La pièce manquante

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Tout au long de ma vie de prêtre, j’ai souvent eu l’occasion de rencontrer des personnes qui transpiraient la paix et la joie ; on sentait en elles ce parfum propre aux êtres unifiés intérieurement, on y soupçonnait une force d’âme que rien ne pouvait ébranler. Par contre, j’ai également rencontrer de ces personnes à qui il manquait cette synthèse de vie ; des êtres compliqués, tantôt en recherche tantôt  dans un état d’indifférence qui frôlait le désespoir.

Pourrais-je oublier le père X, confrère de noviciat, compagnon d’étude à Rome, prêtre ami qui malheureusement devait sombrer un jour dans l’ésotérisme et plus particulièrement dans un engouement indéfectible pour la Cosmogonie d’Urantia. Je le revois assis au restaurant, en compagnie d’anciens confrères, tenant en main ce fameux livre de la secte et essayant en vain de nous y intéresser. Après des déboires financiers sérieux, des querelles de famille, deux conjointes, il termina sa pauvre vie dans la solitude et la misère, abandonné de tous y compris des membres de sa secte.

La pièce manquante ? De toute évidence, c’était la foi ! Et j’entends ici la vraie foi, celle qui nous met en communion avec le vrai Dieu et non avec une image fabriquée au gré de nos convoitises. On ne peut inventer Dieu … lui seul peut nous parler de lui-même et il l’a fait merveilleusement par la Création mais surtout par la Révélation telle que transmise par l’Ancien et le Nouveau Testament. On ne peut blâmer Dieu d’avoir été chiche envers nous !

Se priver de la foi chrétienne, c’est se priver de la paix intérieure et se condamner à tourner en rond, perdre beaucoup de temps, du temps qui malheureusement ne reviendra plus. Je prie souvent pour mon ami, le père X, mais que de belles choses il aurait pu accomplir s’il avait conservé la foi.

« Tu nous a faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en Toi! »  (Saint Augustin)

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Et qu’en est-il du fils aîné de la parabole ?

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Le Carême est avant tout un temps de conversion. Normal donc, pour la liturgie, de nous présenter la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15, 11-32). Mais si notre réflexion se porte tout naturellement sur le retour du cadet et sur la bonté admirable du Père, avons-nous pour autant accordé au fils aîné toute l’attention qui lui convient ?

Personnellement, j’aime voir en Jésus le véritable frère aîné qui donne sa vie sur la croix pour le retour au bercail de ses frères et sœurs en humanité. C’est bien ! mais cela n’épuise pas pour autant l’importance du personnage de la parabole, le frère aîné, qui se présente comme la fine pointe du récit. Car dans la pensée de Jésus, cet homme tient la place de ces justes qui, tout en pratiquant le bien, voient d’un mauvais œil le bel accueil qu’il fait aux pécheurs repentis ; et c’est pourquoi il raconte précisément cette petite histoire à leur intention (Luc 15, 3). C’est dire que le personnage du frère aîné est central lui aussi et ne doit pas être négligé.

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi » (Luc 15, 31). Ces paroles, que le père adresse à son fils aîné pour le calmer de sa colère et l’inviter à la fête du retour, sont des plus réalistes et des plus réconfortantes. Les justes sont eux aussi invités à la fête des retrouvailles et, remarquons-le, sont loin d’être relégués à la dernière place : tout ce qui est à moi est à toi !  Dieu est juste dans ses décisions et n’ignore pas le dévouement quotidien de ceux et celles qui s’efforcent de vivre selon ses commandements. La nécessaire et pénible remontrance à eux adressée aujourd’hui n’annule pas pour autant leur orientation foncière, ni leurs efforts à vivre quotidiennement dans la fidélité. Et puis, soit dit en passant, ne rêvons pas en couleur : le cadet, revenu à la maison, devra lui aussi imiter son frère aîné dans le service quotidien et ce, malgré les souvenirs de sa triste escapade l’incitant peut-être à rejeter encore une fois le joug familial. Les deux frères ont encore du pain sur la planche !

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi ». Si le chemin qui mène au Salut est étroit, il n’en demeure pas moins un chemin consolant : justes ou convertis, rappelons-nous que nous ne sommes jamais seuls face à la vie ni oubliés de Dieu !

« Oui, mon cœur s’aigrissait, j’avais les reins transpercés.

