Ma prière nocturne

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« Mon âme, la nuit te désire, et mon esprit, au fond de moi, te guette dès l’aurore » (Isaïe 26, 9). La nuit est vraiment le moment idéal pour se mettre en présence de Dieu. Les distractions sont réduites au minimum, le calme facilite la réflexion et le repos de la Nature nous ouvre à l’écoute de la Parole. À l’exemple des pieux juifs, Jésus lui aussi aimait se recueillir dans le silence de la nuit. Les ordres monastiques ont conservé cette habitude héritée des moines du désert tout en l’adaptant aux santés fragiles de leurs membres : les Chartreux sont parmi les rares moines à avoir conservé le lever nocturne entre deux périodes de repos, les autres (bénédictins, cisterciens, dominicains, franciscains, etc.) se sont ralliés à un lever matinal plus hâtif mais au terme de leur période de sommeil.

Quoiqu’il en soit, l’ermite de par sa vocation est voué à la prière continuelle et il ne peut oublier ces paroles de Jésus sur la nécessité pour les disciples de prier constamment et de ne pas se décourager (Luc 18,1). Il aime offrir une heure de prière nocturne au moment qu’il juge le plus opportun : pour certains, ce sera vers minuit, pour d’autres vers 2h00 car le premier sommeil est ainsi plus garanti. De toute façon, on ne peut en faire l’essai sans se sentir aussitôt accroché. En ce domaine également se vérifient ces paroles  : « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de joie divine à qui les aime, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience » (Statuts des Chartreux, chapitre 6).

Prier la nuit ? La réponse ne peut que dépendre des possibilités et des goûts d’un chacun. Personnellement, je ne pourrais m’en passer tellement j’y trouve de lumières et de consolations. Mais les voies de Dieu sont multiples et ce qui est bon pour un peut s’avérer néfaste pour l’autre. L’âge avancé peut également devenir un facteur incontournable. À chacun d’y répondre selon ses possibilités et son inspiration !

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Vous avez dit … ermite urbain ?

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Carnet d’un ermite urbain. Qui dit «ermite» dit éloignement de tout, qui dit «urbain» dit le contraire … alors, contradiction? Disons que des nuances s’imposent. On peut être éloigné de tout et demeurer quand même dans une ville; je pense à une recluse montréalaise, Jeanne LeBer, dont le procès diocésain en vue de la canonisation a été ouvert il y a quelques années.

Ce blog s’adresse donc à tous les chercheurs de Dieu quels qu’ils soient, avec une attention spéciale aux chrétiens qui désirent aller plus loin dans leur quête de l’Absolu. Dans un monde où la religion est de plus en plus marginalisée, il est normal qu’une certaine réaction se fasse jour, du moins sur le plan individuel. Ne pas rougir d’être catholique, voilà déjà un pas dans la bonne direction ; chercher à connaître Celui qui est à l’origine de tout et dont le Nom est Amour, voilà qui répond à une soif personnelle qui mérite d’être assouvie (autant que faire se peut) en ce bas monde.

Ce Carnet ne se veut pas soupape d’un exhibitionnisme ou d’un narcissisme refoulé mais tout simplement une mise en commun d’expériences acquises en la matière. Un bref coup d’œil sur la page À propos peut s’avérer utile à ce sujet. Le visiteur sera peut-être intrigué par l’accent mis sur la spiritualité des moines chartreux ; c’est que je la trouve personnellement plus appropriée à nous diriger vers l’essentiel selon leur devise SOLI DEO, pour Dieu seul ! La gratuité dans notre vie spirituelle est encore à découvrir, pour nous occidentaux qui désirons avant tout  des résultats tangibles. Dieu est et demeurera toujours le grand Mystère … l’Origine et la Fin de tout, Celui dont la connaissance est source de joie éternelle. Je termine par ce cri de cœur de l’apôtre Paul :

«Au Roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et unique, honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen»  

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Qui est ce blogueur appelé « moinillon » ?

 

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Après cinq ans d’anonymat sur WordPress, le temps semble être venu de lever le voile sur mon identité, tout au moins par délicatesse envers ceux et celles qui ont eu la patience de me lire ces dernières années. Rien de bien scabreux, rassurez-vous, mais tout simplement le compte rendu d’une entrevue «virtuelle» réalisée récemment (août 2020) par le journaliste québécois, Yves Casgrain. Mais précisons tout d’abord ce qui ne l’a pas été dans l’entrevue : je m’appelle Jacques Larose et je suis né le 18 octobre 1934 dans un petit village non loin d’Ottawa, capitale fédérale du Canada. Bonne lecture !

