Notre réponse à la Lumière

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L’Incarnation du Verbe exige une réponse libre de la part de la créature: elle doit accueillir la Lumière où la refuser. Blessés par le péché, nous devons nous détacher des ténèbres et nous attacher à cette Lumière. Dom Guillerand nous explique ici cette lutte incessante de détachement et d’attachement:

« Notre vie divine est là: dans notre réponse à la Lumière. C’est cette réponse qui accroît notre être. C’est elle que le Verbe, Lumière vraie, est venu faire ici-bas pour que nous voyions comment répond le Fils et comment, à son exemple, nous pouvons devenir fils. Voilà pourquoi « il est venu parmi nous », dans ce monde qui est son œuvre, dans cette terre juive, qui était plus particulièrement sa terre. Et voilà pourquoi il se présente à chacun de nous pour que chacun puisse le recevoir, faire ce qu’il a fait, devenir peu à peu ce qu’il est . (…) Mais en nous son image est ensevelie dans la matière comme la petite semence dans la terre, comme le fœtus au sein maternel, comme l’idée naissante dans l’esprit qui l’a conçue. Cette image peut devenir « enfant de Dieu »; mais elle ne l’est pas encore. Non seulement elle n’a pas acquis le développement qui la fera passer dans tout l’être et lui donnera les traits du Père céleste, mais cet être dont elle doit s’emparer pour le faire à la ressemblance divine est occupé par celui qui est l’adversaire de Dieu. Le développement du germe divin rencontre cette opposition; la lutte s’ensuit, incessante et terrible … et néanmoins très belle dans le plan de l’Amour.

La lutte, c’est la recherche de Dieu caché dans les choses. Nous sommes pour lui, et il est là, dans ces choses, pour nous. Mais il faut l’y rejoindre. Le mouvement qui le rejoint, c’est le mouvement du petit germe. L’Esprit qui l’occupe l’éclaire et le dirige. Il est le moteur secret, l’âme vivante et qui se communique à tout ce qui l’entoure. Nous pouvons et devons « naître à lui » à chaque instant. Cette naissance s’exprime par deux formules, mais s’accomplit par un acte unique. Nous devons nous arracher au créé; nous devons nous attacher à Celui qui nous engendre. L’arrachement n’est qu’un moyen, l’attachement est tout. Il faut voir et vouloir l’union; il faut consentir les séparations qu’elle impose. Accueillir la lumière du Verbe, c’est fermer la porte et expulser les ténèbres.

Mais la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres peuvent devenir lumière. Les créatures, celles qui nous sont liées par le sang, celles qui sollicitent nos sens, celles qui devenues les idées de notre esprit veulent mener notre existence, peuvent nous conduire à la Lumière. Aimées pour elles-mêmes (ou mieux pour nous-mêmes) elles sont ténèbres et elles nous laissent dans notre nuit. Aimées pour la Lumière qu’elles enferment, elles deviennent ses instruments et nous la livrent. Or, l’ennemi de la Lumière s’est emparé de nous; il est en nous; il règne en nous; il provoque en nous l’amour des choses pour elles-mêmes et pour nous-mêmes: il produit en nous les ténèbres où il peut nous tromper. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 118 s)

A propos moinillon

jacques172.com
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