La prière face aux difficultés quotidiennes

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Que l’objet principal de la prière soit la vie divine en nous et les vertus par lesquelles cette vie s’exerce, tout cela est clair ! Mais, comme ajoute dom Guillerand, « il y a des biens dont nous ne savons pas s’ils nous unissent à Dieu ou nous en éloignent ». Comment nous comporter face à ces difficultés quotidiennes ? Écoutons-le :

« Il y a des biens dont nous ne savons pas s’ils nous unissent à Dieu ou nous en éloignent. Il en est de même de ce que nous nommons le mal naturel : d’une maladie je puis faire un moyen de sanctification en la supportant avec patience et par amour du Père céleste qui la permet ; je puis aussi l’accepter avec révolte et maudire Celui qui me l’impose.

Quelle attitude prendre en face de tout cela quand je prie ? L’attente calme et l’abandon confiant qui ne perdent pas leur temps à envisager des hypothèses et qui se reposent dans la réalité indubitable. Cette réalité est la suivante : Dieu est bon, Dieu est amour ; il ne veut que mon bien, je m’en remets à lui du soin de le procurer. En face même des biens surnaturels cette attitude est admissible : c’est l’attitude d’enfant, du tout petit enfant. Il se blottit sur le cœur du Père, dans son amour ; il y demeure, il attend. Ce calme repos de l’attente n’est pas indifférence inerte, c’est confiance assurée qui est une forme de désir. Il faut que le désir persiste et anime ce repos dont il ne faudrait pas abuser et qui pourrait devenir paresse. En général, l’Esprit Saint, qui est l’âme de nos prières, nous excite à préciser nos demandes. Il y a des avantages : la vue des biens surnaturels, la considération de leur valeur enflamme le désir qui n’est jamais trop vif et dont la vivacité n’exclut pas le calme. Tous les saints ont été des âmes d’ardents désirs.  »

(Écrits spirituels, tome 1, page 48 )

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Patienter ou se décourager ?

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La vie chrétienne est essentiellement faite d’attentes de toutes sortes car le processus de conversion commencé au baptême demande du temps … beaucoup de temps! On n’y peut rien car c’est ainsi que la Providence en a décidé: l’image de Dieu dans l’homme ne peut être rétablie qu’au prix d’une longue collaboration à l’action salvifique du Christ. « Si le Christ t’a racheté au Calvaire sans ton aide, disait saint Augustin, par contre il ne te sauvera pas sans ta collaboration ». Cette longue collaboration s’impose pour pouvoir séparer le vrai du faux, le disciple authentique du disciple superficiel, l’ami sincère de l’ami intéressé.

Nous voilà donc obligés de patienter, même dans l’amour du bien et le désir du Royaume ! Ce problème n’est pas nouveau, car dès l’Ancien Testament les justes aspiraient à être immédiatement récompensés de leurs peines. Les premiers chrétiens n’étaient pas tellement différents: la vue des persécutions les horrifiaient car ils y voyaient le diable triompher dans ses desseins maléfiques. Et nous? Comment voyons-nous les scandales à répétition sur la scène ecclésiale ? Cette révélation douloureuse nous jette-t-elle dans le dégoût de l’Église ou dans un désir exacerbé du retour du Christ qui mettrait fin à cette honte collective ? Devons-nous nous décourager ? Serions-nous ennuyés de devoir revoir à la baisse notre vision quelque peu idyllique de notre sainte Église ou de faire face à la dure réalité et passer aux actes ? Allons-nous perdre la paix intérieure durant tout ce processus? À vous, simples fidèles, qui souffrez pour elle sans pouvoir espérer modifier grand chose, je redis ces sages paroles du prophète: « Va, mon peuple, entre dans tes chambres et ferme sur toi tes portes. Cache-toi un instant, le temps que passe la colère » (Isaïe 26, 20). Il ne s’agit pas de faire distraction et de « passer à autres choses » mais de souffrir en silence (en union avec les victimes) tout en sachant que de bons prêtres sont toujours là pour nous accompagner.

