Nouvelle apparence du Ressuscité

271722669_1531728923868821_6183321451948921154_n

« Et quand ils le virent, ils se prosternèrent ; d’aucuns cependant doutèrent » (Matthieu 28, 17)

Nous connaissons les faits grâce aux divers récits évangéliques : le Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine et aux saintes femmes, aux deux pèlerins d’Emmaüs, aux apôtres réunis au cénacle, à une foule de disciples sur une montagne en Galilée et à quelques apôtres en train de pêcher sur lac de Tibériade. Or, dans toutes et chacune d’entre elles, le Ressuscité n’est pas physiquement reconnaissable et doit s’identifier d’une façon ou d’une autre : par la voix (Marie-Madeleine), par la bénédiction du pain (pèlerins d’Emmaüs), par les cicatrices (apôtres au cénacle), par la pêche miraculeuse (au lac de Tibériade). De toute évidence, le Ressuscité n’a pas voulu être reconnaissable par ses anciens traits physiques. Pourquoi ?

Loin de moi la prétention d’apporter une solution à ce mystère ! Je ne puis que proposer une tentative d’explication qui me semble conforme au Plan de Dieu sur nous. Ce Plan, saint Paul nous en parle comme étant la volonté de Dieu de tout réunir sous le Christ et dans le Christ (Éphésiens 1, 10). Nous sommes donc, depuis 2000 ans, dans un nouvel ordre des choses : le Christ nous rassemble en étant présent dans son Église d’une façon totalement différente du temps où il vivait en Galilée avec ses disciples. Avant de nous quitter visiblement, le Ressuscité nous rassura en disant: « Voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20). Et nous savons que l’Esprit Saint prit la relève en vivant en chacun des baptisés et en les unissant les uns aux autres pour former un seul Corps. Dans une certaine mesure, la présence de Jésus se confond donc avec celle de l’Esprit Saint (son esprit à lui également, ne l’oublions pas) et donc, par le fait même, avec tous ses membres animés par l’Esprit (« ce que vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »). Et comment passer sous silence cette présence spéciale dans les chefs des communautés chrétiennes : « qui vous écoute m’écoute » disait-il aux Apôtres. Dans cette même ligne de pensée, il convient de mentionner également ces actions liturgiques où le Christ lui-même, par ses ministres, prie, baptise, célèbre, pardonne et prêche la Bonne nouvelle.

C’est donc par ses INTERVENTIONS CONCRÈTES (et non avec ses anciens traits physiques) que le Ressuscité a voulu se rendre présent à ses disciples : sa réponse à la prière fervente de Marie-Madeleine, la fraction du pain pour les pèlerins d’Emmaüs qui l’hébergent, le succès de l’effort communautaire (pêche miraculeuse), etc. Loin de nous priver de sa présence, Jésus l’a donc étendue à la totalité de la vie ecclésiale. Quelle merveille ! Même si un acte de foi demeure nécessaire, celui-ci par contre nous fait accéder à un niveau supérieur qui transcende aisément celui d’avant la Résurrection : « Là ou deux ou trois disciples sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Quelle joie, quelle immense consolation pour nous, mais aussi, avouons-le, quelle responsabilité !

Publié dans Adoration, Amour, Amour fraternel, Ascension, Église, Baptême, Contemplation, Désir de Dieu, Dieu, Dieu Père, Esprit Saint, Eucharistie, Foi, Incarnation, Jésus, Liturgie, Ministère, Mystère, Obéissance, Parole, Pédagogie divine, Prière, Résurrection, Solidarité, Spiritualité, Tradition | Tagué , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

L’AMOUR MISÉRICORDIEUX

330px-Vrai_Tableau_Original_Divine_Miséricorde_Jésus_Confiance_Sainte_Faustine_Peintre_Eugeniusz_Kazimirowski_1934

Image de Jésus miséricordieux  (E. Kazimirowsky, 1934)

En ce 2e dimanche de Pâques (jour octave de la Fête ou dimanche in albis), l’Église catholique célèbre désormais la fête de la Divine Miséricorde. Suite à la décision de saint Jean-Paul II (prise le 30 avril 2000, lors de la canonisation de sœur Faustine Kowalska), l’Église universelle est invitée à vénérer chaque année cet inconcevable mystère qui est à la base de tous les autres: l’Amour miséricordieux de Dieu envers nous, pauvres  pécheurs!

