Conseils à un ermite

C1b(Transf.)

Vivre en confinement exige certains comportements si l’on veut vraiment en profiter tant au spirituel qu’au physique. Un bon dosage d’alimentation, de lecture et de détente s’impose en ce domaine. Voici quelques conseils que  dom Guillerand n’hésite pas à donner à ses correspondants:

Modération en tout

« Pour le corps, il faut, par une série d’expériences (faites d’ailleurs sans préoccupation) découvrir à peu près la quantité et la qualité d’aliments qui conviennent le mieux à la vie, et régler cela par la raison, sans tenir compte de la sensibilité. Quant c’est fait une bonne fois et que l’habitude est prise, on n’y pense plus, et c’est un dégagement précieux. Même principe dans la vie intellectuelle. À noter aussi sur ce second terrain: nourrit uniquement ce qui est assimilé; ce qui ne l’est pas encombre et appesantit. L’assimilation se fait peu à peu, lentement, dans les profondeurs de la subconscience. Ce qui n’est pas immédiatement utilisé n’est ni perdu, ni encombrant. Cela sommeille et, durant ce sommeil, subit de mystérieuses élaborations qui le préparent à jouer un rôle plus tard.

Savoir profiter des lectures

Une lecture peut profiter sans laisser aucune trace dans la mémoire. Il faut, à cet égard, bien distinguer entre la mémoire et l’intelligence. Pour fixer en mémoire il faut faire attention: on remarque ce qui entre et reste. L’intelligence au contraire se laisse imprégner sans qu’on s’en doute. Les choses se fixent alors dans une partie de la mémoire, la subconscience (au-dessous de la conscience claire) et, quand on en a besoin, elles reparaissent. Ce n’est donc pas du temps perdu. Pour profiter des lectures, il faut lire lentement. C’est là surtout que le détachement est nécessaire. On veut trop lire et l’on se fatigue. Et il ne reste que de vagues notions, sans lien, sans clarté, qui encombrent l’esprit au lieu de le nourrir, comme des aliments non digérés. Faire peu et bien.

Savoir se détendre

La détente est nécessaire après l’effort. Savoir se reposer est rare à notre époque trépidante. On use sa vie, on la gâte ou du moins on la diminue autant par l’intempérance dans le travail que par la paresse. J’ajoute néanmoins que je préfère beaucoup les excessifs aux paresseux! Seul l’organisme se fatigue dans le travail intellectuel. C’est donc lui qu’il faut reposer. On le repose en le détendant. Le repos n’est pas l’inertie. On ne se repose pas en cessant de travailler, à moins d’épuisement, mais en changeant de travail. Le nouveau travail doit mettre en jeu des énergies, musculaires ou puissances, qui n’agissaient pas ou peu dans l’action précédente. Il faut donc continuer de travailler mais exécuter un travail différent. »

(Écrits spirituels, volume 2, page 267 ss)

A propos moinillon

jacques172.com
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Un commentaire pour Conseils à un ermite

  1. AnaStpaul dit :

    Very interesting. If you pray each morning to offer all your prayers, words and deeds upon awaking, that, after a little practice, there seems to be a natural tendency to be ‘aware’ of each action and thus take care not to waste any of it.

    Aimé par 1 personne

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