« Marie retenait toutes ces paroles et les méditait dans son cœur » (Luc 2,19)
Il ne suffit pas d’avoir une mémoire … il faut savoir s’en servir, et à bon escient. Notre vie humaine et surtout notre vie de croyant ne peuvent s’épanouir sans une mémoire en exercice. S’il existe une mémoire implicite qui nous permet de faire machinalement les actions les plus ordinaires, il existe également une mémoire explicite qui entre dans l’accomplissement de nos activités humaines et qui exige un certain effort.
Notre vie d’enfant de Dieu est basée pour une bonne part sur le souvenir des grands gestes que Dieu a opérés dans l’histoire de l’homme: création, promesses de bonheur, interventions salvifiques (sortie d’Égypte, etc.). S’il est une expression qui revient souvent dans la Loi de Moïse, c’est bien le « Souviens-toi Israël ». Le Sabbat, les fêtes liturgiques, les saintes Écritures n’avaient d’autre but que de tenir le croyant dans le souvenir de l’Amour concret de Dieu à son égard.
Le Nouveau Testament, étant venu couronner pour ainsi dire la Révélation faite aux Juifs, ne pouvait que continuer ce processus en soulignant le besoin pour le chrétien de se souvenir de toute l’oeuvre de Dieu, et en particulier de la Rédemption accomplie par Jésus au Calvaire: c’est d’ailleurs là toute la raison d’être de l’eucharistie … « Faites ceci en mémoire de moi ». La mémoire étant essentielle au développement de la foi, on comprend mieux l’attitude des premiers chrétiens, et surtout de la Vierge Marie, face au besoin primordial de retenir et de réfléchir sur les faits et gestes de Jésus: « Marie conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur » (Luc 2,19). La rédaction des quatre évangiles en fut le résultat: une oeuvre magnifique et inspirée, oeuvre de l’Esprit Saint dont Jésus avait promis qu’ il « vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14,26).
« Le chrétien est l’homme de la mémoire » disait récemment le Pape François, et il ajoutait que nous rappeler de la présence de Dieu dans notre vie est une grâce à demander. La mémoire nous est donc bénéfique à plus d’un point de vue; sachons en profiter!
Oui merveille de la mémoire, dans la Sainte Eucharistie, sommet de notre vie chrétienne, car c’est une mémoire qui devient présence effective, active, offrande de tout notre être uni à l’Unique offrande du Sauveur, la seule prière peut-être dont on soit sûr qu’elle agrée entièrement à Dieu, comme le rappelle Monseigneur Aupetit dans l’un de ses livres ! La mémoire est infiniment précieuse quand on en vit !
J’aimeAimé par 1 personne