Loin d’introduire un élément discordant au déroulement des Fêtes pascales, cette célébration nous fait entrer au cœur même du mystère de Pâques: révélation d’une dimension insoupçonnée de l’amour du Créateur pour nous, dévoilement des sentiments éternels d’un Père qui n’hésite pas à mettre son cœur sur la misère humaine, un Père vraiment «miséri-cordieux»!

« La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit Journal, § 699). Ces paroles ne viennent pas du pape Wojtyla mais du Seigneur Jésus lui-même à sœur Faustine, religieuse polonaise, le 22 février 1931. Jésus lui apparut, portant un vêtement blanc, comme le « Roi de la Miséricorde divine ». Sa main droite se levait en signe de bénédiction et l’autre touchait le vêtement sur sa poitrine. De dessous ses vêtements sortaient deux grands rayons, l’un rouge, l’autre blanc. Se conformant aux ordres qu’elle avait reçus du Christ, Faustine fit peindre une représentation de cette vision, Jésus lui promettant de défendre l’âme qui honorerait cette image. Et le Seigneur de préciser: « Mon regard sur cette image est le même que celui que j’avais sur la croix. » (P. J. 326). À noter que la peinture en question fut réalisée par Eugène Kazimirowsky, en 1934; le seul qui ait été peint sous les indications de sœur Faustine, contrairement au tableau d’Adolf Hyla peint en 1943 ( cinq ans après la mort de la sainte et plus répandu).

On sait que le pape Jean-Paul II décéda en 2005, lors des premières vêpres de la fête de la Divine Miséricorde. Étant donné la grande dévotion qu’il portait à cet attribut divin, sa béatification (2011) ainsi que sa canonisation (2014) eurent lieu en ce même dimanche consacré à la Miséricorde. Puissent la vie et la mort de ce saint pape nous inciter à célébrer avec ferveur et reconnaissance cette fête qui souligne merveilleusement l’affirmation de l’apôtre saint Jean, « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 8).

Publié dans Adoration, Amour, Arts, Église, Baptême, Contemplation, Désespoir, Désir de Dieu, Dieu, Foi, Jésus, Liturgie, Miséricorde, Pardon, Rédemption, Spiritualité | Tagué , , , , , , , , | Un commentaire

Le Christ ne meurt plus, alléluia!

Il Risorto

Le Ressuscité  (oeuvre de Pericle Fazzini, salle Paul VI, Vatican)

Si le Christ est mort pour nos péchés, n’oublions surtout pas qu’il est ressuscité pour nous donner la vie éternelle. Célébrer Pâques, c’est donc non seulement célébrer  un événement unique dans la vie de Jésus mais c’est aussi célébrer un événement central dans la vie de tout croyant: l’espérance de vivre de la vie-même de Dieu, dans la foi tout d’abord puis dans la vision! L’apôtre saint Pierre exprime très bien cette réalité lorsqu’il affirme: « Béni soit Dieu qui nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une vivante espérance, pour un héritage qui vous est réservé dans les cieuxVous en tressaillez de joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves » (1 Pierre 1, 3-6).

Nous sommes donc voués, dans l’immédiat, à deux sortes de réaction: la louange et la supplication. La louange que provoque en nous la prise de conscience que Dieu nous aime non seulement en parole mais aussi en acte, et la supplication face aux difficultés récurrentes de la vie.  Dans un sermon sur le psaume 148, saint Augustin résume très bien ces deux attitudes du croyant: « La méditation, dans notre vie présente, doit consister à louer Dieu, car l’allégresse éternelle de notre vie future sera une louange de Dieu; et personne ne peut être adapté à la vie future s’il ne s’y exerce pas dès maintenant. Maintenant donc nous louons Dieu, mais nous le supplions aussi. Notre louange comporte la joie; notre supplication, le gémissement. Car on nous a promis quelques chose que nous ne possédons pas encore; et parce que l’auteur de la promesse est véridique, nous trouvons notre joie dans l’espérance; mais parce que nous ne possédons pas encore, notre désir nous fait gémir. Il nous est bon de persévérer dans le désir jusqu’à ce que vienne le bonheur promis, jusqu’à ce que le gémissement disparaisse et que la louange demeure seule. »  (CCL 39, 2165-2166)

