Moine en prière à l’église (Chartreuse de Scala Coeli, Portugal)
Dans notre société moderne, le bruit nous est tellement devenu familier que certains jeunes ne peuvent plus supporter le silence et beaucoup d’adultes ne sauraient envisager vivre sans leur téléphone intelligent. Si le silence extérieur est devenu une denrée rare, que dire alors du silence intérieur? Dom Augustin Guillerand nous partage aujourd’hui son expérience de moine chartreux en ce domaine:
« La paix est comme l’atmosphère de l’âme qui tend vers Dieu; cette âme a besoin de se sentir tranquille sur le dur chemin qui y mène. Sa tranquillité ne vient pas de ce qu’elle se sent forte et bonne, mais de ce qu’elle s’appuie sur Celui qui est le Dieu fort et le Dieu bon. L’âme qui a la conviction de cet appui ne craint plus rien et ne peut plus rien craindre. (…) La confiance en Jésus forme dans nos âmes comme une retraite cachée qui nous abrite et nous garde contre tous les coups de la vie. Rien ne peut atteindre là. (…)
Notre erreur et la source de nos heures de détresse viennent de ce que nous voudrions que le sentiment de paix devienne le seul. Ce n’est pas le plan divin. Dieu a estimé, lui, dans son amour infiniment sage, qu’un monde mêlé de sérénité et de trouble, de joies et de peines, de bien et de mal procurerait mieux sa Gloire, qui est son but suprême. (…) Ne nous étonnons pas, ne nous étonnons jamais de la méchanceté, ni de celle des autres ni de la nôtre. Mais voyons toujours, en face de cette méchanceté, la Bonté infinie qui est venue la guérir. Voyons tout cela dans le plan divin. Dieu aurait pu vouloir une humanité sans la faute et sans le mal. Mais il ne s’agit pas de ce qu’il aurait pu vouloir et faire, il s’agit de ce qu’il a voulu et de ce qu’il a fait. Le grand secret de la paix réside dans l’acceptation de ce Vouloir.»
(Écrits spirituels, tome 2, page 235 ss)
Merci beaucoup pour ce si bel article. Oui ce monde est mêlé, et c’est ce qui en fait la beauté dans l’incessante lutte pour accéder à l’unique pureté sans mélange de Dieu, si notre liberté se confie entièrement à l’infini de Sa Liberté dont nous n’avons pas la clé. Quelle beauté en effet dans l’accès à Sa Gloire, dont tout le prix réside peut-être dans notre merveilleuse allégeance, notre indéracinable confiance en Lui, en dépit de tous les écueils du monde ! Sans aucun doute n’attend-Il de nous que cette absolue certitude qu’Il est notre tout !
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