Année d’ordination (sacerdotale) ? Le 26 novembre 1960 à La Trappe d’Oka par l’évêque du diocèse (Saint-Jérôme), Mgr Émilien Frenette. À remarquer que j’étais entré au monastère en juin 1955 et que j’y avais fait profession solennelle le 17 juillet 1960.

Pourquoi être devenu prêtre ?  Tout moine de chœur devait monter au sacerdoce ; c’était la norme et je l’ai acceptée. Ce n’était pas là mon premier désir (sinon je serais allé au Grand séminaire d’Ottawa ; Pointe-Gatineau étant, en 1955, encore rattaché au diocèse d’Ottawa). Donc, après 4 années de théologie au monastère, j’ai été ordonné sous-diacre, diacre et finalement prêtre.

Pourquoi être devenu moine trappiste ? Par désir de vivre une vie toute consacrée à Dieu dans le silence, le travail et la prière. Les livres de Thomas Merton sur la vie monastique m’avaient beaucoup influencé à cette époque. J’ai donc vécu 15 ans au monastère : en 1961- 1963, l’abbé dom Pacôme Gaboury m’a envoyé à Rome obtenir une licence en théologie et son successeur dom Fidèle Sauvageau a fait de même, de 1965 à 1967, pour une licence en Écritures Saintes. De retour au monastère, dom Fidèle me nomma maître des novices.

Pourquoi avoir quitté le monastère ? Après le Concile (1962-1965), quelques théologiens invitaient les ordres contemplatifs à se rapprocher du monde moderne (par exemple, le père Tillard o.p. allait jusqu’à suggérer aux carmélites d’ouvrir un lavoir dans un quartier défavorisé !). L’idée m’est donc venu d’établir, si possible, une annexe de moines trappistes dans un quartier de Montréal … sans me douter qu’au même moment, à Paris, le père Delfieux préparait la fondation des Fraternités monastiques de Jérusalem (1975). Donc avec toutes les permissions canoniques requises, je quittai le monastère en janvier 1970 pour m’établir dans le quartier défavorisé de Pointe-St-Charles (Montréal) où je travaillai avec un organisme catholique anglophone Catholic Family and Children Services. Ayant rédigé un petit mémoire à l’intention du Chapitre Général de l’Ordre pour y présenter mon projet,  j’en reçu une réponse négative à l’effet que cela ne cadrait pas avec la vie monastique traditionnelle vécue depuis le 12e siècle !! Le choc fut évidemment brutal et je n’avais pas les reins assez forts pour aller de l’avant tout seul (comme me l’avait maintes fois suggéré dom Fidèle). S’en suivi une période de réflexion radicale sur ma vocation, d’autant plus que le monastère à cette époque évoluait de façon exponentielle vers une plus grande ouverture au monde au détriment d’un idéal de solitude et de silence qui nous rapprochait (de l’aveu de mon ancien père abbé dom Pacôme) de la spiritualité des Chartreux. Ajoutons que divers problèmes minant la tranquillité du monastère (départ forcé de quelques jeunes moines dont le prieur du temps) ne m’incitaient plus à y retourner  purement et simplement. Après quelques années de tergiversations et de prolongations d’indult, je pris la décision de demander mon incardination au diocèse de Montréal. Accepté temporairement en janvier 1978, je fus incardiné en janvier 1981.

En quelle année avez-vous choisi de vivre en ermite urbain ?  Après avoir été successivement aumônier, vicaire et curé dans diverses paroisses du diocèse, je devins directeur de la Résidence Ignace-Bourget (2003-2012) sur le bord de la rivière des Prairies. La fermeture de cette résidence pour prêtres âgés fut pour moi le signal de la retraite (à 78 ans). Aux prises avec les aléas d’un cancer de peau, cette retraite me permit de m’occuper de moi sans pénaliser les autres. M’ayant trouvé un logement dans le même quartier, près d’un parc-nature, je me résolu d’embrasser une vie de solitude et de prière plus intense qui me renvoyait à mes premières années monastiques … je bouclais la boucle !

Sur votre blogue vous publiez l’horaire d’un chartreux. Est-ce à dire que cet horaire est également le vôtre ?  Non, mais je m’en inspire beaucoup, d’autant plus qu’il me rappelle celui de la Trappe.

Vous demeurez dans un quartier où la nature a encore ses droits, l’avez-vous intégré dans votre vie d’ermite ?  Accolé au parc-nature et donc à la rivière adjacente, mon logement est nécessairement envahi par une certaine atmosphère de contemplation silencieuse qui me fait du bien. Au début, mes marches dans la nature étaient plus fréquentes, il faut l’avouer, mais mon balcon me fournit également l’occasion d’en profiter.

