« Que cherchez-vous? ….. Maître, où demeures-tu? (Jean 1,38)
Nous sommes tous en mode de recherche … car nous sommes des êtres qui avons le pouvoir d’aimer, et l’amour n’est jamais satisfait. Nous sommes donc des êtres de désir et, pour les croyants, des êtres en recherche de Dieu. Dom Augustin Guillerand, en bon chartreux qu’il est, ne cesse d’être ébloui par cette attirance de Jésus. Voici comment il commente ce passage du quatrième évangile où deux jeunes disciples de Jean-Baptiste l’abordent:
« Que cherchez-vous? La question du Maître qui se retourne amène les deux disciples à se manifester, à montrer la lumière qui brille en eux; «Que cherchez-vous? » On ne cherche que ce qu’on aime; on ne suit quelqu’un que pour entrer en rapport avec lui; un attrait conduit ces pas qui le suivent. Quel est cet attrait? Le Maître veut le connaître. Il veut entendre prononcer ce mot qui retentit pour la première fois pour lui sur terre: « Rabbi, c’est-à-dire, Maître. »
Les deux disciples de Jean Baptiste veulent des rapports avec lui pour qu’Il les éclaire: ils voient en lui un maître. Ils lui offrent leur être pour qu’il le conduise; ils lui offrent cet être qui veut être (mais qui n’est pas encore) et qui se cherche pour qu’il l’emplisse de lui; ils lui offrent leur être que le péché occupe pour qu’il l’ôte et leur rende tout ce que la faute leur a fait perdre. Ils lui offrent encore beaucoup d’autres choses auxquelles je ne songe pas et que la lumière faisait briller au fond de leurs âmes fraîches, jeunes, si ouvertes à son rayon aimé; et c’est à cette Lumière vraie que, sur le témoignage de Jean, ils disent: « Maître, où demeurez-vous? »
L’expression «demeurer» est un mot caractéristique de l’enseignement de Jésus conservé par saint Jean. Il avait produit en l’âme aimante du disciple une impression profonde; il lui avait trouvé immédiatement une résonance, une vibration qui avait ému tout son être. Entre ce mot et lui il y avait un accord de fond. Saint Jean (plus on l’étudie, plus on comprend cela) était essentiellement un contemplatif. C’était sa marque: il aimait «demeurer», rester longtemps en face de ce qu’il regardait, parce qu’il aimait. Il se donnait tout de suite; c’était le propre de son âme, et c’est ce que Jésus a aimé en lui, comme en Marie-Madeleine; car Jésus est cela: quelqu’un qui aime, qui demeure, et qui veut qu’on demeure avec Lui. Ses délices, c’est d’être avec quelqu’un qui trouve ses délices en Lui. »
(Écrits spirituels, tome 1, page 147s)
Merci beaucoup pour ce merveilleux article si juste ! Comme il est doux en effet de demeurer dans la contemplation du Seigneur, le sommet de toute joie, car tout notre bonheur vient de Lui ! Qui a un jour reçu cette grâce, sait combien sont inférieures nos petites joies terrestres, tellement dérisoires nos attachements pour les objets du monde ! Et combien plus grande est la force de notre Amour pour nos frères et sœurs de la terre, de les savoir pris eux aussi dans cet Amour sans fin et sans limite, qui un jour nous réunira tous dans la félicité parfaite ! Car le Seigneur est bien le but et le sens de toute notre vie !
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