ABSENT POUR UN MOIS

Désolé, mais un épuisement physique généralisé m’oblige à prendre congé de WordPress pour un mois, minimum. Demeurons unis dans l’obéissance à la Sainte Volonté de Dieu.18 octobre 2024

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Royauté et jugement

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En cette fête du Christ, Roi de l’univers, il convient de clarifier brièvement ces deux éléments si souvent mal compris: Royauté du Christ et Jugement dernier.

Il importe de bien comprendre cette royauté qui n’a rien à voir avec celle des roitelets d’aujourd’hui. Jésus n’a rien d’un roi inactif, emblématique, vide de tout pouvoir politique, mais il se rapproche plutôt des anciens rois qui réunissaient en eux-mêmes les pouvoirs militaires, législatifs et économiques. Jésus est, plus précisément, une sorte de roi-général qui nous entraîne à sa suite dans la conquête du monde pour y établir le Royaume de Dieu son Père: « royaume de justice, d’amour et de paix ». Mais d’après saint Paul, ce genre de royauté en devenir  ne serait que provisoire car une fois la conquête achevée, Jésus n’hésitera pas à tout remettre à Dieu le Père :  « Puis ce sera la fin, quand il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort (…) Et quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous. » (1 Corinthiens 15, 24-28).

La foi chrétienne distingue deux jugements. Le jugement particulier, lorsque l’homme, à sa mort, paraît devant Dieu: ce jugement met en lumière la vie unique de cet homme, sa liberté et sa responsabilité personnelles, et décide de sa destinée éternelle (voir le no 1022 du Catéchisme de l’Église catholique). Le jugement dernier, lui, coïncide avec le retour du Christ et l’accomplissement du monde à la fin des temps. Ce dernier n’est pas un procès mais un jugement au sens où il met en lumière et fait paraître le bien comme bien et le mal comme mal; il est aussi et avant tout l’accomplissement de la promesse de salut (pour l’âme et pour le corps) en partageant à tous les fidèles le triomphe du Ressuscité. En effet, l’être humain ne saurait être complet sans son corps. Selon saint Matthieu (25, 31-46), les critères de ce jugement se résument à notre relation à l’autre; il nous renvoie donc à ce que nous faisons maintenant!

Pour les premiers chrétiens, le retour du Christ était objet d’attente joyeuse et impatiente et non de crainte (tel qu’il l’est pour certains, influencés que nous sommes en Occident par une iconographie médiévale qui se plaît à multiplier les châtiments). Après avoir rappelé aux chrétiens de Thessalonique l’Avènement à venir du Christ, l’apôtre Paul conclut tout naturellement: « Réconfortez-vous donc les uns les autres de ces pensées. » (1 Thess 4, 18). À leur exemple, demeurons nous-aussi dans cette joyeuse expectative!

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Advenant la fin du monde … QUE FAIRE ?

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Précisons: il ne s’agit pas de traiter ici des signes précurseurs de la fin du monde mais bien de la fin du monde comme telle … et cela, dans la perspective chrétienne reçue du Christ.

Car à l’Ascension, les anges ont bien dit aux disciples que Jésus reviendrait de la même manière qu’ils l’avaient vu s’en aller au ciel (Actes 1, 10-11). Et saint Paul, de son côté, a non seulement répété cet enseignement mais l’a précisé en y ajoutant une ambiance sonore : le son strident de la trompette de Dieu, capable de réveiller les morts (1 Thessaloniciens 4, 16-17).

La question demeure : que faire à ce moment ? Se jeter à genoux ? Courir à l’église ? Faire la ligne au confessionnal ? Se mettre à prier le chapelet ? La réponse est simple : RIEN. Car, nous dit encore l’Écriture, nous n’aurons PAS le temps de réagir (soit en bien soit en mal), tout se fera en une fraction de seconde : « Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme » (Matthieu 24, 27). Le jugement sera tellement rapide et personnel qu’il ne tiendra pas compte des personnes avec qui nous serons :  » Alors, deux hommes seront aux champs, l’un est pris l’autre laissé ; deux femmes en train de moudre, l’une est prise et l’autre laissée.  » (Matthieu 24, 40-41).

