« Je veux louer le Seigneur tant que je vis » (Psaume 145,2)
Dans la société d’aujourd’hui, alors que la science fait de grands pas, il n’est pas facile de parler de mystère, c’est-à -dire d’une réalité qui échappe à nos explications; car nous nous sommes malheureusement habitués à penser qu’un jour tout mystère pourra éventuellement être expliqué … tellement est grande la foi en nous-mêmes et en nos capacités! Parler de Dieu, aujourd’hui, est donc une tâche quasi impossible.
Mais si Dieu est un Mystère (et le plus grand imaginable), il est également une Réalité qui se laisse percevoir à travers ses œuvres. On aura beau essayer de le remplacer par des théories scientifiques de la création, il n’en demeure pas moins que le Big Bang nécessite au départ un atome déclencheur qui ne peut s’être créé lui-même! D’ailleurs, l’harmonie des œuvres créées reflète une intelligence et même une bonté qui ne peuvent se retrouver qu’en un Être intelligent: « Ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste aux hommes , nous dit l’apôtre Paul, et ce qu’il y a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres »(Romains 1,19).
Mais il y a plus! Ce besoin inné de Dieu en toute créature intelligente a été plus que satisfait par la Révélation historique … car qui, autre que Dieu, pouvait nous parler de Lui-même. Moïse et les prophètes se sont avérés des porte-parole indispensables à ce sujet: « Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Deutéronome 6,4s). Dieu s’est donc révélé comme un Être bon et digne d’être aimé. Cette révélation sera finalement couronnée par l’incarnation de son Fils, venu nous dévoiler le vrai visage du Père et faire de nous des humains équilibrés, promis à la vie éternelle.
En cette Année jubilaire de la Miséricorde divine, il n’est peut-être pas superflu de réfléchir sur la Création comme œuvre de miséricorde; car, quoi de plus misérable que le néant et quoi de plus miséricordieux que de donner l’existence à des êtres dépourvus de tout. Et si cette Bonté va jusqu’à pardonner les révoltes et réhabiliter le pécheur … alors on ne peut que s’abimer dans l’action de grâce et s’exclamer avec le psalmiste: « Je veux louer le Seigneur tant que je vis ».
Peut-être en effet n’avons-nous pas du tout le choix, peut-être l’évidence est-elle souveraine ! Nous avons une liberté qui, lorsque nous disons oui, nous apporte immanquablement le bonheur, et dès l’ici. Car le bonheur ne réside pas dans les biens passagers, mais dans la pureté d’Amour que Dieu réalise en nous et qui nous comble d’une plénitude qui ne passera pas. L’Amour de Dieu est immuable !
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