Le 5 juillet dernier, vous avez écrit : « l’Église est avant tout une église missionnaire ! ». Vous considérez-vous comme un missionnaire ?  Je me suis toujours considéré comme missionnaire dès le début de ma vie monastique en 1955. La mission est le propre de l’Église mais la forme missionnaire peut être différente selon nos vocations chrétiennes.

Un ermite urbain prend-il le temps de suivre l’actualité ? L’intègre-t-il dans sa prière ?  J’écoute les nouvelles du soir (une demi-heure environ de télé) et je l’intègre évidemment dans ma prière ainsi que dans ma prédication dominicale (je célèbre la messe publiquement dans ma résidence chaque dimanche).

Vous confiez avoir une prédilection pour la prière durant la nuit. Qu’elle est, selon vous, la qualité première de cette prière ? Est-ce que la prière de nuit est différente de la prière diurne ?  La prière nocturne est certainement différente de la prière diurne, mais il n’est pas facile de l’expliquer … est-ce dû au silence extérieur, au repos du corps, à une grâce spéciale accompagnant un certain sacrifice ??? Comme disent les Constitutions de l’Ordre des Chartreux, il est plus facile de l’expérimenter que de l’expliquer.

En 2015, vous avez décidé de publier votre blogue et votre page Facebook. Pourquoi ?  J’ai toujours aimé écrire mon journal intime, car le fait de verbaliser mes idées m’aide à les mieux comprendre. Donc, lorsque le pape François a demandé aux prêtres d’être présents sur les médias sociaux, j’ai senti le besoin d’obéir, voilà ! J’ai commencé par mon blogue sur WordPress (car j’y lisais déjà régulièrement un blogue sur la vie cartusienne) puis, quelques mois plus tard, je me lançai sur Facebook. À remarquer que mon public-cible sur WordPress est plus restreint (ceux et celles qui ont soif de Dieu) alors que celui de FB est plus général.

Combien d’heures consacrez-vous à votre blogue et à votre page Facebook ?  FB ne me demande généralement que quelques instants le matin et le soir (avec quelques visites durant le jour n’ayant  ni cellulaire, ni tablette, mais uniquement un vieil ordi de table). Mes articles de WordPress exigent, quant à eux, une bonne préparation et des révisions constantes, même si je n’en rédige que deux par semaine. En somme, on pourrait dire que ce ministère électronique exige deux à trois heures par jour.

Cette ouverture sur le monde a attiré des croyants et des pèlerins en recherche. Comment se concrétise votre interaction avec eux ?  Le plus souvent par de brèves réponses à leurs questions sur tel ou tel post de mon journal. J’ai aussi des contacts plus réguliers au moyen des courriels. Pas facile de repousser les demandes d’entrevue pour établir des contacts plus réguliers d’accompagnements spirituels … mais j’ai horreur de ces «pères spirituels» qui attisent la curiosité des foules et, malheureusement, la tentation est toujours là. Je me vois plus comme un éveilleur de conscience à la manière de Jean Baptiste … une voix qui crie dans le désert (et qui peut être remplacée facilement par une autre sans que le Royaume en souffre).

Peut-on dire que vous êtes un guide spirituel pour ces personnes ?   Ma dernière réponse devrait suffire à ce sujet.

Comment est votre relation avec les gens de votre quartier ? certains savent-ils que vous êtes un ermite ?  Non, je n’ai jamais senti le besoin de me présenter à eux comme tel.

Qu’apporte un ermite urbain dans la vie de son quartier,  de son secteur pastoral ? Humainement parlant, pas grand-chose et c’est très bien ainsi car, encore une fois, la tentation est grande de se singulariser. Spirituellement parlant, le Seigneur seul peut répondre à cette question. Quant au secteur pastoral, je ne suis qu’un prêtre âgé à la retraite qui habite dans le quartier.

Savez-vous si Montréal possède d’autres ermites urbains ?  Tout dépend de la définition donnée à « ermite urbain ». Officiellement, je ne crois pas qu’ils abondent … mais nombreux, je pense, sont ces croyants et croyantes qui vivent un idéal religieux dans le cadre de leur logement. J’ai été contacté par certains attirés par cet idéal, mais je dois avouer que leur premier attrait était plutôt la façon de s’habiller, etc. etc. ce qui ne laissait pas percevoir un appel très authentique de la part de Dieu.

