



Dans la journée d’un ermite urbain, la promenade extérieure revêt une certaine importance tant au niveau de l’équilibre physique et psychique qu’à celui, plus spirituel, de la communion à la Nature, chef-d’oeuvre du Créateur. « À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » (Psaume 8, 4-5). Mon ermitage («simple logement», pour mes voisins) est situé dans une résidence accolée à un parc-nature. Ce parc longe une rivière et comprend une petite île qu’on aperçoit sur la photo ci-dessus. Cette île aboutit à un barrage hydro-électrique qui ajoute au paysage une note d’eau jaillissante … en vie éternelle !
Savoir relaxer entre prière, lecture et travail est tout à fait nécessaire, surtout à une époque où tout se fait rapidement. La proximité d’un parc me fait également apprécier l’alternance des saisons et facilite ainsi ma réflexion sur le sens de la vie et de la mort. Tempus fugit, aimaient dire les anciens ; oui, le temps passe et il passe très rapidement.
On peut dire que la prière résume, d’une certaine façon, toute notre vie spirituelle. Prière entendue comme être présent à Dieu, et qui repose donc sur un acte de foi. On ne s’entretient pas normalement avec un fantôme ou une créature de notre imagination, mais on parle à quelqu’un qui peut nous entendre ! Sans la foi, la prière devient un colloque avec soi-même, chose pas très conseillée. Lors de ma promenade dans le parc adjacent, il m’arrive aussi d’y rencontrer un petit écureuil qui s’empresse de venir me saluer en espérant recevoir une cacahouète (mauvaise habitude que je me garde d’encourager). Sa prière se fait les yeux ouverts car il ne m’aurait pas abordé s’il ne m’avait pas vu venir. C’est ainsi que la prière bien faite doit débuter par un arrêt, un instant de silence, une prise de conscience de la Présence de Dieu, présence qui précède évidemment notre acte de foi.
Prier les yeux ouverts c’est aussi se garder des prières vocales trop rapidement récitées, et trop souvent routinières. «Lent à parler, prompt à écouter», voilà l’attitude qu’il convient d’avoir en tout temps mais surtout au début de l’oraison. Un exemple entre mille : le Je crois en Dieu est un merveilleux résumé de notre foi chrétienne qui débute très bien notre récitation du rosaire. Hélas, la nature humaine étant ce qu’elle est, nous pédalons à pleine vitesse tout au long de cette profession de foi sans trop savoir pourquoi. Nous aurions avantage à nous arrêter un bref instant et à nous demander qui est ce Dieu qui nous attire (sévère? indifférent? aimant?) pour ensuite fixer notre attention sur sa personne-même qui, au dire de Jésus, est le seul Bon, le seul Père, le seul Saint. Occasion donc de nous rappeler l’essentiel de la prière (la présence de Dieu) et, ce faisant, d’imiter notre petit écureuil qui, lui, sait très bien ce qu’il veut et à qui il s’adresse !
Bonjour cher abbé,
J’ai bien aimé cette réflexion sur la prière. Je vous souhaite de belles et de saintes promenades automnales ainsi que de belles rencontres avec les petits habitants de nos parcs.
Dieu vous bénisse.
Daniel Duguay
Sent from my Galaxy Tab® A
J’aimeAimé par 1 personne