, on sait qu’il se retira dans un désert d’Égypte et y vécu très longtemps jusqu’à y mourir centenaire (vers 356). De nombreux disciples le suivirent dans ce genre de vie austère, ce qui lui valut le titre posthume d’Antoine le Grand et Père de tous les moines.

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