Enfin, comment vivez-vous la crise planétaire provoquée par la covid-19 ?  Personnellement, cela n’a pas changé grand-chose à mon style de vie (comme il fallait s’y attendre) mais cette crise planétaire imprévue me fit toucher du doigt la précarité de nos sécurités sociales et, partant, le rôle irremplaçable de nos convictions religieuses les  plus fondamentales. Le Plan de Dieu se déroule fort bien … même si personne ne semble le comprendre !

 

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Icônes et coins de prière (suite et fin)

Un coin de prière est un endroit aménagé chez soi pour se retrouver dans le silence et la méditation. La décoration de ce lieu est laissé au goût personnel ; libre à chacun d’y mettre un crucifix, image pieuse, fleurs, bougie, etc. mais le tout doit inviter au recueillement. Certains vont peut-être multiplier les images, c’est leur choix … bien qu’une certaine sobriété soit conseillée pour ne pas engendrer la dispersion du regard. De nos jours, plusieurs privilégient les icônes qui leur dévoilent quelque chose de la transcendance de Dieu, comme par exemple celles de la Trinité de Roublev ou du Christ Pantocrator (voir le précédent article du 11 octobre). Encore une fois, faut-il rappeler qu’une icône n’est pas une quelconque peinture religieuse laissée à l’imagination ou au goût de l’artiste (l’iconographe) mais bien une création artistique (sorte de collage composé de divers éléments) réalisée selon des critères très strictes et visant à exprimer une vérité religieuse. L’iconographe, très souvent moine ou moniale, s’y prépare dans la prière et le jeûne ! Une fois l’œuvre accomplie, l’icône est présentée à un prêtre pour recevoir sa bénédiction et devenir ainsi un sacramental, propre à la vénération des fidèles.

On ne peut évidemment pas parler d’icônes religieuses sans faire allusion aux innombrables icônes mariales qui existent de par le monde. Avant de vous présenter quelques unes seulement des principales catégories des icônes de la Vierge, veuillez noter qu’elle y est normalement désignée comme la Theotokos (Génératrice ou Mère de Dieu) et toujours représentée avec l’Enfant Jésus :

  1. Vierge de tendresse (Eléousa) : la Vierge de Vladimir en est un bel exemple (représentée en grand format ci-haut. Notez qu’en promenant votre souris sur chacune des quatre icônes vous pourrez mieux les identifier). On y remarque le contact des deux visages tout comme les regards affectueux de part et d’autre. Cette icône byzantine du 12e siècle fut donnée en cadeau par le patriarche de Constantinople au grand-duc de Kiev ; elle fut ensuite transférée à la ville de Vladimir (dont elle prit le nom) et finalement à Moscou.
  2. Vierge du chemin (Odigitria) : c’est la catégorie la plus usitée par l’Église Orthodoxe. La Vierge y est représentée avec une certaine solennité et de sa main droite désigne son Fils comme le Chemin. Jésus également y apparaît plus mature soit en bénissant ou en tenant un rouleau de la Loi. Attribuée par la tradition à l’évangéliste saint Luc, cette catégorie d’icône se retrouve en Occident, notamment à la basilique romaine de Ste-Marie-Majeure sous le nom de Salus Populi Romani ou Salut du peuple romain (bien que la position des mains soit un peu différente).
  3. Vierge du doux baiser (Glycophiloussa) : très apparentée à la Vierge de tendresse, cette catégorie ajoute une note de douceur par le geste affectueux de Jésus qui caresse le visage maternel.
  4. Vierge de la passion (tou pathous): dans cette catégorie, les visages sont solennels, la Vierge tient la main de son enfant alors que celui-ci tourne la tête vers l’ange qui tient le symbole de la croix. Un autre ange se tient dans le coin supérieur opposé tenant la lance et l’éponge. Icône très répandue en Occident sous le nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours, dont l’original est vénérée au sanctuaire romain des Pères Rédemptoristes.

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Icônes et coins de prière

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En ce temps de pandémie, nombreux sont les croyants qui se créent un coin de prière dans un endroit propice de leur logis: ce coin peut être une pièce ou tout simplement un coin de la chambre à coucher dédié à la prière silencieuse et favorable au recueillement. Généralement, on y expose une image qui nous dit quelque chose … qui est porteuse d’un message qui nous va droit au cœur, donc une image tout à fait personnelle. Pour certains, ce sera une image pieuse, pour d’autres une icône (mot grec qui signifie image). Une icône religieuse n’est pas une image pieuse mais plutôt une représentation théologique soumise à des règles artistiques très précises qui remontent à l’empire Byzantin. L’icône se veut surtout présence du divin et invite à un dialogue intérieur. Dans l’Église orientale (orthodoxe ou catholique), l’icône est vénérée soit à l’église soit au domicile d’un particulier; elle n’est pas « adorée » mais « vénérée » car elle n’est qu’un chemin vers la divinité, tout comme le sont la Bible et les sacrements.