Ce processus peut prendre du temps, beaucoup de temps. Voici comment un ecclésiastique s’exprimait à ce sujet dans une homélie du 2e siècle: « Ayons la foi, mes frères et mes sœurs: le combat que nous menons est l’épreuve que nous impose le Dieu vivant, et nous luttons dans la vie présente pour être couronnés dans celle qui vient. Parmi les justes, aucun n’a recueilli un fruit précoce; il faut savoir attendre. Si Dieu donnait immédiatement aux hommes justes leur récompense, ce serait bientôt un marché que nous pratiquerions, et non le culte de Dieu.  »  (Homélie d’un  anonyme du 2e siècle, PA 1, 206-210)

Patience ne veut pas dire inertie ! Un gros changement s’annonce dans l’Église catholique avec le Synode actuel qui porte justement sur la synodalité, c’est-à-dire sur l’implication concrète de tous les membres de l’Église (tant universelle que diocésaine). Soyons patients, et laissons mûrir cette espérance de nouveauté appelée à transformer le cléricalisme actuel en une véritable collaboration de tous. D’ici là, prions et gardons la foi !

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Espère en Dieu !

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 En ces années de déconfinement, des difficultés de toutes sortes font surface avec une acuité exacerbée : difficultés personnelles, familiales, financières, sociales … et j’en passe ! Nos routines et nos sécurités sont bouleversées au point de nous laisser comme esseulés face à nos responsabilités. Que faire et à quoi s’accrocher ? Le psalmiste, en homme averti, nous indique la planche de salut : « Pourquoi te désoler, ô mon âme et gémir sur moi ? Espère en Dieu ! »  (Psaume 43, 5)

Espérer en l’aide de quelqu’un ne vient pas facilement et exige plusieurs conditions : tout d’abord, il nous faut connaître cette personne, puis sa fiabilité ainsi que sa capacité à nous rendre service, et finalement ses bonnes dispositions envers nous. Tout cela étant assuré, il ne nous reste plus qu’à lui demander son aide ! Espérer en Dieu suppose donc que nous croyons en Lui, en son existence (les athées ne sauraient le faire, malheureusement), que nous sommes assurés qu’Il est bien disposé à notre égard (et c’est ici que nos connaissances religieuses entrent en jeu) ; finalement, que la chose demandée est conforme à la saine raison (inutile de Lui demander  de gagner le gros lot).

Un bel exemple d’espérance est celui de Dismas (nom attribué par la tradition au bon larron de l’évangile).  Ce Juif avait sûrement quelques notions de la Loi de Moïse qui lui défendait de mal agir ; et il avait probablement entendu parler de Jésus précédemment (peut-être avait-il même écouté tel ou tel de ses discours) mais tout cela ne l’avait manifestement pas détourné de ses mauvais projets. Toujours est-il qu’une fois arrêté et condamné, nous le voyons au Calvaire, crucifié lui aussi, tout près de Jésus.  Lorsque son complice se fait narquois quant à la messianité de Jésus (« N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et nous aussi » , Luc 23, 39), ses convictions religieuses l’incitent à le réprimander : « Tu n’as pas la crainte de Dieu … pour nous c’est juste … mais lui n’a rien fait de mal ». Puis se tournant vers Jésus : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume ». Ce cri du cœur de Dismas, cet acte d’espérance n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe mais il est de toute évidence l’aboutissement d’un cheminement spirituel : foi en Dieu, humble connaissance de soi-même et confiance en l’enseignement du Maître concernant son royaume à venir.

« Souviens-toi de moi ». Magnifique prière qui en appelle humblement à la puissance et à la bonté du Crucifié. Nul besoin d’exposer le demande dans le détail, tout se fait dans la simplicité d’une brève parole : Souviens-toi de moi ! Humble et authentique prière que ne peut refuser le Christ si bon et si miséricordieux . La réponse ne se fait pas attendre : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».

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SOURCE DE NOTRE PAIX

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L’homme moderne est souvent fasciné par les biens qui l’entourent mais il lui arrive des moments où tout semble s’éteindre, quitte à se retrouver seul, face à lui-même. Le choc  peut être brutal ! Désemparé, où peut-il trouver  repos et sécurité ? La grâce du chrétien est précisément celle d’avoir trouvé cette sécurité … même si la conscience de la posséder est souvent obscurcie  par sa propre négligence. Voici comment s’exprime à ce sujet saint Bernard, docteur de l’Église et expert de notre union au Christ :

« Où donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je m’y sens d’autant plus protégé que son salut est plus puissant. L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges ; je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. J’ai commis quelque grave péché ; ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur, qui a été transpercé à cause de mes fautes. Rien n’est à ce point voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le libérer. Dès que je pense à cette médecine si forte et efficace, la pire des maladies ne m’effraie plus. (…)