Retenons, enfin, que si le temps du carême était propice à la supplication, par contre le temps pascal, lui, est propice à la louange; c’est pourquoi nous chantons si souvent ALLÉLUIA , une exclamation hébraïque qui signifie littéralement « louons Yahvé » (allelu-Ya). À ce sujet, le même saint Augustin précise: « Nous vous exhortons, mes frères, à louer Dieu en ce moment, et c’est ce que nous faisons tous lorsque nous disons Alléluia. (…) Mais louez-le par tout vous-mêmes, c’est-à-dire que votre langue et votre voix ne doivent pas être seules à louer Dieu; louez-le aussi par votre conscience, par votre vie, par vos actions. »

Publié dans Adoration, Dieu, Prière, Rédemption, Résurrection, Souffrance, Temps présent, Vie éternelle | Tagué , , , , , , , | Laisser un commentaire

L’Église face au Mystère pascal

OIP (4)

 » Je crois … a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux … ». Cet extrait du Symbole des Apôtres résume bien la foi de l’Église depuis 2000 ans mais, avec l’évolution inévitable des idées et des recherches scientifiques, n’y aurait-il pas lieu de revoir certaines de ces affirmations ? Que pense l’Église, aujourd’hui, face aux divers éléments de ce mystère fondamental qu’est la mort-résurrection du Christ ? Voici quelques extraits du Compendium du Catéchisme de l’Église catholique (2005) qui répondent à ces questions :

124. En quelles conditions était le corps de Jésus lorsqu’il se trouvait au tombeau ?

Le Christ a connu une vraie mort et une vraie sépulture. Mais la vertu divine a préservé son corps de la corruption.

125. Que sont « les enfers » où Jésus est descendu ?

Les « enfers » (qui sont différents de l’enfer de la damnation) constituaient la situation de tous ceux qui, justes ou méchants, étaient morts avant le Christ. Avec son âme unie à sa Personne divine, Jésus a rejoint dans les enfers les justes, qui attendaient leur Rédempteur pour pouvoir enfin accéder à la vision de Dieu. Après avoir vaincu, par sa mort, la mort et le diable qui a « le pouvoir de la mort » (Hébreux 2, 14), il a libéré les justes en attente du Rédempteur et il leur a ouvert les portes du Ciel.

126. Quelle est la place de la résurrection du Christ dans notre foi ?

La résurrection est la vérité la plus haute de notre foi dans le Christ. Avec la croix, elle représente une part essentielle du Mystère pascal.

127. Quels « signes » attestent la Résurrection de Jésus ?

Hormis le signe essentiel que constitue le tombeau vide, la Résurrection de Jésus est attestée par les femmes qui, les premières, l’ont rencontré et l’ont annoncé aux Apôtres. Jésus est « apparu ensuite à Céphas (Pierre), puis aux Douze. Ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois » (1 Corinthiens 15, 5-6) et à d’autres encore. Les Apôtres n’ont pu inventer la résurrection, car elle leur apparaissait impossible. En effet, Jésus leur a aussi reproché leur incrédulité.

128. Pourquoi la Résurrection est-elle en même temps un événement transcendant ?

Tout en étant un événement historique, que l’on peut constater et qui est attesté par des signes et des témoignages, la Résurrection, parce qu’elle est l’entrée de l’humanité du Christ dans la gloire de Dieu, transcende et dépasse l’histoire, comme mystère de la foi. C’est pour cette raison que le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde, mais à ses disciples, faisant d’eux ses témoins devant le peuple.

129. Quel est l’état du corps ressuscité de Jésus ?

La Résurrection du Christ n’est pas un retour à la vie terrestre. Son corps ressuscité est celui qui a été crucifié et qui porte les signes de sa Passion, mais il participe désormais de la vie divine avec les propriétés d’un corps glorieux. C’est la raison pour laquelle Jésus ressuscité est souverainement libre d’apparaître à ses disciples comme il veut, où il veut et sous des aspects variés.

Publié dans Adoration, Amour, Église, Évangile, Contemplation, Désir de Dieu, Dieu Père, Espérance, Esprit Saint, Foi, Jésus, Liturgie, Mort, Mystère, Pédagogie divine, Rédemption, Résurrection, Solidarité, Spiritualité, Temps présent, Tradition, Verbe, Vie éternelle | Tagué , | Un commentaire

Une souffrance incontournable !

