L’Assomption selon dom Guillerand

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Voici, selon notre chartreux bien aimé, les deux aspects de ce mystère glorieux de la Vierge:

« Le mystère de l’Assomption de la Vierge, comme d’ailleurs tous, ou à peu près tous, les mystères célébrés dans nos solennités chrétiennes, présente un double aspect: un aspect extérieur et un aspect intérieur.

L’aspect extérieur, c’est d’abord le trépas de la Vierge, cet instant qui put être très simple en soi mais ne peut pas ne pas être très grand pour nous: pour se conformer à son divin Fils et pour partager, autant que possible, le sort de ses enfants adoptifs, elle se soumit à la loi de mort, qui cependant n’était pas faite pour elle, et elle connut la séparation de son âme d’avec son corps. C’est ensuite, et plus proprement, la réunion de ce corps et de cette âme et le glorieux enlèvement par les anges qui la transportèrent vivante au ciel. C’est enfin l’accueil que lui fit la cour céleste, tout spécialement son divin Fils et le geste par lequel, avec une tendresse et une noblesse qu’on devine, il déposa sur son front de mère la couronne de gloire. (…)

Le mystère de l’Assomption a un autre aspect, un aspect plus voilé parce que plus intérieur, et non moins réel cependant: c’est le mouvement d’amour qui, l’heure venue, tira l’âme (de la Vierge) hors de son corps, puis l’y ramena pour pouvoir emporter ce corps avec elle dans la jouissance de Celui pour lequel ils avaient été faits et unis. Ce mouvement, par un privilège unique, commença avec la vie même de Marie, avec sa Conception Immaculée. (…) Elle vit ce Dieu dont l’être est amour. Elle le vit qui l’aimait et se donnait, et elle se prit à faire cela, comme lui, à l’aimer et à se donner. Et ce fut toute sa vie en son fond radical et vrai. Les personnes, les choses avec lesquelles elle entrait en contact, les événements qui se produisaient, c’était la surface changeante qui passe; sous cette surface, sous la pauvreté de la crèche, l’exil forcé en Égypte, les longues années d’humble travail à Nazareth, le supplice même de la croix, elle voit la même réalité profonde et unique qui se donne et l’appelle à se donner. L’aspect intérieur de l’Assomption, c’est ce don arrivé à son terme, c’est la somme de ces dons répétés, sans cesse renouvelés … de ces lumières par lesquelles Dieu se fait connaître et que Marie accueille, de ces mouvements par lesquels Dieu se communique et auxquels répond l’élan de sa charité qui s’accroît. (…) Et nous arrivons ainsi à ce sommet, à cet élan suprême de l’Assomption, où l’amour indéfiniment accru fit éclater, Dieu le permettant enfin, les liens qui unissaient son âme à son corps et ensuite rétablit ces liens pour l’élever, triomphante, en corps et en âme. »

(Écrits spirituels, tome 2, page 44 ss)

A propos moinillon

jacques172.com
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