Les icônes, qui sont très nombreuses, sont généralement classées de la façon suivante: les personnages (le Christ, Marie, les saints, les anges), les fêtes religieuses, soit du Christ (Noël, Pâques, etc.) soit de Marie (Nativité, Assomption, etc.) soit de l’Église (Exaltation de la Croix, etc.), et diverses représentations (miracles de Jésus, vie des saints, histoires de l’Ancien Testament, etc.). En voici quelques exemples:

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Il s’agit de l’icône de la Trinité de Andreï Roublev (moine russe du 15e siècle) qui relate l’hospitalité d’Abraham envers trois hommes en route vers Sodome (Genèse 18, 1-15). En traitant de ce thème, déjà populaire de son temps, Roublev innove en mettant de côté Abraham et Sarah pour se concentrer sur les trois anges représentant la Trinité des Personnes divines. Très belle catéchèse sur l’union ou communion entre le Père, le Fils et le Saint Esprit.

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Le Christ pantocrator (« tout-puissant ») est une présentation privilégiée de l’art byzantin qui montre le Christ en buste, tenant le livre des Saintes Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste de bénédiction, ses deux doigts tendus symbolisant sa double nature (humaine et divine) et les trois autres joints figurant la Trinité. Il s’agit d’une représentation du Christ eschatologique lors de la parousie à la fin des temps. Cette icône-ci se retrouve dans la basilique de Sainte-Sophie (Constantinople) et plus précisément dans la « déisis » (ensemble de personnages situé sur l’iconostase et où la Vierge et Jean-Baptiste sont représentés de part et d’autre du Christ, priant pour le salut des chrétiens).

(à suivre)

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Prière et solitude équilibrée

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Alors que le tintamarre de la vie moderne ne cesse de nous envahir, plusieurs sentent un besoin réel de silence et de solitude. La vie en Chartreuse nous apparaît alors enviable avec ses caractéristiques de solitude que l’on connaît bien mais … la connaissons-nous vraiment cette vie ? S’il est vrai que ces moines vivent un retrait réel du monde dans leur ermitage respectif, il n’est pas moins vrai qu’ils ne sont pas des ermites à proprement parlé. Un minimum de vie fraternelle, voulu dès le commencement par saint Bruno, leur fondateur, leur fournit une soupape bienfaisante lorsque la pression de cette solitude s’avère dangereuse. Voici comment s’exprime à ce sujet le site officiel de l’Ordre des Chartreux :

3. Une communion de solitaires

« La grâce du Saint Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l’amour, à l’image de l’Église, une et répandue en tous lieux » (Statuts 21.1). L’originalité de la chartreuse vient (en premier lieu de la solitude, et) en second lieu, de la part de vie commune qui est indissolublement liée à l’aspect solitaire. Ce fut le trait de génie de saint Bruno, inspiré par l’Esprit Saint, d’avoir dès l’origine su allier une juste proportion de vie solitaire et de vie commune de manière à faire de la chartreuse une communion de solitaires pour Dieu. Solitude et vie fraternelle s’équilibrent mutuellement. La vie commune permet au monastère de fonctionner, mais elle est aussi un élément important pour vérifier l’authenticité de notre charité car sinon il serait facile au solitaire de vivre dans l’illusion.

La vie communautaire se nourrit quotidiennement de la liturgie chantée à l’église, une œuvre commune pour la gloire de Dieu. Les jours ordinaires elle a lieu trois fois par jour : nous nous réunissons à l’église à minuit pour le long office de nuit (qui comprend Matines et Laudes), le matin pour la messe conventuelle et le soir pour les Vêpres.

Les dimanches et solennités sont des jours plus communautaires. Nous disons presque tous les offices à l’église. Nous prenons le repas de midi ensemble au réfectoire en silence (tout en écoutant une lecture). Et l’après-midi nous nous réunissons au chapitre, où sont traitées les affaires d’intérêt commun. Ensuite a lieu la récréation hebdomadaire. En outre, le premier jour libre de la semaine a lieu une longue promenade de quatre heures environ (le spaciement), durant laquelle nous pouvons parler librement, ce qui nous permet de mieux nous connaître et de nous soutenir les uns les autres. Plusieurs fois par an a lieu une récréation commune, où pères, frères et novices se retrouvent ensemble.

