Dom Guillerand sur la prière personnelle

SJ14celda

Cellule monastique (Chartreuse de San Jose, Argentine)

Dom Augustin Guillerand nous parle aujourd’hui de la prière personnelle. Comme toujours il nous élève dans une dimension de proximité avec Dieu qui nous désoriente au départ … mais qui est propre à celui ou à celle qui vit dans la solitude. Écoutons ce Chartreux nous révéler le secret de sa vie intérieure:

Lieu de la prière

 « Il faut s’habituer à prier en tout lieu comme en tout temps. Le lieu de la prière c’est l’âme et Dieu qui l’habite. Quand vous prierez, suivant le  conseil de Jésus, entrez dans la chambre intime et retirée de votre âme. Enfermez-vous là et parlez à votre Père dont le regard aimant cherche votre regard. Voilà le vrai temple, le sanctuaire réservé. On le porte avec soi; on peut sans cesse ou s’y tenir ou y rentrer bien vite après quelque sortie. Il faut en faire un lieu bien propre, il faut l’orner; le grand ornement c’est Dieu même. Il doit y retrouver ses traits: ses traits ce sont ses perfections. Participées par notre âme, elles prennent le nom de vertus. L’âme qui les porte est belle de la beauté divine. Les vertus nous refont à l’image de Dieu, à l’image de son divin Fils qui est venu les pratiquer ici-bas pour nous montrer les traits divins.

Dans ce sanctuaire réservé, nouveau ciel et royaume de Dieu, la solitude et le silence doivent régner. Dieu est seul avec lui-même; les Personnes divines ne portent pas atteinte à cette solitude, elles la constituent. L’amour qui les anime les ferme à tout ce qui n’est pas lui; la cité est immense mais close et Dieu seul l’occupe, lui qui est «tout en tous» (1 Corinthiens 15,28). L’âme qui prie doit reproduire cette solitude, s’emplir de Dieu, rejeter tout autre.

Le colloque qui s’engage alors est silence. Parole et silence ne s’opposent pas, ne s’excluent pas. Ce qui s’oppose au silence ce sont les paroles, c’est la multiplicité. (…) Il faut beaucoup de mots pour ne rien dire ou pour dire ce qu’on ne pense pas. Il n’en faut qu’un à l’Être pour s’exprimer tout entier. C’est vers cette unité que nous tendons quand nous sommes enfermés en Dieu. Il est devenu tout, nous le lui disons et nous ne savons plus dire autre chose. C’est le silence de l’âme rentrée en elle-même et occupée de Celui qu’elle y trouve. C’était le silence des longues nuits de Jésus passées sur quelques montagnes dans sa prière de Dieu. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 45s)

A propos moinillon

jacques172.com
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Un commentaire pour Dom Guillerand sur la prière personnelle

  1. reno dit :

    Ces mots me font penser à cette parole de St. Jean Climaque que j’aime beaucoup:
    « L’ami du silence s’approche de Dieu; et en s’entretenant avec Lui dans le secret, il reçoit Sa lumière. »

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