Moi, stupide, comme une bête, je ne savais pas, mais j’étais avec toi.

Moi, je suis toujours avec toi, avec toi qui as saisi ma main droite,

Tu me conduis selon tes desseins; puis tu me prendras dans la gloire. »

(Psaume 73, 21-24)

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Et la lutte se poursuit …

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L’entrée en Carême nous a présenté le séjour de Jésus au désert et ses démêlés avec le Prince de ce monde. Même après l’avoir vaincu quelques années plus tard, au Calvaire, le Christ ne cesse de l’affronter sur terre pour consolider son Église. Derrière nos combats personnels, il ne faut donc jamais perdre de vue ce Tentateur qui, dans un dernier effort désespéré, essaie par tous les moyens de nous affaiblir. « Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » écrivait saint Pierre (1 P 5,8). Et saint Paul de préciser : « Ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, … les Esprits du Mal qui habitent les espaces célestes » (Éphésiens 6,12). À son fidèle disciple, Timothée, l’Apôtre déclare sans ambages : « L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques » (1 Tm 4,1).

Serions-nous rendus dans ces «derniers temps» ? Toujours est-il qu’on ne peut ignorer la dégradation actuelle de notre société qui va s’accélérant : attaques répétées contre la famille (union libre, limitation des naissances, avortement, divorce, mariage pour tous), contre la personne (homosexualité, transgenre, suicide assisté, exaltation des droits en oubliant les devoirs) Et que dire des efforts finement dissimulés pour restreindre la liberté religieuse, liberté d’opinion, etc.. Quant à la situation politique, il suffit de prendre un peu de recul pour discerner, selon l’affirmation du Pape François, une mise en place d’éléments propices à une troisième guerre mondiale. Rien de bien rassurant !

Néanmoins, malgré cette lutte à mort engagée à la suite de Jésus, l’Église conserve une invincible espérance : Satan, déjà vaincu, n’a plus qu’un pouvoir limité ! La fin des temps verra sa défaite définitive et celle de tous ses complices. Que ce carême nous redonne courage en nous rapprochant de Jésus ! Détachons-nous une fois pour toute des distractions qui nous entourent pour nous recentrer sur  l’Essentiel : l’Amour infiniment miséricordieux de notre Père céleste !

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Jésus, nouveau législateur

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Les interventions de Dieu le Père sont rarissimes dans l’Évangile. On en dénombre trois : lors du baptême de Jésus au Jourdain (Marc 1, 9-11), lors de sa transfiguration sur la montagne (Matthieu 17, 1-9) et à Jérusalem, la veille de sa passion, (Jean 12, 27-30). Si la première intervention s’adresse avant tout à Jésus (et secondairement à Jean qui le baptise), les deux suivantes s’adressent aux différents spectateurs : soit les trois apôtres qui l’accompagnent, soit la foule qui l’entoure. En ce deuxième dimanche du Carême, la liturgie nous présente le récit de la Transfiguration de Jésus en vue de faire contre-poids aux horreurs de la passion à venir : transfiguration pour mieux supporter la défiguration !

Comme il fallait si attendre, cet épisode évangélique haut en couleur a fait le bonheur des artistes au cours des siècles. Malheureusement pour nous croyants, la très grande majorité des peintres s’est uniquement intéressée au début de la vision (luminosité du visage et des vêtements, présence mystérieuse d’Élie et de Moïse) en oubliant l’essentiel, soit l’intervention et les paroles même du Père qui désignent Jésus comme nouveau législateur « Celui-ci est mon Fils … écoutez-le« . Car ces paroles, notons-le, sont prononcées en présence de Moïse, considéré jusqu’alors comme le législateur par excellence. Difficile pour un chrétien d’aujourd’hui de se mettre dans la peau de ces trois galiléens qui, tout en étant émerveillés de la transfiguration elle-même, n’ont été saisis de frayeur qu’à la vue de la nuée lumineuse qui les recouvrit (à la toute fin de la vision) et surtout à l’écoute de la voix venant de cette nuée : « Et ayant entendu, ils tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte » (Matthieu 17,6). Pour eux, comme pour leurs coreligionnaires nourris des Écritures, il s’agissait sans aucun doute d’une théophanie, d’une manifestation du Dieu d’Israël ! Et cet Être divin leur enjoignait de donner prépondérance à l’enseignement de Jésus sur celui de Moïse : « Écoutez-le ! ». Avertissement salutaire et prophétique pour une future Église appelée à s’ouvrir à une chrétienté non-juive et à mettre de côté tôt ou tard la circoncision ainsi qu’une multitude de prescriptions mosaïques.