Ces récréations et spaciements ont pour but d’entretenir l’affection mutuelle et de favoriser l’union des cœurs, tout en assurant une bonne détente physique.» (https://chartreux.org/moines/la-voie-cartusienne/)

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Nos attentes face à Dieu

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Nos attentes sont nombreuses car nos misères sont nombreuses. De plus, l’incertitude du lendemain peut nous faire craindre bien des choses : subsistance parcimonieuse, relations tendues, combats de toutes sortes. Après nous être arrêtés sur les trois premières demandes du Notre Père qui portaient sur Dieu et son Royaume, voici donc aujourd’hui les quatre suivantes qui résument bien nos principaux besoins :

592. Quel est le sens de la demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » ?

En demandant à Dieu, avec l’abandon confiant des fils, la nourriture de tous les jours nécessaire à tous pour leur subsistance, nous reconnaissons combien Dieu notre Père est bon au-delà de toute bonté. Nous demandons aussi la grâce de savoir agir pour que la justice et le partage permettent à ceux qui possèdent en abondance de venir en aide aux besoins des autres.

593. Quel est le sens spécifique de cette demande pour le chrétien ?

Puisque « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4, 4), cette demande concerne également la faim de la Parole de Dieu et du Corps du Christ reçu dans l’Eucharistie, ainsi que la faim de l’Esprit Saint. Nous demandons cela avec une confiance absolue, pour aujourd’hui, l’aujourd’hui de Dieu, et cela nous est donné surtout dans l’Eucharistie, avant-goût du banquet du Royaume qui vient.

594. Pourquoi disons-nous : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » ?

En demandant à Dieu notre Père de nous pardonner, nous nous reconnaissons pécheurs devant lui. Mais nous confessons en même temps sa miséricorde parce que, en son Fils et par les sacrements, « nous recevons la rédemption et la rémission de nos péchés » (Colossiens 1, 14). Notre demande ne sera cependant exaucée qu’à condition que, de notre côté, nous ayons d’abord pardonné.

595. Comment le pardon est-il possible ?

La miséricorde ne pénètre notre cœur qui si nous savons, nous aussi, pardonner, même à nos ennemis. Désormais, même si, pour l’homme, il semble impossible de satisfaire à cette exigence, le cœur qui s’offre à l’Esprit Saint peut, comme le Christ, aimer jusqu’à l’extrême de l’amour, transformer la blessure en compassion, et l’offense en intercession. Le pardon participe de la miséricorde de Dieu et est un des sommets de la prière chrétienne.

596. Que veut dire : « Ne nous soumets pas à la tentation » ?

Nous demandons à Dieu notre Père de ne pas nous laisser seuls au pouvoir de la tentation. Nous demandons à l’Esprit de savoir discerner d’une part entre l’épreuve qui nous fait grandir dans le bien et la tentation qui mène au péché et à la mort, et, d’autre part, entre être tenté et consentir à la tentation. Cette demande nous unit à Jésus qui a vaincu la tentation par sa prière. Elle sollicite la grâce de la vigilance et de la persévérance finale.

597. Pourquoi finissons-nous en demandant : « Délivre-nous du Mal » ?

Le Mal désigne la personne de Satan qui s’oppose à Dieu et qui est « le séducteur de toute la terre » (Apocalypse 12, 9). La victoire sur le diable a déjà été acquise par le Christ. Mais nous prions afin que la famille humaine soit libérée de Satan et de ses oeuvres. Nous demandons aussi le don précieux de la paix et la grâce d’attendre avec persévérance la venue du Christ, qui nous libérera définitivement du Malin.

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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Une formule de prière enseignée par Jésus

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La prière de Jésus au Père était la respiration de son existence terrestre. Tout en venant habiter au milieu de nous, le Christ ne s’est jamais éloigné de la maison du Père, c’est-à-dire de la communion avec lui dans la prière. Dans l’eucharistie, chacune de nos prières s’élève vers le Père « par le Christ Notre Seigneur ». C’est cette prière du Christ qui soutient toutes nos prières, celles du cœur comme celles de la bouche.

Le Notre Père est « la plus parfaite des prières » selon saint Thomas d’Aquin, et, au dire de Tertullien « le résumé de tout l’Évangile ». Amplement utilisée dans la liturgie, cette prière chrétienne irremplaçable (souvent appelée oraison dominicale) fait partie intégrante de la liturgie des Heures, prière officielle de l’Église catholique. À remarquer que la tradition liturgique a toujours préféré le texte de Matthieu (6, 9-13) à celui, plus court, de Luc 11, 2-4.

