Du jamais vu !

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Tombeau de saint Charbel

En ce 24 juillet, fête liturgique de saint Charbel Makhlouf (moine maronite du 19e siècle), plutôt que de vous livrer un résumé de sa vie (que plusieurs d’entre vous connaissent d’ailleurs fort bien), je préfère attirer votre attention sur le prodige posthume du suintement de son cadavre … prodige unique en son genre dans l’histoire de l’Église et dans celle de la médecine. Le texte qui suit est tiré de Wikipédia :

« Premières exhumations du corps. Dans les heures qui suivent sa mort (24 décembre 1898), les moines qui le veillent remarquent qu’une exsudation sanguine suinte à la surface de son corps. Après les obsèques qui ont lieu le jour de Noël, il est enterré sans cercueil, à même la terre, selon la tradition de l’ordre monastique auquel il appartient. La rumeur de la sainteté de Charbel se répand ; bientôt une foule, qui ne cessera de grossir dans les jours suivants, viendra prier et se recueillir devant son humble sépulture à laquelle les moines acceptent de donner accès ; on y vient de toutes les localités des environs. Au bout de 45 jours d’expectative et d’hésitations, les autorités ecclésiastiques finissent par ordonner une première exhumation, le 8 février 1899. Une fois nettoyé de la terre, on trouve son corps absolument intact et souple, sans la moindre décomposition. Il est alors relavé, revêtu de vêtements monastiques neufs et placé cette fois dans un cercueil de bois, qu’on transfère à la chapelle du monastère où il est emmuré. C’est ce nouveau tombeau qui, à travers le mur, suinte bientôt comme un constant exsudat sanguin. Après quelques semaines, une nouvelle exhumation est autorisée ; l’ouverture du tombeau a lieu en présence de plusieurs médecins qui constatent qu’un liquide « huileux », ayant une odeur de sang frais, est en train de sourdre des pores du saint moine sur toute la surface de son corps. Cet épanchement au cours des semaines écoulées avait été si abondant que les vêtements monastiques durent être à nouveau changés. On emmure à nouveau le cercueil derrière une paroi maçonnée sans interstices.

Exhumations officielles ordonnées par Rome. Vingt-huit ans plus tard, en 1927, le pape Pie XI ordonne une première exhumation officielle, pour une nouvelle expertise médicale. Le même phénomène d’épanchement est de nouveau constaté. Le corps fut cette fois placé dans un cercueil de bois de cèdre doublé d’un cercueil de zinc. Le rapport d’examen médical, établi par le professeur Armand Jouffroy, de la Faculté française de médecine de Beyrouth, secondé par le docteur Balthazar Malkonian, est scellé dans un tube métallique et déposé aux pieds du saint. Le cercueil est cette fois surélevé et penché de manière oblique afin que l’exsudat coule vers les pieds. Puis il est de nouveau emmuré dans la chapelle du monastère avec des pierres épaisses, non poreuses, jointoyées au ciment, et le maître maçon se porte garant de l’étanchéité de cette nouvelle cloison. À la suite de cette première exhumation, et en conclusion d’une première cause introduite près le Saint-Siège, le pape Pie XI déclare Charbel vénérable serviteur de Dieu et autorise l’ouverture de son procès de béatification.

