Nous vivons à une époque où la recherche de la joie est devenue un passe-temps très populaire, à preuve cet engouement pour les plaisirs de toutes sortes: musique, sports, bonne bouffe, voyages, divertissements télévisés, pour ne citer que les «plus honnêtes»! Et pourtant que de dépressions, burn-out, séparations, suicides, désillusions et tristesses de tout acabit. Nous avons goûté au plaisir sans obtenir le bonheur … un mirage qui s’éloigne de nous à mesure que nous nous approchons de lui. Cherchons-nous ce bonheur au bon endroit? Non! nous disent les personnes qui savent prendre du recul … ces « sages » dont fait partie notre ami, dom Augustin Guillerand, chartreux du 20e siècle. Voici un extrait d’une de ses lettres à un correspondant:
« T’ai-je cité une belle pensée que j’ai copiée il y a de longues années et que je me rappelle bien souvent: «La tristesse, c’est le regard sur soi; la joie, c’est le regard sur Dieu!» Médite-moi ces mots-là, et tu trouveras le secret du bonheur. Les âmes étouffent parce qu’elles sont étroites; et elles sont étroites parce qu’elles restent dans les bornes de leur tout petit moi. C’est tout naturel qu’elles manquent d’air, dans cette prison-là. Il faut en sortir. Nous sommes plus grands que nous: voilà pourquoi nous souffrons en nous. Nous sommes grands comme Dieu, mais à la condition d’entrer en lui. Tout cela paraît bien compliqué et bien mystérieux … Non! ce sont nos mots qui ne sont pas faits pour traduire ces réalités très simples. Alors il faut les multiplier; et malgré leur grand nombre, il sont beaucoup plus des voiles que des lumières. Heureusement nous pouvons nous en passer. La foi les remplace avantageusement. Il faut croire que Dieu est vraiment présent au fond de ton âme, qu’il y vit sa vie éternelle si tu es en état de grâce, que ton âme est donc une église (temple de l’Esprit Saint), un tabernacle, que lorsque tu te tournes vers lui par la confiance et l’amour, tu as avec lui des rapports, que ces rapports c’est la vie éternelle. Tu le fais vivre en toi par ces rapports comme il vit au ciel. Ton âme est donc devenue, uniquement par un acte de foi et de charité, un vrai ciel.
Mais il a fallu sortir de toi, penser à Dieu au lieu de penser à toi, faire sauter la serrure de la prison étroite et sombre, et ainsi entrer dans un horizon immense que la souffrance, la séparation, la mort ne limitent pas. Sortons de nous! Entrons en Dieu! »
(Écrits spirituels, tome 2, page 228 s)
voilà des mots profonds de Dom Guillerand qui nous livrent le secret du bonheur en Dieu
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