La prière du Notre Père, telle qu’enseignée pas Jésus lui-même, n’est pas une prière de louange ou d’action de grâce mais bien une prière de demande. Elle est composée de sept demandes (Matthieu 6, 9-13) dont le premier groupe concerne la Gloire de Dieu et le second nos misères et nos attentes. Nous allons, aujourd’hui, nous attarder sur le premier groupe de demandes :

587. Comment se compose la prière du Seigneur ?

Elle contient sept demandes à Dieu le Père. Les trois premières, plus théologales, nous tournent vers lui, pour sa gloire : c’est le propre de l’amour de penser avant tout à celui qui nous aime. Elles indiquent ce que nous avons tout particulièrement à demander : la sanctification du Saint Nom, la venue du Royaume, l’accomplissement de Sa volonté. Les quatres dernières demandes présentent au Père de miséricorde nos misères et nos attentes. Elles lui demandent notre nourriture, le pardon, le secours dans les tentations et la délivrance du Malin.

588. Que signifie : « Que ton Nom soit sanctifié » ?

Sanctifier le Nom de Dieu, c’est avant tout une louange qui reconnaît Dieu comme Saint. Dieu a en effet révélé son Nom à Moïse et il a voulu que son peuple lui soit consacré comme une nation sainte chez qui il habite.

589. Comment le Nom de Dieu est-il sanctifié en nous et dans le monde ?

Sanctifier le Nom de Dieu qui nous appelle « à la sanctification » (1Thessaloniciens 4, 7), c’est désirer que la consécration baptismale vivifie toute notre vie. C’est aussi demander que, par notre vie et notre prière, le Nom de Dieu soit connu et béni par tout homme.

590. Que demande l’Église lorsqu’elle prie en disant : « Que ton Règne vienne » ?

L’Église implore la venue finale du Royaume de Dieu par le retour du Christ dans sa gloire. Mais l’Église prie aussi pour que le Règne de Dieu grandisse dès aujourd’hui par la sanctification des hommes dans l’Esprit et, grâce à leurs efforts, au service de la justice et de la paix, selon les Béatitudes. Cette demande est le cri de l’Esprit et de l’Épouse : « Viens Seigneur Jésus » (Apocalypse 22, 20).

591. Pourquoi demander : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ?

La volonté de notre Père est que « tous les hommes soient sauvés » (1Timothée 2, 3). C’est pourquoi Jésus est venu pour accomplir parfaitement la volonté salvifique du Père. Nous prions Dieu le Père d’unir notre volonté à celle de son Fils, à l’exemple de la Vierge Très sainte et des Saints. Nous demandons que son dessein d’amour bienveillant se réalise pleinement sur la terre comme c’est déjà le cas au ciel. C’est par la prière que nous pouvons « discerner la volonté de Dieu » (Romains 12, 2) et obtenir la « constance pour l’accomplir » (Hébreux 10, 36).

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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Jésus nous aide à prier Dieu

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La conscience de notre fragilité, pour ne pas dire de notre mortalité, ne peut que nous inciter à nous rapprocher tôt ou tard de Celui qui est au commencement et à la fin de toutes choses. Jésus l’a bien comprit, lui qui nous a enseigné avant tout à prier Dieu avec confiance et amour. Est-ce convenable d’invoquer Dieu comme notre Père ? Pourquoi s’adresser à Dieu « qui est aux cieux » ? Autant de questions qu’il convient d’éclaircir à l’aide du Catéchisme de l’Église catholique :

582. Pourquoi pouvons-nous « oser nous approcher en toute confiance » de notre Père ?

Parce que Jésus, notre Rédempteur, nous introduit devant la Face du Père, et que son Esprit fait de nous des fils. Ainsi, nous pouvons prier le Notre Père avec une confiance simple et filiale, avec une joyeuse assurance et une humble audace, dans la certitude d’être aimés et exaucés.

583. Comment est-il possible d’invoquer Dieu comme « Père » ?

Nous pouvons invoquer le « Père » parce que le Fils de Dieu fait homme nous l’a révélé et que son Esprit nous le fait connaître. L’invocation du Père nous fait entrer dans son mystère, avec un émerveillement toujours nouveau, et elle suscite en nous le désir de nous conduire de manière filiale. Avec la prière du Seigneur, nous prenons donc conscience d’être nous-mêmes des fils du Père, dans le Fils.

584. Pourquoi disons-nous « Notre » Père ?

« Notre » exprime une relation complètement nouvelle avec Dieu. Quand nous prions le Père, nous l’adorons et nous le glorifions avec le Fils et l’Esprit. Dans le Christ, nous sommes « son » peuple, et lui, il est « notre » Dieu, dès maintenant et pour l’éternité. En effet, nous disons « notre » Père parce que l’Église du Christ est la communion d’une multitude de frères, qui ne font qu’ « un seul cœur et une seule âme » (Actes 4, 32).