Vingt-trois ans plus tard encore, le 25 février 1950, le suintement rosâtre se reproduit de nouveau hors du tombeau, cette fois au pied du mur de cloison. Après un délai, le pape Pie XII autorise une nouvelle exhumation. Elle a lieu en présence du supérieur de l’Ordre libanais maronite, des moines du couvent, d’autres autorités ecclésiastiques, du docteur Chekri Bellan, directeur du Service de Santé et d’Assistance près le gouvernement libanais, du docteur Théophile Maroun, professeur d’Anatomie pathologique à la Faculté française de médecine de Beyrouth, de Joseph Hitti, député du Mont-Liban, et de diverses autorités civiles et militaires. Le suintement rosâtre est attesté de nature physiologique ; il emplit le fond du cercueil de cèdre sur une épaisseur de 8 centimètres. Le corps de saint Charbel était toujours identiquement intact, sa chair toujours parfaitement souple, aucunement dégradée, et le rapport d’expertise précise : « Tous les vêtements étaient littéralement imbibés de liquide séreux, et, çà et là, tachés de sang, spécialement l’aube. Le liquide, répandu sur tout le corps, s’était coagulé, comme solidifié par endroits. Cependant, le corps conservait toute sa souplesse, et on pouvait plier bras et jambes ». A la surprise générale, tous les témoins présents constatent avec émotion que le voile dont on avait recouvert le visage et les mains du Vénérable Charbel, lors de la première exhumation officielle, portait l’empreinte de ceux-ci, à la manière du Linceul de Turin. Par contre, le tube métallique renfermant l’expertise de 1927 était très corrodé. Le 4 août 1950, par autorisation du pape Pie XII, on expose solennellement le corps de Charbel, dans un cercueil de verre, au cours d’une cérémonie religieuse qui attire des foules énormes, tant chrétiennes que musulmanes du Liban et des pays arabes voisins. Le patriarche maronite la préside ainsi que les différents patriarches catholiques orientaux, chefs d’Église. Puis le corps est de nouveau remis au tombeau et emmuré. C’est à partir de cette date que des registres officiels commencent à tenir le compte des miracles, tant corporels que spirituels, qui se produisent devant le corps ou la tombe de Charbel. Leur liste est innombrable, mais seul un certain nombre parmi eux ont été attestés (les autorités médicales déclarant officiellement ne pouvant les expliquer en l’état actuel des connaissances scientifiques) et sont donc reconnus par l’Église catholique. Ils permettront par la suite l’aboutissement des deux procès romains de béatification puis de canonisation, en 1965 et en 1977.

Le procès de béatification progressant, le Vatican ordonne une troisième exhumation officielle. Elle a lieu le 7 avril 1952. Le prêtre maronite Joseph Mahfouz témoigne : « Moi-même j’ai touché, personnellement, son corps (…) ; on aurait dit qu’il était mort, mais vivant. Qu’un cadavre se conserve, ce n’est pas un phénomène unique. Mais qu’une dépouille mortelle reste souple, tendre, pliante, et qu’elle transpire incessamment, c’est un cas unique… Un Signe ». Les rapports médicaux et les procès-verbaux établis, on emmure de nouveau le corps dans son tombeau. Du monde entier affluent désormais à Ananya des lettres de fidèles de toutes langues. Le monastère en recevra 41 530 entre 1950 et 1957. Toutes témoignent de détresses, morales ou physiques, et d’espérance. Beaucoup réclament des reliques du Serviteur de Dieu, et certains correspondants envoient des linges, à leur renvoyer après les avoir mis en contact avec l’exsudat qui ne cesse de suinter du corps du Vénérable. » (Wikipédia)

Conclusion : ce prodige se continue-t-il encore aujourd’hui, je ne puis l’assurer mais, en tout état de cause, il aura servi son rôle de signe mystérieux pour attirer l’attention du monde entier. La sainteté de Charbel Makhlouf, relevant avant tout de sa vie héroïque de moine-ermite, n’en est pas tributaire bien sûr, mais on ne peut nier tout l’intérêt que ce prodige aura soulevé pour la faire mieux connaître.

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Le saint ermite du Liban

Saint Charbel Makhlouf   (1828 – 1898)

Jeune étudiant à Rome en décembre 1965, il me fut donné d’assister à la béatification d’un  moine libanais, le père Charbel Makhlouf. Ce moine-ermite, qui sera canonisé en 1977, m’a toujours suivi dans mon parcours de prêtre jusqu’à devenir le patron de mon ermitage urbain, en 2009.

