… et que moi je diminue » (Jean 3, 30)
Pas facile de s’éclipser et d’accepter une baisse de popularité. Seule une grande âme comme Jean le Baptiste a pu le faire avec joie et humilité. Voici comment en parle le chartreux dom Augustin Guillerand dans son commentaire sur l’évangile de Jean:
« Qu’est-il donc, lui, le messager qui précède la venue de l’époux? Quel est son rôle, sa situation, son nom, le titre et le droit qu’il faut lui reconnaître? Il est « l’ami de l’époux, celui qui se tient debout aux côtés de l’époux » pour l’assister, pour lui rendre ses hommages, lui faire honneur, représenter sa cour en cette circonstance où l’époux est comme un roi qui prend possession d’un royaume. Le titre est magnifique et le rôle très grand. Jean-Baptiste ne craint pas de le revendiquer. Son humilité n’en est pas menacée; elle exige cet honneur et elle l’explique avec toute la grandeur que le titre enferme. Car l’ami ne fait qu’un avec l’ami; ce sont deux cœurs en un seul; ce qui touche l’un affecte l’autre. La gloire et la joie de l’ami sont la gloire et la joie de l’époux.
Les âmes qui s’attachent à l’époux ne se détachent pas de lui; elles lui demeurent fidèles, et leur attachement ne peut se maintenir qu’en le quittant ou rejoignant l’époux. L’union à l’époux est le terme auquel tend l’ami. Il reste insatisfait si on ne le laisse pas pour l’époux. Il trouve sa joie pleine si on le délaisse pour celui qui a reçu tous droits d’en haut et qui vient les faire valoir. Il doit diminuer, disparaître. Il grandit en diminuant; il prend toute sa taille, il entre en pleine gloire en disparaissant. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 210 s)
Comme cet article est beau ! Oui il y a une joie si profonde à s’oublier complètement soi-même dans l’annonce du Seigneur, car tout notre bonheur vient de Dieu lui-même. Ne voir que Lui, là est la vraie liberté qui rend pleinement heureux !
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