Jésus affirme sa supériorité

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Dans sa discussion avec Nicodème, docteur en Israël, Jésus ne peut passer sous silence le fait que sa science ne vient pas d’études théologiques mais bien de sa propre connaissance « nous parlons de ce que nous savons ». Notre commentateur chartreux n’hésite pas à le souligner:

« Comment cela peut-il se faire? » (Jean 3, 9) Devant ce maître en Israël, pour la gloire de son Père, de son Esprit, de ce royaume, de cette vie qu’il répand, Notre-Seigneur ne craint pas d’affirmer et de souligner encore sa supériorité sans bornes: « Comment, dit-il, tu es docteur et tu ne sais pas cela? » Cette supériorité est double: d’abord il sait ce dont il parle, et il tient à ce qu’on sache sa science: « Nous parlons de ce que nous savons, nous sommes témoins de choses que nous voyons … et pourtant vous n’acceptez pas notre témoignage ». Jésus ne recule pas devant le reproche et ne craint pas de le donner sous forme nette et sentie; mais il dépasse le reproche et va par delà la peine que la sensibilité peut en ressentir jusqu’à la vie spirituelle qui doit en naître. Cette vie, les Juifs qui l’entendront ne sauront pas la recevoir; il en souffre et il le dit.

Pour Jésus, ce terrain de la vie divine n’est pas seulement une science qu’il a étudiée; c’est la connaissance de ce qu’il voit et de ce qu’il vit. Il dit l’objet de sa vision, et cette vision est sa vie même; il est témoin, et c’est un témoignage qu’il apporte. De là sa supériorité et le caractère aisé, simple, familier, de son exposé. Il parle du ciel et des choses du ciel, c’est ce qu’on en peut voir en les regardant à partir de la terre, et c’est ce qu’on en peut exprimer avec notre langage humain. S’il n’est pas entendu quand il emploie ce langage et présente cet aspect du mystère, comment le sera-t-il quand il découvrira les intimes secrets? Comment cela sera-t-il? Il va l’expliquer sur-le-champ. Entre le ciel et la terre il existe un trait d’union; il y a quelqu’un qui va de l’un à l’autre et qui sert d’intermédiaire; il y a un médiateur. Médiateur unique, mais qui s’offre à rétablir en lui tout rapport: « Nul n’est monté au ciel, hormis celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au ciel ». (…)

La foi qui fait pénétrer dans la patrie est donc la foi en lui, Jésus. On ne peut y entrer qu’en lui et par lui. Il est le signe divin donné au monde pour que le monde uni à lui s’unisse à Dieu et voie le céleste royaume. C’est précisément ce que demandait Nicodème. À travers le mouvement souple de ses réponses à première vue décousues et si déconcertantes, le Maître a donné toute satisfaction à ce disciple. Aussi celui-ci arrête là ses questions. A-t-il compris à quel point Jésus a éclairé le problème qui l’intéresse? Les auditeurs du Sauveur devinaient plus qu’ils ne comprenaient; ils sentaient plus qu’ils ne voyaient. Ils se sentaient en face de quelqu’un qui disposait vraiment de la lumière et de la vérité. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 193 s)

A propos moinillon

jacques172.com
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