Le corollaire de l’Assomption de la Vierge est évidemment son Couronnement au ciel. Mais ce qui peut être vu par certains comme quelque chose d’assez banal (récompense pour services rendus, ou dignité attribuée à la mère du Roi) dépasse en réalité tout ce qu’on peut imaginer, même la promesse faite aux Apôtres: « Vous siégerez vous aussi sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël » (Matthieu 19,28). L’Église l’a vite compris, elle qui a voulu transmettre par cette image symbolique du couronnement sa foi en une association officielle de Marie à l’œuvre de son Fils, œuvre qui perdure encore aujourd’hui. Restant sauve l’unique médiation du Christ entre Dieu et les hommes, la Vierge est ainsi honorée dans l’Église comme la Mère des fidèles et la Reine du Ciel, elle dont la toute-puissance se traduit avant tout par sa prière maternelle.
Répondant à une demande intempestive de Jacques et Jean, à l’effet de se faire attribuer (ni plus ni moins) les premières places dans le Royaume à venir, Jésus affirma clairement que les premiers dans le Royaume seront ceux qui se font les serviteurs de tous: « Celui qui voudra être le premier d’entre vous, se fera votre esclave » (Matthieu 20,27). Remarquons qu’en Jésus, Dieu lui-même s’est fait notre serviteur et donc illustre très bien cette règle générale du Royaume. Souvenons-nous également que les anges, ces esprits célestes de beaucoup supérieurs à nous, nous ont été attribués comme gardiens. Il n’est donc pas anormal de voir Marie dans ce rôle de service auquel la convie sa haute dignité royale; quoi de plus convenable pour celle qui se disait sur terre «la servante du Seigneur».
Le royauté de Marie, loin d’être une dignité statique comme semble le suggérer les nombreuses représentations artistiques, est donc un service qu’elle assume avec toute la tendresse maternelle qu’on peut imaginer. Déclarée «mère» au pied de la croix, elle ne cesse d’accompagner ses enfants par sa toute-puissante intercession. Quelle consolation pour nous ! Quelle révélation, soit-dit en passant, du genre de vie qui nous attend au Ciel … car vivre avec Dieu c’est vivre avec Celui dont Jésus disait qu’il travaille toujours (Jean 5,17). Grâce à la fête d’aujourd’hui, la vie au Ciel, loin de nous apparaître comme un éternel repos dans un immense dortoir, se présente donc à nous comme quelque chose de dynamique: un banquet, mais aussi un échange de services où la charité est primordiale. «J’entre dans la vie» s’écriait la petite Thérèse sur son lit de mort … et la pluie de roses ne se fit pas attendre!
Amen. How blessed we are to have the Mother of God and the Queen of Heaven and Earth, as our Mother, our hope, our advocate.
Who can live without her!?
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