5579c078cf16e84ad8a1fb49ea2b6c96

Aux deux pèlerins d’Emmaüs qui retournaient chez eux l’après-midi de Pâques, Jésus ressuscité n’hésita pas à expliquer à même les Écritures la nécessité pour le Messie de souffrir sa passion pour entrer dans sa gloire. La Tradition n’a pas retenu les éléments de cette catéchèse mais voici un texte sans doute bien connu de Jésus (et longuement médité par lui tout au long de sa vie à Nazareth) qui résume fort bien le Plan providentiel du Salut:

« Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride. Il n’était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. Pourtant, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche: comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est soucié de son destin? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple. On l’a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis; et pourtant, il n’a jamais commis l’injustice ni proféré le mensonge. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. Mais s’il fait de sa vie un sacrifice d’expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours: par lui s’accomplira la volonté du Seigneur. » (Isaïe 53, 2-10)

Jésus s’est effectivement chargé de nos péchés au Jourdain, avant de recevoir le baptême pénitentiel de Jean. Assumant sa mission de bouc émissaire, il ne pouvait qu’en prévoir, tôt ou tard, son dénouement tragique (ainsi que sa résurrection) : « Mais s’il fait de sa vie un sacrifice d’expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours ». Un tel cheminement avec souffrances et résurrection était-il vraiment nécessaire ? Difficile pour nous qui vivons au 21e siècle de comprendre tout le rationnel de l’Ancien Testament face à la valeur d’un sacrifice expiatoire. Il nous est, par contre, plus facile de comprendre l’amour incomparable d’un homme-Dieu qui donne sa vie pour ses amis. Et on ne saurait passer sous silence la valeur exemplaire d’un tel geste, combien encourageant pour ses disciples appelés au renoncement d’eux-mêmes et à l’obéissance envers Dieu.

Pourquoi le Messie devait-il souffrir? La réponse définitive ne peut que se trouver dans le Plan divin dont la profondeur nous échappe … « par lui s’accomplira la volonté du Seigneur ». Devant une telle volonté du Seigneur on ne peut que s’incliner !

Publié dans Adoration, Amour, Angoisse, Évangile, Baptême, Compassion, Contemplation, Désir de Dieu, Détachement, Dieu, Dieu Père, Esprit Saint, Foi, Jésus, Miséricorde, Mort, Mystère, Obéissance, Pardon, Péché, Pédagogie divine, Rédemption, Résurrection, Révélation, Souffrance, Vie cachée | Tagué , , , , , , , , | Un commentaire

En souvenir d’un beau geste

sls

Le tableau de la Dernière cène par Salvador Dali a ceci de remarquable qu’il fait le lien entre le repas du soir et l’évènement du lendemain. Ce qui aurait pu n’être qu’un dernier repas entre amis est ainsi représenté comme une annonce du mystère qui va se dérouler dans les prochaines vingt-quatre heures. C’est là tout l’essentiel de l’Eucharistie, ce sacrement que Jésus a institué pour être le mémorial de sa mort.

« Ceci est mon corps qui va être donné pour vous; faites-ceci en mémoire de moi » (Luc 22,19). Jésus donne à ses apôtres et à leurs successeurs le commandement de refaire ce repas périodiquement afin de garder en mémoire qu’il est mort sur la croix pour chacun et chacune d’entre nous. Mais il y a plus. En distribuant la coupe de vin à la fin du repas, il ajoute une précision importante: « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, qui va être versé pour vous » (Luc 22,20). La «nouvelle» Alliance … par comparaison à l’ancienne contractée au Sinaï entre Dieu et le peuple juif. On se rappelle que Moïse avait alors prit la moitié du sang de la victime pour en asperger et l’autel (qui représentait Dieu) et le peuple en disant: « Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a conclue avec vous …» (Exode 24,8). Bref, la mort de Jésus nous introduit donc dans une nouvelle relation avec le Créateur, une relation qui vise à nous introduire non plus dans un quelconque petit pays méditerranéen mais bien dans une union ineffable avec Celui qui se déclare notre Père … une union définitive et éternelle!

Cependant, le sacrement de l’Eucharistie, tout sublime qu’il puisse être, n’enlève rien à la beauté du geste que Jésus a posé sur la Croix. Au contraire, il en fait ressortir le caractère unique: le Fils de Dieu s’offre totalement à son Père dans un acte d’amour qui est l’écho de sa relation éternelle avec lui (le Verbe se donne au Père, le Père se donne au Verbe et de ce mouvement d’amour est produit l’Esprit Saint). Cette offrande éternelle ré-actualisée sur la Croix devient donc pour nous la source et le modèle de notre propre vie chrétienne. Il y a là un grand mystère d’amour qui ne peut s’expliquer par des mots mais qui se dévoile peu à peu à ceux et celles qui en vivent chaque jour.

