
La foi au Messie à venir, en laquelle Juifs et Samaritains sont unis, se réveille en cette femme de Sychar qui parle à Jésus. Le Maître la considère alors capable de recevoir la grande révélation. Dom Guillerand poursuit son commentaire sur cette rencontre au puit de Jacob :
« La femme de Sychar est dans un état d’âme que je devine sans pouvoir exactement le définir. Elle comprend beaucoup plus qu’elle ne voit, elle entrevoit beaucoup plus qu’elle ne comprend. Elle comprend surtout que ces questions existent, que celui qui parle les comprend pour elle, que son esprit est immense et son cœur très bon ; elle est plus éclairée par cette parole et cette présence que par les mots et les pensées. Et puis elle sent que, pour elle, comprendre ce qui est dit n’est pas nécessaire, mais qu’elle doit croire, accorder son âme à cette âme. Et déjà elle croit, elle sent se lever en son cœur un rayon qu’elle ne regardait pas habituellement, et qui y gardait néanmoins sa petite flamme lointaine et oubliée. La foi au Messie, en laquelle Juifs et Samaritains sont unis, se réveille ; elle s’en remet à lui, quand il viendra. N’établit-elle pas déjà une secret rapport entre celui qui lui parle et ce Sauveur qui doit venir ? « Je sais, dit-elle, que le Messie vient, et qu’il nous dira toutes ces choses » (Jean 4, 25). Elle sait le Messie, et elle l’attend. Elle a la foi, cette seule condition réclamée à Nicodème, et ensuite à tous, pour que la vérité puisse briller et se faire en un esprit. Cela suffit pour que le Sauveur se dévoile : « Je le suis, moi qui te parle».
Le vivant récit du disciple bien-aimé, l’habitude de le lire, la connaissance des détails qui le constituent nous empêchent de mesurer assez le cheminement parcouru en quelques instants par Jésus et cette âme, l’abaissement de celui-là pour rejoindre cette femme en sa fange et le relèvement de celle-ci qui suit comme elle peut et qui soudain se trouve sur les hauteurs divines de la foi, et d’une foi immédiatement agissante et apôtre. On comprend l’étonnement des disciples. Cet entretien seul à seul dans la campagne avec une femme d’un peuple et d’un pays à la fois détesté et méprisé était, de la part du divin Maître, absolument déconcertant. Lui seul pouvait oser cela. Mais il n’avait pas hésité un instant. Il avait préparé l’entrevue de toute éternité, et elle représentait dans son ministère un événement de la plus haute importance. Il y trouvait l’occasion d’affirmer ce qui faisait le fond de son âme et la raison d’être de son Incarnation. Il était venu sur terre pour relever des âmes déchues. Nulle déchéance ne pouvait lui faire peur ; et la pire misère morale devait l’attirer irrésistiblement. Les inimitiés nationales, il venait de l’expliquer, ne comptaient pas à ses yeux. Il n’était pas d’un peuple ni d’un pays : il était au-dessus de tous et pour tous.
Les disciples n’ont pas encore pénétré ces secrets divins, mais ils les devinent. L’ascendant que le Maître a pris sur eux en quelques mois est tel qu’ils n’osent pas manifester leur surprise. Pourquoi cette attitude qui les déconcerte ? Ils ne cherchent pas à le savoir. Ils lui font confiance ; ils sont vraiment à lui. En toute circonstance ils lui gardent cette foi à laquelle il tient par-dessus tout et qui lui suffit. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 231 s)
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Je suis, moi, le Messie!
La foi au Messie à venir, en laquelle Juifs et Samaritains sont unis, se réveille en cette femme de Sychar qui parle à Jésus. Le Maître la considère alors capable de recevoir la grande révélation. Dom Guillerand poursuit son commentaire sur cette rencontre au puit de Jacob :
« La femme de Sychar est dans un état d’âme que je devine sans pouvoir exactement le définir. Elle comprend beaucoup plus qu’elle ne voit, elle entrevoit beaucoup plus qu’elle ne comprend. Elle comprend surtout que ces questions existent, que celui qui parle les comprend pour elle, que son esprit est immense et son cœur très bon ; elle est plus éclairée par cette parole et cette présence que par les mots et les pensées. Et puis elle sent que, pour elle, comprendre ce qui est dit n’est pas nécessaire, mais qu’elle doit croire, accorder son âme à cette âme. Et déjà elle croit, elle sent se lever en son cœur un rayon qu’elle ne regardait pas habituellement, et qui y gardait néanmoins sa petite flamme lointaine et oubliée. La foi au Messie, en laquelle Juifs et Samaritains sont unis, se réveille ; elle s’en remet à lui, quand il viendra. N’établit-elle pas déjà une secret rapport entre celui qui lui parle et ce Sauveur qui doit venir ? « Je sais, dit-elle, que le Messie vient, et qu’il nous dira toutes ces choses » (Jean 4, 25). Elle sait le Messie, et elle l’attend. Elle a la foi, cette seule condition réclamée à Nicodème, et ensuite à tous, pour que la vérité puisse briller et se faire en un esprit. Cela suffit pour que le Sauveur se dévoile : « Je le suis, moi qui te parle».
Le vivant récit du disciple bien-aimé, l’habitude de le lire, la connaissance des détails qui le constituent nous empêchent de mesurer assez le cheminement parcouru en quelques instants par Jésus et cette âme, l’abaissement de celui-là pour rejoindre cette femme en sa fange et le relèvement de celle-ci qui suit comme elle peut et qui soudain se trouve sur les hauteurs divines de la foi, et d’une foi immédiatement agissante et apôtre. On comprend l’étonnement des disciples. Cet entretien seul à seul dans la campagne avec une femme d’un peuple et d’un pays à la fois détesté et méprisé était, de la part du divin Maître, absolument déconcertant. Lui seul pouvait oser cela. Mais il n’avait pas hésité un instant. Il avait préparé l’entrevue de toute éternité, et elle représentait dans son ministère un événement de la plus haute importance. Il y trouvait l’occasion d’affirmer ce qui faisait le fond de son âme et la raison d’être de son Incarnation. Il était venu sur terre pour relever des âmes déchues. Nulle déchéance ne pouvait lui faire peur ; et la pire misère morale devait l’attirer irrésistiblement. Les inimitiés nationales, il venait de l’expliquer, ne comptaient pas à ses yeux. Il n’était pas d’un peuple ni d’un pays : il était au-dessus de tous et pour tous.
Les disciples n’ont pas encore pénétré ces secrets divins, mais ils les devinent. L’ascendant que le Maître a pris sur eux en quelques mois est tel qu’ils n’osent pas manifester leur surprise. Pourquoi cette attitude qui les déconcerte ? Ils ne cherchent pas à le savoir. Ils lui font confiance ; ils sont vraiment à lui. En toute circonstance ils lui gardent cette foi à laquelle il tient par-dessus tout et qui lui suffit. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 231 s)
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