585. Avec quel esprit de communion et de mission prions-nous « notre » Père?

Étant donné que prier « notre » Père est le bien commun des baptisés, ces derniers ressentent l’urgent appel à prendre part à la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. Prier le Notre Père, c’est prier avec et pour tous les hommes, afin qu’ils connaissent le seul et vrai Dieu, et qu’ils soient rassemblés dans l’unité.

586. Que signifie l’expression « qui est aux cieux » ?

Cette expression biblique ne désigne pas un lieu, mais une manière d’être : Dieu est au-delà et au-dessus de tout. Elle désigne la majesté, la sainteté de Dieu, et aussi sa présence dans le cœur des justes. Le Ciel, ou la Maison du Père, constitue la vraie patrie vers laquelle nous tendons dans l’espérance, alors que nous sommes encore sur la terre. Nous vivons déjà en elle, « cachés en Dieu avec le Christ » (Colossiens 3, 3).

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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Jésus priait-il vraiment ?

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Pour certaines personnes, la prière de Jésus serait quasiment de la comédie car « se sachant Dieu » (à ce qu’ils disent) il ne pouvait donc se prier soi-même mais plutôt faire semblant, afin de nous donner l’exemple. Quelle ignorance biblique ! Car le Verbe s’étant fait homme, en tout point semblable à nous excepté le péché, il a donc suivi le cours normal de la croissance humaine ( « en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » Luc 2, 52). Était-il conscient d’être le Verbe incarné ? Il ne semble pas l’avoir été avant son Ascension au ciel … à preuve, ses paroles à Marie-Madeleine le matin de Pâques : « Va dire à mes frères que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17). Cessons d’attaquer la réalité de l’Incarnation en prêtant au Christ des sentiments qui cadrent mal avec l’humilité de sa condition humaine. Venons-en maintenant à la prière de Jésus, telle qu’exprimée par les Saintes Écritures et la Tradition de l’Église :

541. De qui Jésus a-t-il appris à prier ?

Selon son cœur d’homme, Jésus a appris à prier de sa mère et de la tradition juive. Mais sa prière jaillit d’une source plus secrète, parce qu’il est le Fils éternel de Dieu qui, dans sa sainte humanité, adresse à son Père la prière filiale parfaite.

542. Quand Jésus priait-il ?

L’Évangile montre souvent Jésus en prière. Nous le voyons retiré dans la solitude, même la nuit. Il prie avant les moments décisifs de sa mission ou de celle des Apôtres. De fait, toute sa vie est prière, parce qu’il est en constante communion d’amour avec son Père.

543. Comment Jésus a-t-il prié durant sa passion ?

Pendant l’agonie au Jardin de Gethsémani, ainsi que par les dernières paroles sur la Croix, la prière de Jésus révèle la profondeur de sa prière filiale. Jésus porte à son achèvement le dessein d’amour du Père et prend sur lui toutes les angoisses de l’humanité, toutes les demandes et les intercessions de l’histoire du salut. Il les présente au Père qui les accueille et les exauce au-delà de toute espérance, en le ressuscitant des morts.

544. Comment Jésus nous enseigne-t-il à prier ?

Jésus nous enseigne à prier non seulement avec la prière du Notre Père, mais aussi quand il est en prière. De cette manière, en plus du contenu de la prière, il nous enseigne les dispositions requises pour une prière vraie : la pureté du cœur qui cherche le Royaume et qui pardonne à ses ennemis, la confiance audacieuse et filiale qui va au-delà de ce que nous ressentons et comprenons, la vigilance qui protège le disciple de la tentation. C’est la prière au Nom de Jésus, notre Médiateur auprès du Père.

545. Pourquoi notre prière est-elle efficace ?

Notre prière est efficace parce qu’elle est unie dans la foi à celle de Jésus. En lui, la prière chrétienne devient communion d’amour avec le Père. Nous pouvons alors présenter nos demandes à Dieu et être exaucés ; « Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite » (Jean 16, 24).

546. Comment priait la Vierge Marie ?

La prière de Marie se caractérise par sa foi et par l’offrande généreuse de tout son être à Dieu. La Mère de Jésus est aussi la Nouvelle Ève, la « Mère des vivants ». Elle prie Jésus, son Fils, pour les besoins des hommes.

547. Y a-t-il une prière de Marie dans l’Évangile ?

Hormis l’intercession de Marie à Cana en Galilée, l’Évangile nous mentionne le Magnificat (Luc 1, 46-55), qui est le cantique de la Mère de Dieu et celui de l’Église ; c’est le remerciement joyeux qui jaillit du cœur des pauvres parce que leur espérance est réalisée par l’accomplissement des promesses divines.

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

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