La conclusion me semble évidente et je l’emprunte à Jésus lui-même: « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra » (Matthieu 24, 42).

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Amour et recherche de la solitude

Les ermites recherchant généralement l’anonymat et la solitude, il est difficile de connaître leur nombre. D’après un recensement informel concernant l’Église catholique en France, on y trouverait environ 200 à 300 ermites (hommes ou femmes) vivant sous la responsabilité d’un évêque. À côté de ces vocations plutôt canoniques existent des vocations moins officielles mais répondant néanmoins à un appel de Dieu.

De nos jours, même en Amérique du Nord, beaucoup de chrétiens et chrétiennes choisissent de finir leur vie dans la prière et la solitude ; ils y sont attirés par un goût, un désir de Dieu, désir difficile à cerner mais bien réel. Sans avoir de lien personnel avec une autorité ecclésiastique, ces personnes vivent néanmoins leur vocation de baptisés dans l’Église catholique (et non en contradiction avec elle). Plusieurs parmi ces personnes vivent dans les centres urbains et s’accommodent ainsi des divers services offerts par la société moderne, ce sont des ermites urbains.

La rédaction de ce blogue se veut un humble témoignage pour ce nouveau genre de vie. Sans être écrit uniquement pour les éventuels « ermites urbains », il se veut néanmoins un lien fraternel et un encouragement positif pour ces personnes, hommes ou femmes, qui aspirent à une solitude priante et authentique. 

Je l’ai déjà mentionné dans un article précédent, il est toujours important de s’appuyer sur une spiritualité monastique qui a fait ses preuves ; c’est ainsi que depuis le tout début, je me suis efforcé de sensibiliser les lecteurs(trices) à celle des Chartreux. Je considère en effet que leur genre de vie ne peut que donner le goût d’aller plus loin dans la recherche de l’Absolu. De plus, le sage équilibre entre leur vie de silence et leur vie communautaire nous indique la voie à suivre, car une solitude mal assumée peut devenir un réel danger ! Mais il existe également d’autres écoles de spiritualité qui peuvent s’avérer très inspirantes : celles de saint Benoît, de saint François, de Thérèse d’Avila, des Camaldules, etc. sans oublier celle des moines orientaux (et des moines orthodoxes du Mont Athos, par exemple). À chacun et chacune de suivre humblement sa propre inspiration dans le respect des autres et surtout dans une grande communion avec notre Église catholique, Mater et Magistra (Mère et Maitresse).

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Ma vie d’ermite urbain

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Ma solitude urbaine m’apparente un peu à ces chercheurs de Dieu que sont les moines, spécialement ceux qui vivent dans une solitude bien prononcée comme par exemple les Chartreux. « Un peu » car mes contacts avec la vie urbaine sont bien réels ; mais même les Chartreux ont besoin d’une certaine vie communautaire pour équilibrer leur vie silencieuse car, vivant chacun dans une maisonnette reliée aux autres par un corridor appelé cloître (voir ci-dessus), ils se réunissent trois fois par jour à l’église pour la célébration de certains offices liturgiques. Ils bénéficient également d’un repas communautaire le dimanche ainsi que d’une promenade hebdomadaire de groupe où ils peuvent échanger.

À regarder de plus près la photo ci-dessus (Chartreuse de Farneta, Italie), on se rend compte que leurs confrères décédés sont inhumés dans la cour intérieure du cloître avec pour tout monument une simple croix, sans aucune inscription: détachement de tout même dans la mort. Ces hommes ont découvert le secret de la solitude : une Présence divine qui les accompagne tout au long de leurs journées. En réalité, un ermite n’est jamais seul : son silence extérieur ne fait que lui permettre de dialoguer constamment avec Dieu.

La vie en ermitage n’est pas réservée aux seuls membres d’un ordre contemplatif, elle est également pratiquée de plus en plus par des chrétiens et des chrétiennes vivant dans le monde, même en milieu urbain. Les santés ne sont plus ce qu’elles étaient au 19e siècle ; l’austérité des ordres religieux empêche une foule de gens d’y entrer mais l’appel à la prière et au silence demeure bien vivant. Dieu n’est pas réservé à quelques-uns mais il est offert à tous !

