
La véritable nourriture de Jésus c’est de faire rayonner la Vérité en ce monde. C’est, au dire de dom Guillerand, « le déploiement sur terre de l’activité d’amour qui est sa vie éternelle ». C’est ainsi qu’à ses disciples revenus de la ville avec des vivres, Jésus dira: « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4, 34). En voici l’explication par notre commentateur chartreux:
« Au puits de Jacob, le Maître continue d’éclairer ceux qui l’entourent, en attendant ceux qui se mettent en route et qu’il voit accourir. Les apôtres sont allés chercher des vivres. Ils l’ont laissé exténué sur la margelle du puits, assis comme un homme qui n’en peut plus, et leur attachement, qui devait être très grand, a hâte de les lui offrir. Mais, à leur grand étonnement, il refuse, il se déclare restauré. Il ne dit pas cependant qu’il a mangé. Il dit que la nourriture qu’ils lui présentent ne l’intéresse plus, qu’il dispose d’une autre qui les dépasse. Avec eux également il déplace subitement, sans qu’on puisse le suivre, sauf à s’expliquer bien vite, le terrain de conversation. Il reste sur ce plan supérieur où il se tient sans cesse, où il a entraîné cette femme de Samarie après Nicodème, où doivent le suivre tous ceux qui l’aiment et veulent le rejoindre. La nourriture corporelle n’est pas tout; il y en a une autre qui le rassasie sans cesse, (il en parle en effet au présent: « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas » Jean 4, 32. ) et qu’il va leur distribuer, comme tout à l’heure l’eau céleste à la Samaritaine, et comme un peu plus tôt la vie nouvelle vraie au docteur de Jérusalem.
Les apôtres vont d’étonnement en étonnement; c’est ce qu’il veut. Leur esprit se tend et s’ouvre à l’enseignement qu’il leur réserve. Sa nourriture c’est cet enseignement, c’est de répandre la vérité, c’est de se donner en la répandant, c’est d’aimer en se donnant. Sa nourriture c’est le déploiement sur terre de l’activité d’amour qui est sa vie éternelle: « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ». Sa vie est en cette source unique et si profonde d’où procède son Être éternel et sa mission du temps. Il vit, il se nourrit, s’il se tient en contact avec elle; l’eau qui l’emplit déborde infiniment en lui à jamais dans le sein de l’éternel amour où il la reçoit, et se communique à chaque instant de la durée successive depuis qu’il s’est fait habitant de notre terre pour la verser à son tour sur nos âmes. Il vient de le faire: il est rassasié. Il va continuer de le faire auprès d’eux, puis auprès des Samaritains qui accourent. Toute autre nourriture lui est en ce moment inutile, ne compte plus. Il est tout à ce divin repas qui se présente à lui à travers les épis naissants de la plaine comme un champ mûri que dore le soleil de l’éternelle lumière et de l’éternel amour; il ne voit que cela, et il veut que ses disciples s’habituent à contempler ce spectacle plus haut et à se contenter de ces aliments inconnus. « Voyez, leur dit-il, quatre mois encore et ce sera la moisson, les champs sont jaunes et les blés sont mûrs ».
Sur ces hauteurs, les réalités inférieures disparaissent; le temps cesse, ou mieux, on cesse de le voir; on entre dans des régions nouvelles où se déroulent un autre temps et d’autres réalités. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 234 s)
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L’homme ne vit pas seulement de pain
La véritable nourriture de Jésus c’est de faire rayonner la Vérité en ce monde. C’est, au dire de dom Guillerand, « le déploiement sur terre de l’activité d’amour qui est sa vie éternelle ». C’est ainsi qu’à ses disciples revenus de la ville avec des vivres, Jésus dira: « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4, 34). En voici l’explication par notre commentateur chartreux:
« Au puits de Jacob, le Maître continue d’éclairer ceux qui l’entourent, en attendant ceux qui se mettent en route et qu’il voit accourir. Les apôtres sont allés chercher des vivres. Ils l’ont laissé exténué sur la margelle du puits, assis comme un homme qui n’en peut plus, et leur attachement, qui devait être très grand, a hâte de les lui offrir. Mais, à leur grand étonnement, il refuse, il se déclare restauré. Il ne dit pas cependant qu’il a mangé. Il dit que la nourriture qu’ils lui présentent ne l’intéresse plus, qu’il dispose d’une autre qui les dépasse. Avec eux également il déplace subitement, sans qu’on puisse le suivre, sauf à s’expliquer bien vite, le terrain de conversation. Il reste sur ce plan supérieur où il se tient sans cesse, où il a entraîné cette femme de Samarie après Nicodème, où doivent le suivre tous ceux qui l’aiment et veulent le rejoindre. La nourriture corporelle n’est pas tout; il y en a une autre qui le rassasie sans cesse, (il en parle en effet au présent: « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas » Jean 4, 32. ) et qu’il va leur distribuer, comme tout à l’heure l’eau céleste à la Samaritaine, et comme un peu plus tôt la vie nouvelle vraie au docteur de Jérusalem.
Les apôtres vont d’étonnement en étonnement; c’est ce qu’il veut. Leur esprit se tend et s’ouvre à l’enseignement qu’il leur réserve. Sa nourriture c’est cet enseignement, c’est de répandre la vérité, c’est de se donner en la répandant, c’est d’aimer en se donnant. Sa nourriture c’est le déploiement sur terre de l’activité d’amour qui est sa vie éternelle: « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ». Sa vie est en cette source unique et si profonde d’où procède son Être éternel et sa mission du temps. Il vit, il se nourrit, s’il se tient en contact avec elle; l’eau qui l’emplit déborde infiniment en lui à jamais dans le sein de l’éternel amour où il la reçoit, et se communique à chaque instant de la durée successive depuis qu’il s’est fait habitant de notre terre pour la verser à son tour sur nos âmes. Il vient de le faire: il est rassasié. Il va continuer de le faire auprès d’eux, puis auprès des Samaritains qui accourent. Toute autre nourriture lui est en ce moment inutile, ne compte plus. Il est tout à ce divin repas qui se présente à lui à travers les épis naissants de la plaine comme un champ mûri que dore le soleil de l’éternelle lumière et de l’éternel amour; il ne voit que cela, et il veut que ses disciples s’habituent à contempler ce spectacle plus haut et à se contenter de ces aliments inconnus. « Voyez, leur dit-il, quatre mois encore et ce sera la moisson, les champs sont jaunes et les blés sont mûrs ».
Sur ces hauteurs, les réalités inférieures disparaissent; le temps cesse, ou mieux, on cesse de le voir; on entre dans des régions nouvelles où se déroulent un autre temps et d’autres réalités. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 234 s)
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