Le Christ nous a racheté au Calvaire sans notre aide, affirme saint Augustin, par contre, il ne nous sauvera pas sans notre collaboration. Quelle est donc cette mystérieuse collaboration? D’aucuns penseront immédiatement, et à bon droit, à l’affirmation de Jésus: « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il se renonce, prenne sa croix et me suive». Bien, mais dans quel esprit le faire? Pour les uns, dans celui d’un ascète qui s’efforce d’escalader la montagne de la perfection par la peau de ses dents; pour d’autres, dans celui d’un enfant qui s’offre à Dieu par le don quotidien de lui-même associé à celui du Christ. Quelque soit notre choix personnel, tout ce travail peut et doit être vu à la lumière de la Tradition comme l’exercice du sacerdoce des fidèles: un sacerdoce distinct de celui des prêtres mais enraciné, comme lui, dans celui du Christ et auquel Pierre et Paul font souvent allusion dans leurs lettres. Voici comment s’exprime à ce sujet un saint évêque de Ravenne (Italie) au 5e siècle:
« Écoutons l’adjuration de l’apôtre Paul aux Romains (12,1): Je vous adjure d’offrir vos corps. L’Apôtre, par cette demande, a fait accéder tous les hommes au sommet du sacerdoce: offrir vos corps, comme un sacrifice vivant. Quelle fonction sans précédent, que celle du sacerdoce chrétien! L’homme y est à lui-même et la victime et le prêtre; l’homme n’a pas à chercher au dehors ce qu’il doit immoler à Dieu; l’homme apporte avec lui et en lui ce qu’il doit offrir pour lui-même à Dieu en sacrifice. (…)
Sois le sacrifice et le prêtre de Dieu. Ne néglige pas le don que t’a concédé la souveraineté divine. Revêts la robe de la sainteté; boucle sur toi le ceinturon de la chasteté; que le Christ vienne voiler ta tête; que la croix imprimée sur ton front te protège toujours; mets sur ton cœur le mystère de la science divine; fais brûler sans cesse l’encens de la prière; empoigne le glaive de l’Esprit; fais de ton cœur un autel. Et ainsi présente ton corps à Dieu, offre-le sans crainte en sacrifice. » (Homélie de saint Pierre Chrysologue, PL 52, 499-500)
Remarquons que le concile Vatican II, en faisant allusion au sacerdoce commun des fidèles, n’a rien inventé de neuf mais n’a fait que remettre en lumière une vérité traditionnelle de notre foi : « Les fidèles exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, par le témoignage d’une vie sainte, par l’abnégation et la charité active » (Lumen Gentium, 10).
Merci infiniment pour cet article si utile qui rappelle de façon si claire ce qu’est le sacerdoce des fidèles, une notion souvent mal connue et pourtant si importante ! Cela permet notamment de valoriser un peu le rôle des laïcs dans l’Eglise, et de les rappeler ainsi à leurs responsabilités, qui sont grandes et dont ils ont heureusement de plus en plus conscience !
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