En tant qu’ermite urbain, j’ai senti dès le départ la nécessité de me ménager non seulement un environnement silencieux qui puisse répondre à mes besoins de lecture et de prière mais aussi de me donner un horaire quotidien afin de bien répartir les diverses activités en vue d’équilibrer les besoins du corps et de l’esprit: une âme saine dans un corps sain ! Mais le plus important, surtout pour un néophyte, est de pouvoir compter sur une spiritualité qui a fait ses preuves : pensons à la spiritualité bénédictine, carmélitaine, franciscaine ou encore à celle des Chartreux. Personne ne peut s’improviser «ermite». Les présomptueux se sont souvent retrouvés dans la peau de personnes dévotes plus ou moins cinglées !

Ceci étant dit, la vie contemplative demeurera toujours «la meilleur part », la perle précieuse pour l’obtention de laquelle il faut tout sacrifier. Comment expliquer cet attrait ? « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de joie divine à qui les aime, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience »  (Statuts de l’Ordre des Chartreux, chapitre 6).

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter mon article :  » Qui est ce blogueur appelé moinillon ? « , en date du 20 septembre 2020.

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Un jour à la fois, ô mon Dieu, c’est tout ce que je demande !

Allons-y

En tant que jeune curé, il m’a été donné  d’organiser des voyages paroissiaux d’un jour. Immanquablement, après une courte prière, les participant(e)s entonnaient le chant  d’André Breton «Un jour à la fois …», ce qui m’intriguait quand même quelque peu. Aujourd’hui, ayant atteint un âge respectable, je commence à comprendre. Oui, finis pour moi les projets et les activités de toutes sortes ; le passé et l’avenir semblent s’éloigner de mon champs de vision, le temps présent est celui qui m’intéresse le plus car la vie concrète est là, et surtout Dieu est là !  Je rejoins ainsi la sagesse de mes passagers qui poursuivaient le chant en question « (ce que je demande) Le courage de vivre, d’aimer, d’être aimé, un jour à la fois. Hier, c’est passé, ô mon Dieu, et demain ne m’appartient pas. Mon Dieu aide-moi, aujourd’hui guide-moi, un jour à la fois. »

Vivre dans la réalité, savoir vivre dans le présent (éclairé par la foi chrétienne) ! Je remarque avec étonnement l’insistance de Jésus, dans l’évangile, à nous ramener à l’aujourd’hui de notre courte vie :  «donnez-nous notre pain de ce jour», «qu’il prenne sa croix à chaque jour», « à chaque jour suffit sa peine», «pourquoi vous inquiéter du lendemain», etc. Nous avons malheureusement cette tendance à nous empoisonner la vie avec des regrets inutiles ou des appréhensions dommageables. Le passé et l’avenir ne nous appartiennent pas vraiment ; et je note que le présent est souvent mis de côté comme quelque chose de banale, un obstacle même à nos désirs impatients. Dans le monde d’aujourd’hui, beaucoup de gens ont cessé de jouir de la vie ; ils ne font que rêver d’utopies qui ne se réaliseront jamais. Pensons à l’engouement pour les loteries nationales … signe indubitable d’une société matérialiste bâtie sur la convoitise permanente !

Prendre le temps de respirer, de cueillir une fleur, de sourire à quelqu’un, de l’écouter ou de dire quelques mots aimables ; ou, tel le bon Samaritain, savoir s’arrêter pour mettre son cœur sur la misère d’un autre. Bref, privilégier la gratuité sur la rentabilité. Vivre complètement le temps présent, n’est-ce pas là  le plan initial de Dieu sur nous, lui dont la vie  est un éternel présent ?

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Ô Mort, où est ta victoire ?

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Novembre est traditionnellement le «mois des morts», le mois de la réflexion. La Nature nous y invite en prenant elle-même le chemin qui mène au repos hivernal. La mort peut nous faire peur au point de nous pousser à refuser même d’en parler. Il est vrai que l’on peut exagérer en en faisant une crainte omniprésente qui empoisonne la vie. On peut mourir de façon tranquille, dans son lit, ou de façon tragique, dans une tuerie sanglante qui horrifie. Mais la mort c’est toujours la mort, la fin d’une vie aimée ou tout au moins appréciée.