Ne rougissons pas d’être chrétiens, c’est une faveur inouïe qui nous est faite de la part de Dieu et dont nous ne saisirons toute l’importance que dans l’Éternité!

Publié dans Adoration, Amitié, Amour fraternel, Angoisse, Dieu, Eucharistie, Jésus, Messe, Mort, Mystère, Péché, Prêtrise, Rédemption, Sacerdoce, Souffrance, Spiritualité | Tagué , , , , , , , | Laisser un commentaire

L’horrible torture de la crucifixion

Les évangiles n’étant pas des biographies de Jésus mais des mises par écrit de la prédication apostolique, il est normal que ces documents, tout en privilégiant la mort du Christ, ne nous aient pas transmis un récit détaillé de la crucifixion. Ainsi, l’évangéliste Marc résume de façon très succincte cet évènement « Et ils (les soldats romains) lui donnaient du vin mêlé de myrrhe, mais il n’en prit pas. Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun » (Marc 15, 23-24). Les autres évangélistes ne sont pas plus loquaces à ce sujet et on peut le comprendre car ce genre de supplice, des plus humiliants à cause de la nudité des condamnés, était normalement réservé aux esclaves.

À deux mille ans de distance, il n’est peut-être pas inutile de se remémorer aujourd’hui certains éléments de la crucifixion de Jésus qui, pour diverses raisons, risquent d’être banalisés. S’il convient de ne pas tomber bêtement dans un certain voyeurisme, il faut bien avouer par ailleurs que plusieurs représentations du divin crucifié versent dans l’angélisme le plus naïf : par exemple, un beau Jésus, tout blanc et quasi intègre, qui tient de brefs discours avec son entourage pour ensuite mourir presque subitement, sans convulsions. Or la torture infligée aux crucifiés était toute autre chose qu’une mort tranquille !

Et tout d’abord, rappelons brièvement quelques-unes des souffrances infligées au Christ avant son arrivée au Calvaire : en premier lieu, une flagellation inhabituelle (imposée par un gouverneur désireux d’attendrir la foule), subterfuge cruel qui s’est avéré inutile mais dont Jésus a fait les frais. Puis vient une séance de moqueries et de sévices gratuits infligés par la garde du prétoire pour ridiculiser sa royauté messianique. Enfin, l’acheminement des condamnés au lieu d’exécution, chacun portant son patibulum (partie transversale de la croix). Déambulation pénible dans les ruelles mal pavées de Jérusalem, d’où chutes fréquentes et non protégées par les mains ligotées à la poutre : ecchymoses et visage tuméfié (le Saint Suaire de Turin, examiné soigneusement par Mgr Giulio Ricci, révèle entre autres blessures un nez fracturé ainsi qu’un œil droit complètement bouché). Au cours du trajet, l’état piteux de Jésus poussa les soldats à réquisitionner l’aide d’un passant pour porter la poutre derrière lui.

Quant à la crucifixion proprement dite, elle pouvait se faire de diverses manières, allant de l’attachement avec cordes (prolongeant ainsi des jours entiers la torture de la faim) au percement des mains et des pieds avec clous de fer. Le choix était souvent aléatoire et laissé aux exécuteurs mais, dans le cas de Jésus, on connaît bien la décision prise. Il était 9h, nous dit saint Marc. Les soldats commencèrent par clouer les mains au patibulum (le docteur Pierre Barbet suggère une percée aux poignets alors que le pathologiste Frédéric Zugibe opte vers le haut de la paume des mains). De toute façon, le sectionnement des muscles ne pouvait que provoquer une douleur atroce à la victime. Puis venait la fixation du patibulum au poteau vertical (déjà en place) et finalement le percement des deux pieds, l’un par dessus l’autre, à l’aide d’un seul clou. C’est alors que la souffrance du crucifié atteignait son paroxysme car, pour respirer, il devait se dresser vers le haut (en s’appuyant douloureusement sur le clou des pieds) pour ensuite s’abaisser et ressentir lpar ricochet les douleurs aux mains. La crucifixion des pieds nécessitait donc la flexion préalable des jambes de la victime pour permettre ce mouvement respiratoire, sinon c’était l’asphyxie au bout de quelques minutes. C’est dans ce contexte de mouvements pénibles et répétées qu’il nous faut placer les quelques mots prononcés par Jésus, balbutiements à peine audibles mais que les évangélistes nous ont minutieusement transmis. L’aggravation inexorable des convulsions du crucifié laisse présumer que la plupart des échanges verbaux eurent lieu dans les premières heures de la crucifixion. La posture du Christ en croix n’avait donc rien de statique (comme semblent le supposer nos crucifix traditionnels) et notons que ces spasmes ne prendront fin qu’à sa mort, vers 3h de l’après-midi. Les malfaiteurs, quant à eux, ont-ils été crucifiés comme Jésus ou attachés à leur croix avec des cordes ? Impossible de le savoir, mais leur facilité évidente de converser ainsi que la nécessité de leur fracturer les jambes pour hâter leur mort par asphyxie semblent l’indiquer.