Finalement, et au grand dam des artistes en cause, il faut bien reconnaître que ceux-ci se sont drôlement fourvoyés en attribuant faussement cette prostration des apôtres au phénomène de la transfiguration alors que le texte biblique n’y parle que d’un étonnement de leur part et de quelques paroles de Pierre sur l’opportunité de construire des tentes pour les visiteurs. Erreur de parcours sans doute ; mais il est vrai que les compositions artistiques, même grandioses, ne sauraient remplacer la lecture toute simple du texte évangélique !

CONCLUSION: même si la transfiguration physique du Christ a inspiré à bon droit une production artistique intéressante ainsi qu’une non moins abondante littérature spirituelle sur la déification de l’âme du croyant, il n’en reste pas moins que la fine pointe de ce récit se résume à une déclaration solennelle de la part de Dieu sur le rôle de Jésus comme législateur : « Écoutez-le ! ». L’apôtre Pierre, dans sa deuxième lettre pastorale, n’hésitera pas à revenir sur cet événement historique en soulignant l’importance de cette prise de parole du Père: « Cette voix, nous l’avons entendue ; elle venait du Ciel, nous étions avec lui (Jésus) sur la montagne sainte » (2 Pierre 1, 18).

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Qui perd, gagne !

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Après avoir accompli, au nom de l’humanité, sa démarche pénitentielle au Jourdain et y avoir reçu un double baptême (d’eau et d’Esprit Saint), à quoi Jésus pouvait-il s’attendre? Une mort sacrificielle à brève échéance ? Un long apostolat du genre prophétique ? Or voici, contre toute attente, que l’Esprit le pousse au désert pour lui procurer un temps d’approfondissement et de mise à l’épreuve. Car les paroles entendues au Jourdain « Tu es mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute ma complaisance » résonnent encore aux oreilles du charpentier de Nazareth. En plus d’être une approbation implicite de son projet de salut universel, ces paroles sont porteuses d’une révélation officielle de son lien avec le Dieu d’Israël : « Tu es mon fils« .

La solitude désertique sera donc pour le Christ le lieu providentiel pour approfondir et son être et sa mission. Sa connaissance intime des saintes Écritures (on sait l’intérêt qu’il y portait déjà, à l’âge de douze ans, au Temple de Jérusalem), ainsi que sa mémoire humaine, sûrement bien développée, lui permettront une méditation biblique quotidienne. À preuve, sa joute oratoire avec le Tentateur (qui utilisera les textes du Deutéronome 6 et 13 et du psaume 91). Il aura également le loisir de méditer profondément ses textes préférés du prophète Isaïe : celui concernant le Serviteur de Yahvé au ch. 53 ( » Il a été transpercé à cause de nos péchés … ») qui inspira manifestement sa démarche pénitentielle au Jourdain ainsi que celui du ch. 60 ( » L’Esprit du Seigneur est sur moi car il m’a envoyé … ») qu’il commentera à la synagogue de Nazareth.

Mais revenons à ses tentations au désert. N’allons pas sous-estimer l’astuce du Tentateur qui, conscient de l’importance de cette révélation officielle de filiation divine au Jourdain, s’y attaque immédiatement pour ébranler si possible la conviction de Jésus : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre… Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas … » (Luc 4, 1-13). Et cet Esprit maléfique y reviendra tout au long du ministère public et de façon plus intense au Golgotha par l’entremise des spectateurs et des grands prêtres « Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix » . Jusqu’à quel point, ces paroles proférées par les passants, les grands prêtres, les anciens et les scribes auront pesé sur la dernière tentation du Christ, nous ne le saurons jamais … mais la plainte échappée du haut de la croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » pointe vers une terrible angoisse qu’on ne saurait minimiser. Celui qui voulait sauver le monde aura donc bu la coupe jusqu’à la lie ! Néanmoins, et dans un dernier sursaut de confiance, le Sauveur va conclure sa vie terrestre dans un acte de filial abandon :  » Père, je remets mon esprit entre tes mains ! » (Luc 23, 46). Et, ce disant, il expira. La terre trembla, nous dit saint Matthieu et, à la vue du séisme et de ce qui se passait, le centurion et les soldats qui le gardaient, saisis d’une grande frayeur, ne purent qu’avouer : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » (Matthieu 27, 54)

« Qui perd, gagne » dit l’adage. Par un renversement providentiel des situations, le Tentateur du désert, qui croyait pouvoir finalement triompher du Messie par sa mise à mort, aura finalement perdu le combat de façon définitive et irrévocable !

