« Lorsque j’étais enfant, déclarait Paul aux Corinthiens, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant; une fois devenu homme, j’ai fais disparaître ce qui était de l’enfant » (1 Corinthiens 13, 11). Et à bon droit, puisque la maturité humaine ne s’acquiert qu’en délaissant les tâtonnements de l’enfance! Comment Jésus peut-il nous inviter à redevenir « comme des enfants » et en faire une condition essentielle pour entrer dans le Royaume de Dieu (Matthieu 18, 3)?
Tout d’abord, soyons clairs, seule la Foi (don d’en haut) peut nous ouvrir à la réalité de Dieu; en son absence, nous en resterions encore avec ce que la Bible appelle « un cœur malade et compliqué », incapables de saisir que la difficulté vient de notre nature blessée plus que de l’objet contemplé. Si Jésus est venu sur terre, c’est précisément pour nous guérir de cette cécité spirituelle; voila pourquoi il se dit si souvent « la lumière du monde ». Nous sommes donc dépendants de ce rayon lumineux qui ne peut venir que du Christ « livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Romains 4, 25). Encore faut-il que cette lumière, cette foi chrétienne, puisse rayonner dans un cœur humble et réceptif!
Les Apôtres, ambitieux par nature, se demandaient souvent lequel d’entre eux serait le plus grand dans ce mystérieux royaume dont parlait leur Maître. Pour répondre à cette question, somme toute assez légitime, Jésus appela un jour un petit enfant et le plaça au milieu d’eux. Admirons cet enfant, inconnu mais obéissant, qui se laisse ainsi utilisé par un étranger; et c’est justement sa candeur et sa confiance innée qui vont servir d’exemple et … de réponse! Le Royaume des Cieux nous étant inaccessible (car au dessus de nos forces), la seule façon d’y entrer est de l’accepter dans une totale confiance en Dieu, sans questionnement superflu. Et, en plus, cette confiance se trouve être non seulement la condition d’entrée mais aussi l’élément essentiel de la vie bienheureuse.
Le plus grand dans le Royaume? Tout d’abord le Verbe éternel (totalement transparent et adapté au Père), puis les anges et les saints parmi lesquels, de façon toute spéciale, la Vierge Marie (amoureusement soumise au Seigneur). Mais le plus grand, c’est aussi celui qui vit de cet amour en se faisant le serviteur des petits: en tout premier lieu, le Verbe (venu sur terre pour servir et non pour être servi), puis les anges (nos fidèles accompagnateurs) et les saints parmi lesquels, encore une fois, la Vierge Marie (Mère de l’Église).
Un cœur humble et réceptif, un cœur d’enfant, voilà donc l’attitude requise pour entrer et vivre dans l’éternité bienheureuse. Un cœur où l’amour de Dieu et du prochain nous apparente au plus haut point à Celui qui est essentiellement Amour et Miséricorde. Amen!
Amen – for we are « children » of God after all.
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