La chartreuse de Parkminster (sud de l’Angleterre)
D’après dom Augustin Guillerand, le «désir d’aimer Dieu» c’est déjà l’aimer; c’est pourquoi il ajoute qu’il nous faut aimer un tel désir. Le texte qui suit est tiré de sa correspondance avec, semble-t-il, un ami italien:
« C’est parce que Dieu est le centre où nos âmes s’unissent que les heures où nous parlons ensemble de lui nous sont brèves et chères … Vos conversations me rappellent le mot de Pascal: «Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé.» Désirer aimer, c’est déjà aimer: « Mon âme se consume à désirer vos jugements. »
Il faut aimer même ce désir. Nous souffrons de ce désir et nous avons bien tort. C’est le meilleur de notre âme. Il sort des profondeurs, de ces profondeurs que rien de créé ne peut combler et qui appellent Dieu. Chez nous, il y est. Mais nous ne le savons pas assez et nous voulons trop le savoir … ou mieux, le sentir. Nous voudrions le percevoir comme nous percevons une fleur, ou comme nous percevons une grande vérité. Dieu est tout autre chose que cela; et nos rapports avec lui ont un tout autre caractère.
Que de fois nous avons dû pleurer sur les belles pages des Confessions où saint Augustin passe en revue toute la création et demande à tous les êtres de lui dire «Où est Dieu et ce qu’il est». Et tous lui répondent: « Cherchez plus haut. » En définitive, tout ce que nous savons de Dieu se ramène à peu près à cela: nous savons qu’il est plus grand que tout ce qu’il a fait, et que pour prendre possession de lui il faut dépasser toute son œuvre.
Ne nous étonnons donc pas quand sa présence au fond de notre âme ne se traduit pas comme celle des êtres qu’il a créé. C’est précisément le signe caractéristique de son action: il se donne à nous sous une forme essentiellement cachée et incompréhensible. Il se donne à percevoir à un organe supérieur … C’est «l’occhio di dentro, la luce interiore» (l’œil du dedans, la lumière intérieure). Prions pour que ce regard intérieur se développe. Pour cela, exerçons-le, mais exerçons-le dans la paix, et trouvons la paix dans la confiance. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 167s)
Oui, certes la Création est belle, mais combien plus les merveilles de Dieu. Comme les beautés de la Création semblent peu de chose, quand on a senti en l’âme la splendeur de Dieu ! On en garde une nostalgie pour toujours qui alimente notre ferveur !
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Et c’est bien là le travail de la grâce!
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Oui la grâce peut tout en nous ! Il faut une telle persévérance dans l’Amour ! Juste l’infini de la confiance, car Dieu seul ne nous égarera jamais !
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je pense que c’est Dieu qui met de l’amour dans nos cœurs.
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