Moine âgé à la Chartreuse de Pleterje (Slovénie)
Les moines ne sont pas dispensés des difficultés de la vie … ils vieillissent, ils tombent malades, ils meurent. Avec toute la sagesse que nous lui connaissons, dom Augustin Guillerand aborde ce sujet et nous livre des réflexions pleines de bon sens:
« Nous ne devons pas être les esclaves du temps et de la santé. Nous ne pouvons pas en disposer à notre gré. On risquerait de passer sa vie à ne rien faire, ou du moins on ne lui ferait pas rendre la moitié de ce qu’elle doit donner, si l’on ne voulait agir que lorsque toutes les conditions favorables sont réalisées.
«Ça marche!» Voilà un mot que j’aime beaucoup. Même si tout n’est pas parfait, il faut savoir dire: «Ça marche!». Et cela va en effet, parce que la joie ne vient pas du dehors et des circonstances. Elle a sa principale source en nous.
Voila pourquoi la foi est un principe si sûr de bonheur, même immédiat. Le vrai croyant qui se tient en état de grâce, ou qui le recouvre sans tarder quand il peut, possède en lui son Dieu, le Bien infini. Cette présence le garde dans la paix. Les ennuis, les événements pénibles provoquent des peines; c’est une loi. Nous ne changerons pas cela. Il ne faut pas rêver.Nous ne mettrons pas la souffrance à la porte de notre vie. Mais nous pouvons la mettre à la porte de notre âme, au moins de la partie supérieure de l’âme. On se tient là comme sur une montagne, et de là on regarde les peines comme le montagnard suit un orage qui dévaste la plaine.
On n’arrive pas à cela d’un seul coup. Il faut s’habituer. Les mille petits ennuis de chaque jour sont des exercices. Il faut les voir venir et s’en aller avec calme. Vouloir tous les écarter est impossible. S’en émouvoir est faiblesse. Il y aura toujours quelque nuage au ciel de nos vies. Il faut marcher sans s’y arrêter, sans se laisser impressionner. Alors, «ça marche!».
(Écrits spirituels, tome 2, page 196)
Merci beaucoup pour ce si bel article. Oui marchons avec confiance, parmi tant d’aléas, et de souffrances petites ou grandes, car nous avons dans le coeur le bon compagnon, le plus solide qui soit, l’Ami jusqu’au bout de la nuit. Nous aurons toute l’Éternité pour nous reposer comme le disait Saint Jean-Paul ll. L’âge peut affaiblir le corps mais la confiance est éternellement jeune et l’âme se renouvelle sans cesse en Dieu, un peu comme le rappelait Saint Paul.
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