Ordonné prêtre en 1859, le père Charbel a vécu pendant 16 ans au monastère de Saint-Maron, à Annaya (Liban). En 1875, il intégrait un ermitage rattaché au dit-monastère et devait y vivre durant 23 ans dans la prière, la pénitence et l’adoration.

Adorer Dieu, c’est se présenter devant Lui avec une âme humble, et j’oserais dire « toute abandonnée ». L’adoration, c’est reconnaître que Dieu est tout et que nous ne sommes que sa petite créature. Il nous faut donc faire table rase de tous nos désirs, amours et ambitions. C’est être à l’écoute, ouvert à l’admiration. Cet esprit d’adoration doit nous accompagner dans toutes nos démarches quotidiennes, nous poussant à discerner la présence de Dieu dans ses créatures et dans ses œuvres. C’est pourquoi les ermites se sont toujours réfugiés dans des lieux solitaires où la nature environnante pousse à la contemplation.

C’est ce que faisait Charbel dans son ermitage perché au sommet d’une haute montagne. Il passait également de longues heures à la chapelle, devant le Saint-Sacrement. Tantôt agenouillé sur la pierre froide, tantôt prosterné de tout son long, il s’humiliait lui pécheur devant la grandeur de l’Amour miséricordieux du Père. Il est important, dans la prière, que le corps exprime les sentiments de l’âme, les prostrations ne sont donc pas à négliger !

Sa fête liturgique est célébrée le jour de sa mort, le 24 décembre, au Liban, et le 24 juillet ailleurs. Pour de plus amples renseignements sur la vie et l’après-vie de ce thaumaturge libanais, veuillez cliquer sur le lien suivant : http://www.st-charbel.fr/portrait1.php   

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Posséder … sans être possédé!

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En tant que chrétiens, nous sommes appelés à user des biens terrestres mais aussi, et surtout, à désirer les biens éternels: deux devoirs qui ne font pas toujours bon ménage car l’utilisation des biens terrestres risque souvent de nous préoccuper au point de nous faire oublier l’essentiel. Évidemment, le dilemme serait facilement résolu par l’entrée dans la vie religieuse mais … tous n’y sont pas appelés. Le problème n’est pas d’hier; voici donc quelques conseils judicieux provenant d’un ancien moine devenu évêque de Rome en 590:

« Si vous ne pouvez pas abandonner entièrement le monde, retenez les biens de ce monde, mais de telle façon qu’ils ne vous retiennent pas dans le monde. Possédez, mais ne vous laissez pas posséder. Il  faut que votre esprit domine ce que vous avez; autrement, si votre esprit est vaincu par l’amour des biens terrestres, c’est plutôt lui, votre esprit, qui sera possédé par les biens qui lui appartiennent. (…)

Il faut extirper radicalement les vices, non seulement en éliminant leur pratique, mais encore en les arrachant de votre esprit. Ni les jouissances de la chair, ni la démangeaison de la curiosité, ni la fièvre de l’ambition ne doivent nous écarter de la Cène du Seigneur; mais  les activités honnêtes elles-mêmes que nous menons dans le monde ne doivent toucher notre esprit qu’à la dérobée, afin que les activités terrestres qui nous plaisent rendent service  à notre corps sans créer aucun obstacle à notre cœur.

Donc, je n’ose pas vous dire de tout abandonner; mais si vous le voulez, vous abandonnerez toutes choses même en les gardant, si vous vous conduisez dans le temps en aspirant de tout votre esprit à l’éternité. On use du monde, mais comme n’en usant pas, si l’on réduit tous les biens extérieurs à servir notre vie sans leur permettre de dominer l’esprit; dans cette subordination, ils sont utiles au-dehors sans jamais briser l’élan de l’âme qui se porte vers les hauteurs. Ceux qui agissent ainsi ont tous les biens du monde à leur disposition pour en user, non pour les désirer. (…) Pour nous comporter ainsi, nous avons un médiateur entre Dieu et l’homme, un protecteur, par qui nous obtiendrons bientôt toute chose, si nous l’aimons d’un amour sincère. lui  qui vit et règne, avec le Père et le Saint Esprit, car il est Dieu, pour les siècles des siècles. Amen. »    ( Homélie de saint Grégoire le Grand sur l’évangile, PL 1272- 1274 )

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« Quand on souffre, on souffre », dit un chartreux !

