De l’aveu de dom Guillerand, la vraie consolation de la vie chrétienne est de pouvoir se tourner vers Dieu et de lui dire MERCI, quelque soit l’état dans lequel nous nous trouvons: bonne ou mauvaise santé, joie ou tristesse, paix ou épreuves de toutes sortes. Voici un extrait de ce qu’il veut dire, sous forme de monologue ou de prière:
« C’est en Jésus que nous faisons cette découverte. Dans toute sa vie, vous nous montrez comment vous, le Père par excellence, le Père qui est tout amour, vous aimez votre Fils unique et comment on peut devenir fils. La croix ne s’oppose pas à l’amour, puisque vous l’avez dressée au terme de sa vie et qu’elle en est le couronnement terrestre. Nos épreuves ne sont donc pas un signe de mécontentement ou d’oubli ou de moindre tendresse de votre part, puisque l’être que vous avez aimé le plus tendrement sur notre terre a été le plus lourdement chargé. Ne sont-elles pas plutôt une marque de prédilection! La grande grâce est l’union à Jésus, et l’union c’est la ressemblance. Comment ressembler à Jésus sans la croix? Il est né, il a grandi, il a vécu pour elle; il en est inséparable. Sans elle, il n’est plus lui. La croix est donc une grâce , la grande grâce.
Jésus crucifié est donc notre consolation, la grande consolation. Et vous, ô Père inexprimablement bon, qui avez poussé l’amour jusqu’à nous le donner, soyez béni de ce don qui change toutes nos peines en joies! Soyez béni pour vous être incliné par votre Fils et en lui jusqu’à notre misère et pour avoir engendré sur notre terre, par ce geste et par ce don de vous-même, cette forme spéciale de l’amour qui s’appelle MISÉRICORDE. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 154)