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Un temps de réflexion

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Les chrétiens commencent aujourd’hui cette période de quarante jours, le Carême, qui va les préparer à la célébration de la fête chrétienne par excellence, celle de la Mort-Résurrection de Jésus, la fête de Pâques ! Ce temps liturgique est tellement important que son premier et son dernier jour sont jours de jeûne obligatoire: soit le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Je remarque que plusieurs catholiques d’aujourd’hui, fascinés par le Ramadan (jeûne annuel des musulmans qui dure un mois), peinent néanmoins à observer ces deux jours de jeûne imposés par l’Église … ainsi va la nature humaine !

Mais dans l’esprit de l’Église, le Carême n’est pas uniquement une période de discipline corporelle, il est avant tout un temps de prière et de réflexion. À l’exemple du divin Maître au désert, les croyants sont invités à s’arrêter pour réfléchir sur le sens de leurs engagements baptismaux. Qui sommes-nous et où allons-nous ? Sommes-nous vraiment des disciples du Christ, prêts à donner notre vie à sa suite ? Bien que ce temps liturgique soit riche en textes à lire et à méditer, ce qui frappe avant tout c’est l’exemple donné par Jésus lui-même : quarante jours de solitude et de privations sous l’inspiration de l’Esprit Saint ; quarante jours de silence, d’écoute, d’examen de soi mais aussi de mise à l’épreuve ; bref, quarante jours d’efforts dont les fruits se révéleront magnifiques tout au long de son court ministère publique.

Chers amis, si le Maître a senti le besoin de s’asseoir et de réfléchir avant d’entreprendre sa mission, combien plus devons-nous nous arrêter pour voir si nous pouvons, avec nos pauvres moyens, espérer témoigner de lui dans un monde de plus en plus déprimant et matérialiste. Le combat s’annonce ardu en 2024 et l’indifférence palpable de plusieurs des nôtres ne nous aide pas, évidemment. Nous avons donc un grand besoin de courage spirituel. N’hésitons pas à puiser dans la liturgie du Carême les matériaux nécessaires à notre lutte contre le mal. À tous et à chacun, un saint entraînement au combat spirituel et une magnifique montée vers Pâques !

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En cette JOURNÉE MONDIALE DES MALADES

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 » C’est Dieu qui blesse et qui panse, il meurtrit, mais ses mains guérissent  » (Job 5, 18). Avouons que la Providence de Dieu est un mystère qui ne cesse de nous surprendre : comment Dieu peut-il vouloir nous blesser pour ensuite nous guérir ?  La souffrance humaine étant à l’opposé du bonheur, personne ne peut raisonnablement la désirer. Jésus lui-même ne l’a supportée qu’en tant que moyen de salut mais non comme une fin en soi : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne » (Luc 22,42).

Le saint homme Job, dans sa vie de douleurs, a bien perçu que Dieu est l’auteur incontesté de tout ce qui nous arrive, soit en bien soit en mal : « Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur » (Job 2, 10).  Néanmoins, malgré sa sagesse qui le poussait à accepter ce qu’il ne comprenait pas, Job ne pouvait percevoir ce que Jésus nous apporterait comme solution : la révélation de l’amour paternel de Dieu qui, conscient de nos erreurs, nous aide miséricordieusement à nous en sortir. Cette collaboration implique nécessairement une certaine douleur car le péché nous colle à la peau comme la lèpre.

Mon dermato me brûle régulièrement le visage à l’azote liquide pour me débarrasser de certaines lésions cutanées. J’aime mon dermato même s’il me fait mal et me défigure provisoirement. Dans mes moments d’angoisse, j’aime également me souvenir de cette histoire d’une petite fille qui, un soir d’hiver glacial, avait à traverser une forêt avec sa grand-mère. « Lorsque je m’arrêtais pour me reposer, ma grand-mère me frappait souvent au visage … je ne l’ai jamais autant détestée, jusqu’au jour où, quelques années plus tard, je compris qu’elle avait fait cela pour m’empêcher de m’arrêter et de geler sur place ».  La Providence de Dieu est souvent mal comprise, mal interprétée, et nous croyons facilement que Dieu n’a pas de cœur … alors que c’est précisément PARCE QU’IL EN A qu’il agit ainsi.

« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » dit saint Paul dans le chapitre 8 de la lettre aux Romains. «Tout», absolument tout, bonheur et malheur, joies et peines, santé et maladies, rien n’est inutile aux yeux de Dieu. Son amour pour nous est de tous les instants. Personnellement, je crois qu’il ne permet la souffrance qu’en autant qu’elle peut nous servir à aller plus loin. Bienheureux ceux et celles qui lui font confiance !

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Plaisir ou Bonheur … un choix à faire !

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Paul et son compagnon chantent les louanges de Dieu  (Actes 16,25)

Tout être humain désire le bonheur car il en va de son aspiration la plus profonde : le plus saint des hommes comme le plus abjecte désire être heureux et surtout l’être le plus longtemps possible. De tout temps, mais surtout aujourd’hui, nombreux sont ceux qui croient pouvoir l’obtenir en accumulant les plaisirs : plaisirs du corps, plaisirs des possessions matérielles, plaisirs des divertissements, etc. Pourtant, malgré cette convoitise rarement assouvie, le bonheur ne semble pas être au rendez-vous (à preuve, cet engouement pour le suicide assisté). À côté des accros du sexe, du jeu ou de la drogue, se trouvent également ces personnes résignées à vieillir devant leur écran de télévision, sans aucun souci du pauvre Lazare qui gît à leur porte. Rien de bien inspirant !

Toute autre est la vie de cette foule de petites gens, moins visible certes mais bien présente dans la société. À l’exemple des Apôtres, ces chrétiens ont su mettre leur ambition première dans le respect de la Volonté divine. Ce sont des personnes qui ont misé sur le Christ, sur sa parole et ses promesses de vie éternelle. Des gens qui, arrivés la fin de leur vie, peuvent se retourner pour la contempler avec une certaine fierté ; des personnes qui ont fait confiance à Dieu et qui, après avoir eu  la sagesse de semer (souvent dans les difficultés et les pleurs), récoltent maintenant  dans la joie.

En ce Carême qui approche, l’occasion nous sera donnée de réexaminer notre choix de vie. Est-ce que j’existe pour moi seul ou pour les autres ? Suis-je attaché aux plaisirs matériels ou au bonheur spirituel ? Ai-je la patience de semer ? Ai-je, comme saint Paul dans sa prison, assez de foi pour discerner la main de Dieu derrière mes difficultés et conserver un bon moral ? Autant de questions pour qui cherche le vrai bonheur. Si quaeritis, quaerite!, aimait dire le prophète Isaïe : si vous cherchez, alors cherchez vraiment !

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L’Église face au 5e commandement de Dieu

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« Tu ne tueras pas » est le cinquième des 10 commandements de Dieu, commandements acceptés par l’Église comme base de sa doctrine révélée. Le Christ en effet n’est pas venu abolir mais accomplir la loi de Moïse dont les dix commandements sont le fondement (Matthieu 5, 17). Par ailleurs, tous les commandements peuvent se résumer dans la charité, selon les paroles mêmes du Maître : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13, 35). En tant que catholiques, que devons-nous penser des divers courants d’idées concernant la peine capitale, l’euthanasie, le suicide assisté et l’avortement ? Voici quelques éléments de réponse donnés dans le Compendium du Catéchisme de l’Église catholique :

470. Qu’interdit le cinquième commandement ?

Le cinquième commandement interdit comme gravement contraires à la loi morale:

  1. L’homicide direct et volontaire, ainsi que la coopération à celui-ci.
  2. L’avortement direct, recherché comme fin et comme moyen, ainsi que la coopération à cet acte, avec la peine d’excommunication, parce que l’être humain, dès sa conception, doit être défendu et protégé de manière absolue dans son intégrité.
  3. L’euthanasie directe, qui consiste à mettre fin, par un acte ou par l’omission d’une action requise, à la vie de personnes handicapées, malades ou proches de la mort.
  4. Le suicide et la coopération volontaire à celui-ci, parce qu’il est une offense grave au juste amour de Dieu, de soi-même et du prochain ; quant à la responsabilité, elle peut être aggravée en raison du scandale ou diminuée par des troubles psychique

471.  Quelles procédures médicales sont autorisées quand la mort est considérée comme imminente ?

Les soins habituellement dus à une personne malade ne peuvent être légitimement interrompus. Par contre, sont légitimes le recours à des analgésiques n’ayant pas comme finalités la mort, ainsi que le renoncement à « l’acharnement thérapeutique », c’est-à-dire, à l’usage de procédés médicaux disproportionnés et sans espoir raisonnable d’une issue favorable.

