Moniale chartreuse en prière (Benifaça, Espagne)
Dans les écrits du Nouveau Testament, les textes abondent concernant la prière et plus particulièrement le soin qu’il faut y apporter. Pour dom Guillerand, la persévérance dans la prière est le fruit de la confiance. Écoutons ce qu’il a à nous dire à ce sujet:
« Ici-bas, Dieu ne se refuse jamais, mais il se cache souvent. Il aime qu’on le poursuive, qu’on sache l’attendre, lui faire confiance, demander sans recevoir, recommencer longtemps des efforts qui semblent ne rien obtenir. Il aime la persévérance dans la prière.
La persévérance est le fruit de la confiance. La confiance dans nos rapports avec Dieu est la forme la plus authentique de l’amour. Elle est fille de la foi. Elle suppose une idée juste de lui. L’âme confiante a dû développer en elle la connaissance de ces perfections divines qui, pratiquement, se confondent avec l’Être divin et l’Amour infini, mais qui, pour nous, en sont comme les rayons tamisés à travers le prisme des créatures. Que de méditations et de lectures il faut pour que ces perfections deviennent en nous des idées présentes, vivantes, agissantes, qui surgissent dès qu’on en a besoin, dans les pires ténèbres, et illuminent une route difficile!
Seuls ceux qui aiment (ceux qu’occupe et soutient l’Esprit d’amour) ont le courage de cette étude sans cesse reprise et sans cesse à reprendre. Tout en procède. Elle est la source féconde qui coule dans l’âme et, dans les aridités, prépare les floraisons du printemps et les cueillettes d’automne: « Ayez confiance » redit sans fin le divin Maître en son Évangile, et sans fin aussi au cœur de l’âme qu’Il aime. «Le salut est à celui qui aura persévéré jusqu’à la fin ». Pourquoi l’Amour se fait-il ainsi attendre? Parce qu’il est l’Amour et qu’il veut l’amour. L’amour qui ne sait pas attendre n’est pas amour. Aimer c’est se donner; ce n’est pas seulement une minute de vie ni une part de forces. L’Amour est don de soi total et veut don de soi total. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 26s)