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Nous sommes trop exigeants. Nous voudrions, quand nous souffrons, ne pas souffrir de souffrir … c’est là un rêve irréalisable. Quand on souffre, on souffre ! Écoutons encore une fois ce maître de la vie intérieure, dom Augustin Guillerand, nous le redire en ses propres termes :

« Quand on souffre, on souffre ; il n’y a rien à faire à cela ; c’est la loi universelle à laquelle Dieu lui-même s’est soumis. Il a souffert, il a reconnu sa souffrance, il s’en est même plaint avec patience et soumission, et il nous demande de porter la croix en souffrant et en le lui disant, s’il le faut. Nous ne savons pas assez cela. Nous voudrions souffrir sans sentir la souffrance, et nous souffrons de souffrir. Nous ajoutons ainsi une souffrance inutile à la première.

Du courage ! Encore du courage ! Et toujours du courage ! Nous n’avons pas le droit de dire ni même de penser que la vie est triste. La vie est une chose magnifique ; seulement il faut l’envisager sous son vrai jour. Si vous la regardez dans la réalité présente, avec sa succession d’ennuis, de séparation, de deuils, etc. etc., il est évident que c’est le plus atroce tissu de misères qu’on puisse imaginer. Mais si vous la regardez comme une marche vers la maison du Père qui est aux cieux, vers le foyer de famille, vers le lieu de réunion définitive et de tendresse sans nuage et sans fin, et si vous songez que chaque minute et chaque épreuve sont les moyens fixés par Celui qui sait tout, qui peut tout et qui nous aime, pour nous acheminer au terme, alors vous ne songerez plus à vous plaindre … Cela ne supprime pas la souffrance, cela n’empêche pas de la sentir, parfois bien rudement, mais cela lui donne un aspect qui la fait accepter avec bien plus de courage, et parfois qui la fait aimer. »

(Écrits spirituels, tome 2, page 197 s)

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CARLO et MARIA

 

En la fête liturgique du bienheureux Carlo Acutis (12 octobre), je me permets de réfléchir sur deux jeunes adolescents italiens dont le rayonnement, de leur vivant mais surtout post-mortem, fut tout simplement extraordinaire !

Maria Goretti (1890-1902) est née dans une famille italienne pieuse mais très pauvre. Suite au décès prématuré de son père (victime de la malaria), elle dut se consacrer aux tâches du ménage ainsi qu’à la garde de ses frères et sœurs alors que sa mère travaillait aux champs. Ayant fait sa première communion à l’âge de neuf ans et fidèle à ses convictions religieuses, elle sut repousser fréquemment les avances lubriques d’un jeune voisin, Alessandro, jusqu’au jour où celui-ci, fou de rage, la frappa mortellement de quatorze coups de poinçons. « Alessandro, Dieu ne veut pas ces choses-là ! Si tu fais cela tu iras en enfer ! ». Elle mourut le lendemain, à l’hôpital de Nettuno (au sud de Rome), en lui pardonnant ; elle avait onze ans. Béatifiée en 1947 et canonisée en 1950 par le pape Pie XII, celle qui n’a pas craint de dire NON est devenue un modèle de pureté héroïque pour de nombreuses générations de fidèles.