Tout mon mérite, c’est donc la pitié du Seigneur, et je ne manquerai pas de mérite tant que la pitié ne lui fera pas défaut. Si les miséricordes de Dieu se multiplient, mes mérites seront nombreux. Mais qu’arrivera-t-il si j’ai à me reprocher quantité de fautes ? Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé. Et si la bonté du Seigneur s’étend de toujours à toujours, de mon côté je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur. » (Homélie sur le Cantique des Cantiques, 61, 3-5)

Laissons donc la société se perdre en mille conjonctures face aux événements d’aujourd’hui ; nous avons, quant à nous chrétiens, trouvé la perle rare qu’est la foi en un Père infiniment miséricordieux. Tenons ferme nos convictions religieuses, chantons notre reconnaissance et demeurons dans la paix !

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Les premiers chrétiens et l’Eucharistie

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Le banquet eucharistique (Catacombes de Saint-Calixte, Rome)

Le premier témoin de l’Eucharistie telle que célébrée à Rome est le philosophe saint Justin (†165) qui nous en décrit le déroulement dans sa première Apologie:

« Personne ne doit prendre part à l’Eucharistie, sinon celui qui croit à la vérité de notre doctrine, qui a été baptisé pour obtenir le pardon des péchés et la nouvelle naissance, et qui vit selon l’enseignement que le Christ nous a transmis. (…) En effet, les Apôtres, dans leurs mémoires qu’on appelle évangiles, nous ont ainsi transmis l’ordre de Jésus : Il prit du pain, il rendit grâce et il dit: Faites cela en mémoire de moi. Ceci est mon corps. Il prit la coupe de la même façon, il rendit grâce et il dit: Ceci est mon sang. Et c’est à eux seuls qu’il le distribua. Depuis ce temps, nous n’avons jamais cessé d’en renouveler la mémoire entre nous. (…)

Le jour appelé jour du soleil, tous, qu’ils habitent la ville ou la campagne, ont leur réunion dans un même lieu, et on lit les mémoires des Apôtres et les écrits des prophètes aussi longtemps qu’il est possible.

Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour nous avertir et pour nous exhorter à mettre en pratique ces beaux enseignements.

Ensuite, nous nous levons tous et nous faisons ensemble des prières. Puis, lorsque nous avons fini de prier, ainsi que je l’ai déjà dit, on apporte le pain avec le vin et l’eau. Celui qui préside fait monter au ciel des prières et des actions de grâce, autant qu’il en est capable, et le peuple acclame en disant : Amen. Puis on distribue et on partage à chacun les dons sur lesquels a été prononcée l’action de grâce ; ces dons sont envoyés aux absents par le ministère des diacres.

Les fidèles qui sont dans l’aisance et qui veulent donner donnent librement, chacun ce qu’il veut ; ce qu’on recueille est remis à celui qui préside et c’est lui qui vient en aide aux orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin par suite de maladie ou pour tout autre cause, aux prisonniers, aux voyageurs étrangers ; bref, il vient en aide à tous les malheureux. »

(Apologie pour les chrétiens, 1, 66-67)

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L’Eucharistie selon Thomas d’Aquin

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La Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement remonte au 14e siècle alors que diverses erreurs sur la présence réelle de Jésus dans ce sacrement obligèrent l’Église romaine a instituer une fête en son honneur. Parmi les grands théologiens de ce temps, Thomas d’Aquin fut choisi pour rédiger les textes de cette nouvelle fête. Voici un extrait de ce que saint Thomas écrivit à ce sujet:

« Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme. En outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l’autel de la croix, il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui; et il a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous serions purifiés de tous nos péchés. Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin.

Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l’on ne nous propose plus, comme dans l’ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement? (…) Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci: il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels ! Il est offert dans l’Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous. Enfin, personne n’est capable d’exprimer les délices de ce sacrement, puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source ; et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ  a montré dans sa passion. »

(Opuscula theologica 2,  Turin 1954, 216-217)

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AMOUR et PRIÈRE

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C’est à travers la Tradition vivante que l’Esprit Saint nous apprend à prier. Le milieu, la famille, les lectures, les amis sont autant d’influences impliquées dans la pénétration profonde des réalités spirituelles dont on fait l’expérience. Amour et prière se complètent mutuellement et c’est pourquoi le témoignage des saints est si précieux : « Je vous aime Seigneur, et la seule grâce que je vous demande, c’est de vous aimer éternellement ! (…) Si ma langue ne peut dire à tous moments que je vous aime, je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire » (Saint Jean-Marie Vianney). Quelles sont les sources de la prière chrétienne ? Qui peut éduquer à la prière ? Quels sont les lieux et les moments plus indiqués pour prier ? Autant de questions non banales à élucider. Encore une fois, demandons à notre mère la Sainte Église de nous éclairer sur ce thème :

558. Quelles sont les sources de la prière chrétienne ?

Ce sont : la Parole de Dieu, qui nous donne la « sublime science » du Christ (Philippiens 3,8) ; la Liturgie de l’Église, qui annonce, actualise et communique le mystère du salut ; les vertus théologales ; les situations quotidiennes, parce qu’elles nous permettent de rencontrer Dieu.

564. Comment les saints sont-ils des guides pour la prière ?

Les saints sont nos modèles de prière et nous leur demandons aussi d’intercéder pour nous et pour le monde entier auprès de la Sainte Trinité. Leur intercession est leur plus haut service du dessein de Dieu. Tout au long de l’histoire de l’Église, se sont développés, dans la communion des saints, différents types de spiritualité, qui apprennent à vivre et à pratiquer la prière.

565. Qui peut éduquer à la prière ?

La famille chrétienne est le premier foyer de l’éducation à la prière. La prière quotidienne en famille est particulièrement recommandée, parce qu’elle est le premier témoignage de la vie de prière de l’Église. La catéchèse, les groupes de prières, la « direction spirituelle », constituent une école et une aide à la prière.

566. Quels sont les lieux favorables à la prière ?

On peut prier n’importe où, mais le choix d’un lieu approprié n’est pas indifférent pour la prière. L’église est le lieu propre de la prière liturgique et de l’adoration eucharistique. D’autres lieux peuvent aussi aider à prier, comme un « coin de prière » à la maison, un monastère, un sanctuaire.

567. Quels sont les moments les plus indiqués pour la prière ?

Tous les moments sont favorables à la prière. Mais l’Église propose aux fidèles des rythmes destinés à nourrir la prière continuelle : prières du matin et du soir, avant et après les repas, liturgie des Heures, Eucharistie dominicale, chapelet, fêtes de l’année liturgique.

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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En la fête de la Visitation de Marie

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En ce dernier jour du mois de mai et en la fête de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth, permettez-moi de revenir sur la lettre apostolique de saint Jean-Paul II portant sur l’importance de la récitation du Rosaire et ajoutant, à cette occasion, cinq nouveaux mystères,  soit les mystères lumineux.

En écrivant ce document intitulé « Rosarium Virginis Mariae » (2002), le Pape ne faisait qu’imiter ses prédécesseurs, notamment Léon XIII et Paul VI, en encourageant les fidèles à réciter le chapelet. Cette dévotion mariale se présente comme une contemplation du Christ à travers les différentes étapes de sa vie terrestre ; d’où les quinze mystères traditionnels (5 joyeux, 5 douloureux et 5 glorieux) pour un total de 150 Ave . Mais alors, et voici le hic, cette récitation traditionnelle, souvent présentée comme le bréviaire des laïcs (par comparaison aux 150 psaumes récités par les clercs), avait omis la quasi-totalité du ministère public du Christ : en effet, de la contemplation des mystères de l’enfance ou joyeux, l’on passait  immédiatement aux récits de la passion soit aux mystères douloureux!

En instaurant ces cinq nouveaux mystères intitulés « lumineux », Jean-Paul II a donc voulu demeurer fidèle à la totalité du message de Jésus en complétant le cycle des mystères de sa vie. Voici la liste des cinq choix arrêtés pour combler cette étape oubliée de la vie publique de Jésus :

  1. Le baptême de Jésus au Jourdain   (Matthieu 3, 13-17) : c’est le début officiel du ministère du Christ et comme le coup d’envoi donné par l’Esprit Saint lui-même.
  2. Les noces de Cana   (Jean 2, 1-12) : cet épisode annonce déjà l’abondance du bon vin que sera le don de l’Esprit à la Pentecôte. Le rôle de Marie y est bien souligné.
  3. La proclamation du Royaume et l’invitation à la conversion  (Marc 1, 15) : toute l’activité missionnaire du Christ (guérisons et prédication) y trouve sa raison d’être.
  4. La transfiguration du Christ sur la montagne  (Luc 9, 28-36) : l’importance de la prière chrétienne ainsi que le lien intime existant entre Jésus et son Père y sont merveilleusement rappelés.
  5. L’institution de l’Eucharistie   (Matthieu 26, 26) : mystère central de notre vie chrétienne, on ne pouvait passer sous silence ce mémorial institué pour notre plus grand bien.