Anciennement, on se plaisait à dire qu’on était en danger de mort dès la naissance; aujourd’hui, c’est plutôt dès la conception dans le sein de notre mère. Nous vivons à une époque où la violence ne connaît pas de bornes. À preuve, ces jeux électroniques où les ados apprennent à faire la guerre virtuelle … en attendant d’être attirés plus tard à passer aux actes dans un monde bien réel. La vie humaine a perdu de sa respectabilité pour devenir une statistique anonyme dans les nouvelles de dix-huit ou vingt heures.

«Ò Mort, où est ta victoire?» s’exclame saint Paul aux fidèles de Corinthe, suite à sa réflexion sur la résurrection de Jésus. La vie n’est peut-être pas si tragique que l’on pense si … oui, si … l’on accepte la résurrrection telle que proclamée par le Créateur lui-même. La FOI évidemment est un don de Dieu, toujours fragile, mais qui peut rectifier notre fatalisme. D’ailleurs, la Nature elle-même ne nous y invite-t-elle pas, chaque année, en renaissant au printemps ?

Ne soyons donc inquiets de rien … et, comme ajoutait le même apôtre aux Philippiens: «Que la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.» Amen!

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Un moine chartreux nous parle de Pierre

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 Jean-Paul II à la Chartreuse Serra San Bruno (1984)

Dans son commentaire du quatrième évangile, le chartreux dom Augustin Guillerand s’arrête sur la première rencontre entre Jésus et Simon, frère d’André, et il s’exprime ainsi :

« Jésus le regarda et lui dit : Tu es Simon … tu t’appelleras Pierre. » (Jean 1,42) C’est ce divin regard qui lui découvrit ce que recouvraient les dehors peut-être assez vulgaires de celui qu’on lui amenait. Qu’étaient ces dehors ? Nous n’avons aucune indication à cet égard. Il en est de même de tous ces hommes sur qui devait s’élever un nouveau monde … et même du Maître qui en est le fondement. Les apparences ne comptent pas pour Dieu, sinon un certain reflet du dedans spirituel qui se reflète en elles, mais qu’un premier regard perçoit rarement. Jésus avait certainement cette intuition qui dans l’aspect extérieur devine l’intérieur ; mais il avait surtout le regard spirituel et profond qui d’un coup pénètre jusqu’au fond. Pour lui, ce Galiléen, simple, un peu frustre, assez semblable aux autres  au premier abord, n’est pas seulement une nature riche de possibilités, généreuse, capable de se donner sans réserve, apte aux affaires et au commandement, un chef, c’est surtout la pierre solide, résistante, inébranlable, qui traversera les siècles, qui affrontera toutes les poussées et triomphera de tous les coups, c’est l’homme en qui il peut (…) répandre sa vérité et son amour. Et il met tout cela dans un nom d’où toute provenance charnelle disparaît, un nom nouveau qui vient tout droit de Dieu et qui le voue à lui : « Tu t’appelleras Pierre. »

Cette transformation de nom, qui correspond à une nouvelle forme et à un nouvel être, est spéciale à Pierre. (…) Les conséquences d’un tel acte dépassent tout ce que l’histoire nous en peut dire ; l’éternité  seule pourra les manifester. Ainsi avec Jésus, tout ce qu’il dit et fait a un retentissement infini. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 154 s)

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Une prière qui dit tout

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En nous donnant le Notre Père, Jésus nous a donné la prière par excellence! Voici comment nous l’explique, en termes brefs mais combien éclairants, ce grand docteur que fut saint Augustin d’Hippone au 5e siècle. Un commentaire qui, soit-dit en passant, complète à merveille ce que nous confiait récemment dom Augustin Guillerand à ce sujet:

« Les paroles nous sont nécessaires, à nous, afin de nous rappeler et de nous faire voir ce que nous devons demander. Ne croyons pas que ce soit afin de renseigner le Seigneur ou de le fléchir. Ainsi, lorsque nous disons: Que ton nom soit sanctifié, c’est nous-mêmes que nous exhortons à désirer que son nom, qui est toujours saint, soit tenu pour saint chez les hommes aussi, c’est-à-dire ne soit pas méprisé, ce qui profite aux hommes et non pas à Dieu.