Cent ans plus tard, un autre jeune italien, Carlo Acutis (1991-2006) se distinguait lui aussi par un rayonnement inattendu. Né dans une famille bourgeoise non pratiquante, sa vie ne semblait pas devoir le diriger vers un avenir religieux hors pair … mais c’était sans compter sur l’action imprévisible de la grâce ! Dès son plus jeune âge, Carlo manifesta son goût pour la piété : il aimait prier dans les églises et il avait une dévotion toute particulière pour l’eucharistie et la Vierge Marie. Devant son insistance pour recevoir la communion, ses parents demandèrent et reçurent l’autorisation de lui faire faire sa première communion dès l’âge de sept ans. Dès lors, Carlo participera chaque jour à la messe ; il aimait dire « Si l’on s’approche tous les jours de l’eucharistie, on va tout droit au paradis ». Il récitait également le chapelet chaque jour et allait se confesser une fois par semaine. Adolescent comme les autres, il aimait le football, les animaux et spécialement l’informatique dont il nous laissera de magnifiques travaux ! À l’école, Carlo se distinguait par ses bons résultats, sa bonne humeur et sa gentillesse envers tous. Il occupait ses temps libres à visiter les personnes âgées et partageait ses économies avec les plus nécessiteux. Il disait souvent : « Le bonheur c’est d’avoir le regard tourné vers Dieu. La tristesse c’est d’avoir le regard tourné vers soi-même ». En octobre 2006, contre toute attente, une leucémie foudroyante l’envoie à la clinique de Monza (près de Milan).  » J’offre toutes les souffrances que je dois subir au Seigneur, pour le Pape et pour l’Église, et aller directement au paradis ». Il étonne le personnel médical par sa bonne humeur alors qu’il est en phase terminale. Il meurt le 12 octobre à l’âge de 15 ans. C’est en 2013 que l’archidiocèse de Milan introduisit la cause pour sa béatification, laquelle sera ensuite transmise à Rome en 2016. Suite à un miracle attribué à Carlo, le pape François signera son décret de béatification en 2020. « Ce qui m’étonne, dit le pape, c’est la sainteté ordinaire … oui, parfois il suffit de frapper à la porte d’à côté pour tomber sur un saint! » (Exhortation apostolique, Christus vivit). Carlo sera canonisé au courant de l’année jubilaire, 2025.

De ces deux beaux exemples de sainteté précoce, je retiens la place irremplaçable de l’Eucharistie durant leur courte vie ; tant il est vrai que la sainteté authentique ne vient pas, en premier lieu, de nos efforts personnels mais avant tout de notre foi et de notre union vitale au Christ Sauveur. L’Église catholique est gardienne d’un trésor inestimable, la dévotion eucharistique, et il revient aux curés de nous le partager. Hélas, combien de Carlo Acutis, combien de personnes de tous âges frappent en vain à la porte d’églises fermées ou sans eucharistie ? Chers confrères prêtres, s’il est noble et bien vu aujourd’hui de sortir de votre sacristie pour aller aux périphéries, du moins ne réduisez pas l’accès aux sacrements pour les brebis du bercail … c’est là votre premier devoir sacerdotal, ne l’oubliez pas !

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Une vie auréolée par l’Esprit

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La Pentecôte est l’aboutissement de la mission de Jésus: le « don de Dieu » nous est finalement octroyé! C’est l’accomplissement des prophéties portant sur la Loi intérieure devant être inscrite dans le cœur des croyants. Cadeau inestimable qui justifie le pécheur tout en l’unissant aux autres disciples: union personnelle à Dieu et à l’Église. Source également d’une multitude de charismes valorisant chaque fidèle et organisant ainsi le témoignage communautaire du groupe. On pourrait s’étendre longuement sur la liste des bienfaits de la Pentecôte dont le premier fruit visible fut de lancer les Apôtres sur les chemins de la mission (Actes 2, 1-11) et le premier fruit invisible celui de justifier le cœur des croyants (Jean 20, 22-23). Permettez-moi de m’étendre sur une conséquence de la Pentecôte, sur un aspect de la vie spirituelle qui m’apparaît primordial en la circonstance: la valorisation du moment présent.