472. Pourquoi la société doit-elle protéger tout embryon ?

Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain, dès sa conception, est un élément constitutif de la société civile et de sa législation. Quand l’État ne met pas sa force au service des droits de tous, et en particulier des plus faibles, parmi lesquels les enfants conçus non encore nés, ce sont les fondements mêmes de l’état de droit qui sont minés.

473. Comment éviter le scandale ?

Le scandale, qui consiste à porter autrui à faire le mal, est à éviter en respectant l’âme et le corps de la personne. Si l’on porte délibérément autrui au péché grave, on commet une faute grave.

474. Quels devoirs avons-nous envers le corps ?

Nous devons porter une attention raisonnable à la santé physique, la nôtre et celle d’autrui, en évitant le culte du corps et toutes sortes d’excès. Doivent aussi être évités l’usage de stupéfiants, qui causent de graves dommages à la santé et à la vie humaine, et aussi l’abus de nourriture, d’alcool, de tabac et de médicaments.

475. Quand les expérimentations scientifiques, médicales et psychologiques sont-elles moralement légitimes sur les individus ou sur des groupes humains?

Elles sont moralement légitimes si elles sont au service du bien intégral de la personne et de la société, sans risques disproportionnés pour la vie et l’intégrité physique et psychique des individus, qui doivent être, au préalable, informés et consentants.

476. Avant et après la mort, le prélèvement et le don d’organes sont-ils autorisés ?

Le prélèvement d’organes est moralement acceptable avec le consentement du donneur et sans risques excessifs pour lui. Pour que soit réalisé l’acte noble du don d’organes après la mort, on doit être pleinement certain de la mort réelle du donneur.

477. Quelles sont les pratiques contraires au respect de l’intégrité corporelle de la personne humaine ?

Ce sont : les enlèvements et les prises d’otages de personnes, le terrorisme, la torture, les violences, la stérilisation directe. Les amputations et les mutilations d’une personne ne sont moralement acceptables qu’à des fins thérapeutiques pour la personne elle-même.

478. Comment doit-on prendre soin des mourants ?

Les mourants ont le droit de vivre dans la dignité les derniers moments de leur vie terrestre, et surtout avec le soutien de la prière et des sacrements, qui les préparent à rencontrer le Dieu vivant.

479. Comment doivent être traités les corps des défunts ?

Les corps des défunts doivent être traités avec respect et charité. L’incinération est permise à condition qu’elle soit réalisée sans mettre en cause la foi en la résurrection des corps.

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La Vierge Marie et nos frères séparés !

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Theotokos (littéralement «celle qui engendre Dieu» ou Mère de Dieu)

La dévotion envers la Vierge Marie serait-elle réservée à la seule Église catholique ? En cette Semaine de prières pour l’unité des Chrétiens, relisons ce court extrait d’un document de saint Paul VI qui nous éclaire sur ce sujet :

« Les catholiques rejoignent leurs frères des Églises orthodoxes, où la dévotion à la Vierge revêt des formes hautement lyriques et profondément doctrinales dans la vénération très aimante de la glorieuse «Theotokos» et dans les acclamations à Celle qui est «l’Espérance des chrétiens». Ils rejoignent aussi les Anglicans dont les théologiens classiques ont jadis mis en lumière la solide base scripturaire du culte rendu à la Mère de Notre-Seigneur, et dont les théologiens actuels soulignent davantage l’importance de la place que Marie occupe dans la vie chrétienne. Ils rejoignent aussi leurs frères des Églises Réformées, dans lesquelles fleurit avec vigueur l’amour des Saintes Écritures, quand ils proclament les louanges de Dieu avec les paroles mêmes de la Vierge.»

(Exhortation apostolique Marialis Cultus , no 32, de saint Paul VI)

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