Malgré les réticences de certains dévots qui se voyaient dérangés dans leur récitation habituelle, la très grande majorité des Catholiques accepta avec enthousiasme cet ajout papal. La canonisation subséquente de Jean-Paul II ne put que renforcer le bien-fondé de cette initiative. Profitons de cette fête mariale d’aujourd’hui pour accepter, avec joie et sous l’égide de Marie, cet approfondissement de notre connaissance de Jésus grâce à la récitation de ces nouveaux mystères !

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La terre où tombe le Feu !

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 » Voici la nuit,

la sainte nuit où l’on chemine,

et rien n’existe hormis ce lieu,

hormis ce lieu d’espoirs en ruines.

En s’arrêtant dans nos maisons,

Dieu préparait comme un buisson

la terre où tomberait le Feu !

(Hymne dominicale)

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Triomphe de l’Esprit en Jésus, par un Chartreux

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En cette veille de la fête de l’Ascension de Jésus, voici un texte très spécial de notre ami chartreux, dom Guillerand, qui nous livre sa vision d’un Jésus ressuscité complètement livré à l’emprise de l’Esprit Saint. En ses propres termes, lors de la Résurrection du Christ, « l’Esprit Saint a assimilé complètement Jésus, le fit corps spiritualisé et lui communiqua son agilité« . La fête de l’Ascension serait donc l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute sa vie et toute son activité ; une invitation nous y est également faite à nous livrer totalement à ce Souffle d’amour dans notre vie quotidienne et à accomplir ainsi notre propre ascension en suivant le chemin parcouru par le Maître. Écoutons attentivement dom Augustin à ce sujet :

« La Passion et la mort c’est le retour de Jésus dans le sein du Père. Ce qui tombe et meurt n’était qu’une écorce, une enveloppe, une protection pour le temps de formation et de croissance. La formation achevée, l’enveloppe doit disparaître, éclater, livrer passage à la vie ; c’est une pierre tombale ; l’Esprit la soulève. C’est ce Souffle, cet Esprit, ce mouvement intime qui se communique de nouveau au corps le matin de Pâques, et, cette fois, comme le Christ n’avait plus à nous ressembler dans la souffrance et la mort, l’Esprit se l’assimila complètement, le fit corps spiritualisé, lui communiqua son agilité ; et, un jour, à l’heure voulue, devant les apôtres et les disciples réunis, pour réaliser le dessein divin, pour faire connaître ce Souffle au monde, le mouvement le souleva lentement et l’emporta au sein du Père.

Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui : c’est le terme définitif, le couronnement glorieux, l’éclatante manifestation du mouvement de l’Esprit d’amour qui a animé toute la vie et toute l’activité de Jésus … et qu’il est venu manifester. Mais pour le voir, cet Esprit, il faut l’avoir. Les apôtres ne l’ont pas encore ; voilà pourquoi, oublieux de la recommandation et de la promesse qui viennent de leur être faites, ils s’attardent à regarder ce corps et cette nuée qui le leur a ravi. Les anges doivent venir et leur rappeler : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » Sous cette forme visible, sa mission est achevée, il nous a donné tout ce qu’il devait nous donner.

Ce qu’il nous faut maintenant, c’est nous livrer totalement à ce Souffle d’amour qui a animé sa vie, c’est de nous plonger, de nous immerger en cet Esprit comme dans un bain qui de nous fera des hommes nouveaux. Il faut que, mus par ce souffle sacré, nous refassions à sa suite cette lente ascension de sa vie, en suivant le chemin qu’il a suivi : car, nous dit saint Paul, nous sommes appelés à rentrer avec lui dans le sein du Père, à y régner éternellement avec lui, mais nous ne régnerons avec lui que si nous avons souffert avec lui: « Si nous tenons ferme, avec lui nous règnerons » (2 Timothée 2, 12). »

(Écrits spirituels, tome 2, page 39)

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