Mort donc ignominieuse du Messie et mystère insondable de souffrances ! Pourquoi devait-il en être ainsi ? Avouons que toute réponse valable nous échappe et ne peut se retrouver que dans la sagesse infiniedu Plan divin. En célébrant la Passion du Christ, cette année, puissions-nous mieux saisir le prix énorme payé pour notre Rédemtion et lui répondre par une vie de plus en plus fidèle !

Publié dans Adoration, Amour, Angoisse, Église, Évangile, Compassion, Contemplation, Désespoir, Désir de Dieu, Détachement, Dieu, Dieu Père, Esprit Saint, Foi, Humilité, Incarnation, Jésus, Liturgie, Miséricorde, Mort, Mystère, Obéissance, Pardon, Parole, Péché, Rédemption, Sacerdoce, Solidarité, Souffrance, Vie éternelle, Vierge Marie | Tagué , , , , , , , , , , | Un commentaire

L’ambivalence des foules

palm-sunday13

Vos mains me tendent les rameaux
pour l’heure du triomphe:
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi blesserez-vous mon front
de ronce et de roseaux,
en vous moquant ?

Je viens monté sur un ânon,
en signe de ma gloire:
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi me ferez-vous sortir
au rang des malfaiteurs,
et des maudits ?

Voici que s’ouvrent pour le Roi
les portes de la Ville:
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi fermerez-vous sur moi
la pierre du tombeau
dans le jardin ?

(Didier Rimaud)

Publié dans Amour, Évangile, Compassion, Contemplation, Dieu, Humilité, Jésus, Liturgie, Pardon, Verbe | Tagué , , , , , , | Laisser un commentaire

L’ange du Seigneur annonça à Marie …

annonc10.2

Plus j’avance en âge, plus je tends à simplifier ma vie de prière en me concentrant sur certaines données de la Foi qui  résument l’essentiel de notre religion. Le mystère de l’Incarnation du Verbe est l’une de ces vérités. Et je suis choyé … car l’Église invite également à souligner ce mystère trois fois par jour! Vous aurez compris qu’il s’agit de cette dévotion appelée l’Angélus, autrefois annoncée publiquement par le tintement de la cloche  paroissiale à 6h, midi et 18h.

Permettez-moi de vous partager brièvement ma récitation personnelle, laquelle entend souligner les liens trinitaires de cette dévotion :

       1. L’ange du Seigneur annonça à Marie, et elle conçut du Saint Esprit: 

Honneur à vous,  Père, qui avez décrété l’Incarnation rédemptrice du Verbe comme sommet de la révélation de votre amour pour nous.   « Je vous salue Marie … »

      2. Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole:

Honneur à vous, Esprit Saint, qui avez fait en Marie un chef d’oeuvre d’humilité et avez opéré en elle la merveille de l’Incarnation.    « Je vous salue Marie … »

      3. Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous:

Honneur à vous, Jésus Verbe éternel, qui vous vous êtes abaissé pour nous relever, et qui avez souffert la passion et la mort pour nous obtenir la vie éternelle.   « Je vous salue Marie … »

Priez pour nous sainte Mère de Dieu.      R/ Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.

Prions:  Répandez, Seigneur, votre grâce dans nos âmes; afin qu’ayant connu, par le message de l’ange, l’Incarnation du Christ votre Fils, nous soyons conduits par sa passion et par sa croix à la gloire de sa Résurrection. Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.

Publié dans Adoration, Annonciation, Église, Contemplation, Dévotion mariale, Dieu, Foi, Incarnation, Prière, Révélation, Spiritualité, Vierge Marie | Tagué , , , , , | 2 commentaires

HÉLAS, l’homme propose mais Dieu dispose !

th (7)

Ma santé physique m’oblige à prolonger mon absence jusqu’au Carême (début mars). Union de prières quand même et bonne année jubilaire 2025.

Publié dans Dieu | 5 commentaires