Dieu vit dans un éternel présent … ce qui évidemment n’est pas notre cas! Nous sommes des êtres plutôt instables et nerveux. Dans une société qui fonctionne régulièrement à haute vitesse, notre attention ignore facilement le moment présent pour privilégier quelques actions à venir; et nous voilà en avance de deux semaines sur notre quotidien. Dans ce contexte, le moment actuel peut nous paraître assez banal, voire un obstacle à nos désirs insatiables ; à l’exception de quelques moments intéressants, tout le reste de la journée peut nous sembler du remplissage. Et pourtant, notre existence sur terre ne sautille pas d’un point à l’autre mais elle se déroule calmement, une minute à la fois. À nous de la savourer cette petite minute car elle ne reviendra pas !

S’il est normal de savoir s’arrêter et respirer un peu, il nous est par contre plus difficile d’apprécier les petites choses qui composent notre « terrible quotidien ». Si nous sommes croyants, de véritables croyants bien sûr, le cadre de notre vie se métamorphose et tout s’illumine de la présence de Dieu. Au dire du pape François: « L’aujourd’hui est le plus semblable à l’éternité, et même plus: l’aujourd’hui est une étincelle d’éternité, car dans l’aujourd’hui se joue la vie éternelle » ( JMJ de Rio, 2013). Le moment présent peut donc être porteur d’une valeur insoupçonnée. Cette vision de foi, si elle est cultivée, peut transformer notre vie actuelle en un exercice tout à fait exceptionnel et bénéfique. La valeur morale d’un acte ne réside pas tellement en lui-même mais dans l’intention avec lequel il est posé ; et c’est ce qui fait la grandeur de notre routine lorsqu’elle est vécue dans la foi et l’amour. Incidemment, cette vie monacale de prière et de silence qu’est la vie contemplative incline ses membres à discerner toute la valeur d’un geste très humble accompli avec foi, qu’il s’agisse de passer le balai ou de faire la vaisselle. Rien d’insignifiant en une vie qui se déroule en présence de Dieu ! N’est-ce pas d’ailleurs, au dire de saint Paul, ce que devrait être la vie de tout baptisé ? « Tout ce que vous dites, tout ce que faites, dit-il aux chrétiens de Colosse, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu le Père. » (Colossiens 3, 17).

Vivre tout confinement dans la déprime, les yeux rivés sur des activités provisoirement inaccessibles, ou le vivre positivement comme un jardin spirituel qui attend nos semis, voilà bien le dilemme! Puisse cette fête de la Pentecôte nous aider à le résoudre en acceptant de vivre chaque moment comme une étincelle d’éternité, un moment de vie auréolé par l’Esprit, un magnifique don de Dieu !

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Il siège à la droite du Père …

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 » Jésus est monté au ciel, il siège à la droite du Père tout-puissant « . Ces mots du Je crois en Dieu peuvent nous sembler anodins, vu notre façon routinière (hélas) de réciter souvent notre profession de foi ! Qu’en est-il vraiment de cette période de temps, dans laquelle nous sommes, alors que (sans nous quitter) Jésus est glorifié et assis à la droite de son Père ? Seule l’Église peut de façon sûre et authentique nous éclairer en ce domaine :

132. Que représente l’Ascension ?

Après quarante jours pendant lesquels il s’est manifesté à ses Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloire de Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est assis à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et qui sans cesse intercède en notre faveur auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne l’espérance de le rejoindre un jour, là où il nous a préparé une place.

133. Comment le Seigneur Jésus règne-t-il aujourd’hui ?

Seigneur du monde et de l’histoire, Chef de son Église, le Christ glorieux demeure mystérieusement sur la terre, où son Royaume est déjà présent en germe et en commencement dans l’Église. Un jour, il reviendra dans la gloire, mais nous n’en connaissons pas l’heure. C’est pourquoi nous vivons en veillant dans la prière :  » Viens, Seigneur  » (Apocalypse 22, 20).