Et lorsque nous disons: Que ton règne vienne, alors qu’il viendra certainement, que nous le voulions ou non, nous excitons notre désir de ce règne, afin qu’il vienne pour nous, et que nous obtenions d’y régner.

Quand nous disons: Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, c’est pour nous que nous demandons une telle obéissance, afin que sa volonté soit faite en nous comme elle est faite au ciel par ses anges.

Quand nous disons: Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, aujourd’hui signifie dans le temps présent. Ou bien nous demandons d’avoir ce qu’il faut en désignant le tout par la partie la meilleure, qui est le pain; ou bien nous demandons le sacrement des croyants qui nous est nécessaire dans le temps présent pour obtenir non pas le bonheur dans ce temps, mais le bonheur éternel.

Quand nous disons: Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, nous rappelons à nous-mêmes et ce que nous demandons et ce que nous devons faire pour être exaucés.

Quand nous disons: Ne nous soumets pas à la tentation, nous rappelons à nous-mêmes ce qu’il faut demander: que nous ne consentions pas à une tentation trompeuse, ou que nous ne fléchissions pas sous une tentation accablante, parce que nous serions privés du secours divin.

Lorsque nous disons: Délivre-nous du Mal, nous rappelons à nous-mêmes qu’il ne faut pas nous croire établis dans ce lieu où nous n’aurons plus à souffrir aucun mal. Et cette demande placée en dernier lieu dans la prière du Seigneur a une telle ampleur que le chrétien soumis à n’importe quelle épreuve exprime sa plainte par elle, verse des larmes par elle, commence par elle, s’y attarde, et termine par elle sa prière. Nous avions besoin de ces paroles pour confier les réalités elles-mêmes à notre mémoire. »

(Lettre de saint Augustin à Proba sur la prière, L. 130, 11,21-12,22)

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Car éternel est son amour !

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Depuis la révolution sexuelle des années soixante, de nombreux catholiques se sont éloignés de la pratique religieuse vu leur situation matrimoniale irrégulière ; d’autres se sont laissé aller à une méfiance exagérée envers une Église qui leur paraissait déconnectée ; d’autres encore sont tombés dans la drogue et toutes sortes d’addictions entraînant un éloignement certain de la vie chrétienne. Dans une société permissive où l’avortement, l’orientation sexuelle, le suicide assisté et l’éducation scolaire ouverte à tout vent deviennent monnaie courante, les jeunes, surtout ceux qui souffrent de l’absence parentale, n’arrivent plus à se retrouver. Que de blessés de la vie !

Dieu aurait-il tourné le dos à ses brebis égarées ? Malgré les apparences contraires, la réponse est un NON retentissant ! « L’appel et les dons de Dieu sont sans repentance », affirme clairement l’apôtre Paul (Romains 11, 29), car rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est, rappelons-nous, un amour ÉTERNEL. « Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit … même s’il s’en trouvait une, moi je ne t’oublierai jamais » (Isaïe 49, 15). Le Créateur nous a aimé jusqu’à mourir pour nous, en Jésus son Fils bien-aimé. Cette offrande de Jésus sur la croix demeure un sommet dans l’histoire du salut et rien ne saurait effacer ce pardon général offert à tous les humains. Hélas, encore trop de chrétiens croulent sous le poids de leurs fautes en oubliant que leurs nombreux péchés sont déjà pardonnés. Car si le Seigneur a demandé à Pierre de pardonner à son frère 70 fois 7 fois (c’est-à-dire toujours), à plus forte raison doit-il lui-même pratiquer ce qu’il recommande ! Rappelons-nous également que l’Église de Vatican II nous a fait passer d’une pratique pénitentielle tatillonne et culpabilisante à une rencontre plus relaxe où le confesseur confirme souvent l’état pardonné du pénitent repenti. La démarche devient ainsi  moins fébrile et plus mature !

« À vous qui cherchez Dieu, vie et bonheur » (Psaume 69, 33). La religion chrétienne est une religion de libération et de joie, une religion qui espère contre toute espérance car elle n’est pas fondée sur la perfection de la créature mais sur celle de Dieu : un Père extraordinaire dont l’amour est éternel !

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