Alors qu’un énorme manque de confiance commence à ébranler nos sociétés civiles et religieuses, on peut se demander si la miséricorde a encore sa place dans nos échanges. La justice ne risque-t-elle pas de prendre toute la place et discréditer ainsi toute mention de miséricorde qui oserait s’immiscer dans ces débats? Dieu lui-même ne serait-il pas à blâmer en prétendant faire la part des choses? Les revendications du fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15) ne semblent-elle pas plus appropriées qu’une absolution jugée intempestive à l’endroit de son frère cadet? Voici, parmi plusieurs, une réponse positive et éclairante de la part d’un Père de l’Église du 5e siècle, saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne:
« Je me lèverai et j’irai vers mon père. Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s’écrit: Je me lèverai et j’irai vers mon père. D’où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance? Du fait même qu’il s’agit de son père. « J’ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils, mais lui n’a pas perdu celle de père ». (…) Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. À son rôle de juge, il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour de son fils et non sa perte. Il se jeta à son cou et l’embrassa. Voilà comment le père juge et comment il corrige; il donne un baiser au lieu d’un châtiment. La force de l’amour ne tient pas compte du péché, et c’est pourquoi le père remet d’un baiser la faute de son fils, il le couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu’elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. » (Homélie sur le pardon, PL 52, 189)
Quel énorme fossé entre la miséricorde de Dieu et les accusations répétées de ceux et celles qui, face aux scandales actuels, jouent allègrement le rôle de vierges offusquées! Il ne s’agit ÉVIDEMMENT PAS de pénaliser des victimes innocentes au profit d’abuseurs même repentants … mais, ceci étant dit, quel spectacle navrant que de voir cette justice populaire se laisser aller à un pharisaïsme gratuit et bruyant. On se bouscule sur la place publique pour dénoncer haut et fort … de crainte d’être jugé complice des faits. À côté de ce tintamarre, suscité en grande partie par des langues médisantes en mal de commérages, il y aura toujours place pour un aperçu plus sobre et réaliste des faits. « À tout péché … miséricorde », cette justice divine serait-elle d’un autre âge ou trop élevée pour que certaines autorités civiles, voire religieuses, puissent s’en inspirer?
la miséricorde de dieu et donne et offerte ;aujourd hui tout se que l on entant et monnayer par les média et peut être la différence et la dieu lui nous a tout donne voila vrai miséricorde ;
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