Fontaine de la cour intérieure (Chartreuse Scala Coeli, Portugal)
Dans son commentaire de l’évangile de Jean, dom Augustin Guillerand nous parle de l’Esprit Saint comme d’un mouvement qui unit le Père et le Fils et qui, jaillissant du cœur du Christ à la manière d’une fontaine, tend à se répandre dans le cœur des croyants. Écoutons attentivement ce cher Augustin:
« L’Esprit qui unit le Père au Fils et le Fils au Père, qui part du Père pour se donner au Fils et repart du Fils pour entrer dans le Père, est dans le Fils fait homme pour se donner aux hommes. Il part de Jésus comme un fleuve pour répandre en eux son eau jaillissante, et il doit repartir d’eux pour rentrer dans le Verbe incarné et, par lui, dans le Père.
Son eau est la vie éternelle; son mouvement est le mouvement intérieur qui la constitue et qui s’est répandu hors de l’océan infini pour se communiquer aux eaux de l’abîme et les faire rentrer transformées et divinisées dans l’océan. Ce fleuve est le fleuve de paix. Il se répand sans se répandre; c’est un mouvement qui comble, qui communique l’être au néant et le fait être. Il n’est pas exact de dire qu’il est reçu ni qu’il n’est pas reçu. Il reçoit en lui en même temps qu’il est reçu. Voilà pourquoi Jésus emploie le mot «baptiser». Il baptise dans l’Esprit, c’est-à-dire qu’il plonge dans l’Esprit; et nous recevons l’Esprit dans la mesure de notre être. L’Esprit est l’océan plein et débordant qui se répand en tout vase vide … et dans la mesure de ce vide. Les vases doivent donc se vider de tout ce qui les emplit. Le Fils demande ce vide pour se donner à eux. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 214)
Merci infiniment pour ce merveilleux article ! Comme c’est beau ! Et c’est bien ainsi, on est à la fois envahi et reçu, dans un sublime espace de vie et d’amour, et pourtant hors du temps, dans un sentiment d’éternité, absolument éblouissant !
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