
Les Samaritains de la ville de Sychar ont cru aux paroles de la femme et s’empressent de venir rencontrer le Messie. C’est la moisson d’âmes que le Maître signale à ses apôtres comme étant les prémices des récoltes à venir. Écoutons dom Guillerand nous en parler:
« Pendant ce temps les Samaritains arrivent et le troisième acte de l’immense scène commence. Jean le résume avec la même rapidité déconcertante et nue, la même insouciance des détails, des paroles prononcées, des impressions produites et subies: « De cette ville, un bon nombre de gens crurent … Ils le prièrent de rester là … Et ils furent encore bien plus nombreux à croire » (Jean 4, 39-41). Une seule chose compte manifestement pour cet étrange narrateur: « ils crurent », la foi qui accueille le don de soi et qui s’y unit; les esprits qui se donnent à la parole du Maître comme il la leur donne. Je n’avais pas encore remarqué à quel point la foi fait le fond de l’Évangile. Même pour Jean, le disciple aimé qui parle tant de l’amour et qui finit par ne plus parler que de l’amour, la foi occupe la place première et essentielle. Mais cette foi, en définitive, c’est ce rapport total qui livre la vie, qui débute dans l’intelligence, mais pour se répandre dans toute l’activité et en faire un don de soi complet.
La foi des Samaritains traverse une double phase et se développe en deux étapes. L’évangéliste les distingue avec soin. Ils sont d’abord attirés au divin Maître par la parole de la Samaritaine, de cette pauvre femme transfigurée et devenue apôtre. Puis ensuite, ils sont conquis et transformés eux-mêmes directement par le contact avec le Sauveur. La parole de la Samaritaine les fait sortir de leur cité, de leurs maisons, de leurs occupations et préoccupations accoutumées. Elle leur dit : « Venez et voyez », comme Jésus aux deux disciples de Jean le Baptiste aux bords du Jourdain. Il faut toujours venir pour voir. Depuis la faute, l’homme ne voit plus là où le péché l’a fait tomber; il est « dans les ténèbres, à l’ombre de la mort ». Ce que voit l’homme pécheur c’est cette ombre, c’est le créé détaché de Dieu par sa faute, et considéré sous la lumière de notre moi, au lieu d’être contemplé dans la lumière de l’Esprit d’amour qui circule en lui pour le ramener à Dieu.
Les Samaritains font ce premier effort sans hésiter, semble-t-il. « Ils sortirent … et ils vinrent ». La formule évangélique indique un mouvement immédiat de la cité. Les mœurs orientales et l’attente messianique de l’époque l’expliquent aisément. (…) Ils croient non seulement à la parole de la femme mais à Celui dont elle parle; ils croient qu’il est bien le Messie, et ils accourent dans cette conviction. (…) « Ils lui demandèrent de demeurer chez eux. Il y resta deux jours. » (Jean 4, 40). Quelle bonne population, toute simple et droite, qu’un mot attire et retient, qui va d’un seul bond au bout de ce mot! Le Messie est là: il faut en jouir. Jésus ne leur donne que deux jours. Cela lui suffit. Le temps ne compte plus pour lui, mais le don de soi. Ce qu’il peut faire en deux jours avec des âmes généreuses est inouï. Il le fit en cette cité. Il parla, éclaira, instruisit, retourna. Et les Samaritains disaient à la femme: « Ce n’est plus sur tes dires que nous croyons; nous l’avons nous-mêmes entendu et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 237 s)
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Prémices des récoltes à venir
Les Samaritains de la ville de Sychar ont cru aux paroles de la femme et s’empressent de venir rencontrer le Messie. C’est la moisson d’âmes que le Maître signale à ses apôtres comme étant les prémices des récoltes à venir. Écoutons dom Guillerand nous en parler:
« Pendant ce temps les Samaritains arrivent et le troisième acte de l’immense scène commence. Jean le résume avec la même rapidité déconcertante et nue, la même insouciance des détails, des paroles prononcées, des impressions produites et subies: « De cette ville, un bon nombre de gens crurent … Ils le prièrent de rester là … Et ils furent encore bien plus nombreux à croire » (Jean 4, 39-41). Une seule chose compte manifestement pour cet étrange narrateur: « ils crurent », la foi qui accueille le don de soi et qui s’y unit; les esprits qui se donnent à la parole du Maître comme il la leur donne. Je n’avais pas encore remarqué à quel point la foi fait le fond de l’Évangile. Même pour Jean, le disciple aimé qui parle tant de l’amour et qui finit par ne plus parler que de l’amour, la foi occupe la place première et essentielle. Mais cette foi, en définitive, c’est ce rapport total qui livre la vie, qui débute dans l’intelligence, mais pour se répandre dans toute l’activité et en faire un don de soi complet.
La foi des Samaritains traverse une double phase et se développe en deux étapes. L’évangéliste les distingue avec soin. Ils sont d’abord attirés au divin Maître par la parole de la Samaritaine, de cette pauvre femme transfigurée et devenue apôtre. Puis ensuite, ils sont conquis et transformés eux-mêmes directement par le contact avec le Sauveur. La parole de la Samaritaine les fait sortir de leur cité, de leurs maisons, de leurs occupations et préoccupations accoutumées. Elle leur dit : « Venez et voyez », comme Jésus aux deux disciples de Jean le Baptiste aux bords du Jourdain. Il faut toujours venir pour voir. Depuis la faute, l’homme ne voit plus là où le péché l’a fait tomber; il est « dans les ténèbres, à l’ombre de la mort ». Ce que voit l’homme pécheur c’est cette ombre, c’est le créé détaché de Dieu par sa faute, et considéré sous la lumière de notre moi, au lieu d’être contemplé dans la lumière de l’Esprit d’amour qui circule en lui pour le ramener à Dieu.
Les Samaritains font ce premier effort sans hésiter, semble-t-il. « Ils sortirent … et ils vinrent ». La formule évangélique indique un mouvement immédiat de la cité. Les mœurs orientales et l’attente messianique de l’époque l’expliquent aisément. (…) Ils croient non seulement à la parole de la femme mais à Celui dont elle parle; ils croient qu’il est bien le Messie, et ils accourent dans cette conviction. (…) « Ils lui demandèrent de demeurer chez eux. Il y resta deux jours. » (Jean 4, 40). Quelle bonne population, toute simple et droite, qu’un mot attire et retient, qui va d’un seul bond au bout de ce mot! Le Messie est là: il faut en jouir. Jésus ne leur donne que deux jours. Cela lui suffit. Le temps ne compte plus pour lui, mais le don de soi. Ce qu’il peut faire en deux jours avec des âmes généreuses est inouï. Il le fit en cette cité. Il parla, éclaira, instruisit, retourna. Et les Samaritains disaient à la femme: « Ce n’est plus sur tes dires que nous croyons; nous l’avons nous-mêmes entendu et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 237 s)
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