134. Comment s’accomplira la venue du Seigneur dans la gloire ?

Après le dernier bouleversement cosmique de ce monde qui passe, la venue glorieuse du Christ arrivera avec le triomphe définitif de Dieu dans la Parousie du Christ et avec le jugement dernier. Ainsi s’accomplira le Royaume de Dieu.

135. Comment le Christ jugera-t-il les vivants et les morts ?

Le Christ jugera avec la puissance qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour sauver les hommes. Les secrets des cœurs seront dévoilés, ainsi que la conduite de chacun envers Dieu et envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera condamné pour l’éternité selon ses oeuvres. Ainsi s’accomplira  » la plénitude du Christ  » (Éphésiens 4, 13), dans laquelle  » Dieu sera tout en tous  » (1 Corinthiens 15, 28).

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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Comportement des chrétiens dans la société (2)

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(SUITE)

« En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais n’appartiennent pas au monde. L’âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible; ainsi les chrétiens: on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait du tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs; de même le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci aient fait de tort, mais parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs.

L’âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. L’âme est enfermée dans le corps, mais c’est elle qui maintient le corps; et les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c’est eux qui maintiennent le monde. L’âme immortelle campe dans une tente mortelle; ainsi les chrétiens campent-ils dans le monde corruptible, en attendant l’incorruptibilité du ciel. L’âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif; et les chrétiens, persécutés, se multiplient de jour en jour. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter. »

( Lettre à Diognète, vers 190 de notre ère)

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LES CHRÉTIENS et leur comportement

La société d’aujourd’hui s’éloigne de plus en plus des valeurs chrétiennes et est même devenue frileuse face à certains comportements religieux. Comment se comportaient les chrétiens des premiers siècles dans un monde païen qui leur était souvent hostile ? Voici un beau texte, la Lettre à Diognète, écrite avant l’an 190 par un auteur anonyme, qui mérite d’être lue et méditée :

 » Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n’habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier. Leur doctrine n’a pas été découverte par l’imagination ou par les rêveries d’esprits inquiets ; ils ne se font pas, comme tant d’autres, les champions d’une doctrine d’origine humaine.

Les chrétiens habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveaux-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n’est pas une table ordinaire. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel.

Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. Alors qu’ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs. Tandis qu’on les châtie, ils se réjouissent comme s’ils naissaient à la vie. Les Juifs leur font la guerre comme à des étrangers, et les Grecs les persécutent ; ceux qui les détestent ne peuvent pas dire la cause de leur hostilité.

(à suivre)

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Vous avez dit «temps pascal » ?

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Le temps pascal est la période qui va de Pâques à la Pentecôte, de la Résurrection de Jésus à la descente du Saint Esprit, une période de cinquante jours, période de joie bien exprimée par le chant de l’Alléluia (mot hébreu, Hallelu – Ya,  qui signifie  : «Louons Yahvé »). Voici ce qu’en disait un écrivain chrétien du début du 5e siècle de notre ère:

« Il y a donc deux époques: l’époque actuelle qui se passe dans les tentations et les épreuves de cette vie, et une seconde époque, qui sera celle de la sécurité et de l’allégresse sans  fin. Aussi deux époques ont-elles été  instituées pour nous: avant Pâques et après Pâques. L’époque antérieure à Pâques (le carême) symbolise l’épreuve où nous sommes maintenant, et ce que nous célébrons en ces jours qui suivent Pâques (le temps pascal) symbolise la béatitude qui sera plus tard la nôtre. Avant Pâques nous célébrons donc ce que nous sommes en train de vivre; après Pâques, ce que nous ne possédons pas encore. C’est pourquoi, dans la première époque, nous nous entraînons par le jeûne et la prière, mais dans l’époque présente, nous abandonnons le jeûne et nous vivons dans la louange. Tel est le sens de l’Alléluia que nous chantons. »

(Homélie de saint Augustin sur le psaume 148)

 

 

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