Déjà un mois s’est écoulé depuis la mort violente de l’abbé Jacques Hamel. Cet attentat nous aura aidés, entre autres choses, à nous remémorer le rôle que les martyrs sont appelés à jouer dans la vie de l’Église: rôle essentiel pour un peuple en marche, pas toujours orienté vers la bonne direction. Certains se sentiront peut-être (et avec raison) en-deçà de cette vocation au martyre … et c’est pourquoi il importe de rappeler, avec saint Augustin, que les vocations dans l’Église sont diverses et non uniformes:
« Le jardin du Seigneur, mes frères, ce jardin a toutes sortes de fleurs: non seulement les roses des martyrs, mais aussi les lis des vierges, le lierre des gens mariés, les violettes des veuves. Absolument aucune catégorie de gens, mes bien-aimés, ne doit désespérer de sa vocation: c’est pour tous que le Seigneur a souffert. C’est très véritablement qu’il est écrit de lui: « Il veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité ».
Il faut donc comprendre comment, en dehors de l’effusion du sang et du risque de subir la souffrance, le chrétien doit suivre le Christ. L’Apôtre dit au sujet du Christ Seigneur: « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu. Quelle majesté! Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur, devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement ». Quel abaissement!
Le Christ s’est abaissé: voilà, chrétien, ce qui est à ta disposition. Le Christ s’est fait obéissant. Alors pourquoi es-tu si orgueilleux? (…) Ensuite, après être allé jusqu’au bout de cet abaissement et avoir terrassé la mort, le Christ est monté au Ciel; suivons-le. Écoutons l’Apôtre qui nous dit: « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut; c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. »
( Saint Augustin, sermon 304, pour la fête du martyre saint Laurent)