David, le pieux roi d’Israël
« Le principe de la sagesse, c’est de craindre le Seigneur ». Ces paroles de Ben Sira (1,14) peuvent surprendre le lecteur d’aujourd’hui, tout imbu de préjugés anti-peur et anti-obligation. L’homme moderne n’est-il pas celui qui « a peur d’avoir peur », décidé à vivre librement, sans entraves et plein d’amour? Rassurons-nous! Il y a crainte et crainte: la crainte biblique est un concept souvent mal compris. Laissons à un évêque gaulois du 4e siècle le soin de nous en expliquer le sens profond:
« La crainte est l’effroi de la faiblesse humaine qui redoute de souffrir des accidents dont elle ne veut pas. Elle naît et elle s’ébranle en nous du fait de la culpabilité de notre conscience, du droit d’un plus puissant, de l’assaut d’un ennemi mieux armé, d’une cause de maladie, de la rencontre d’une bête sauvage, bref la crainte naît de tout ce qui peut nous apporter de la souffrance. Une telle crainte ne s’enseigne donc pas; elle naît naturellement de notre faiblesse. Nous n’apprenons pas quels sont les maux à craindre, mais d’eux-mêmes ces maux nous inspirent de la crainte.
Au contraire, au sujet de la crainte du Seigneur, il est écrit ceci: «Venez mes fils, écoutez-moi: la crainte du Seigneur, je vous l’enseignerai ». Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu’elle est enseignée.En effet, elle n’est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l’enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l’observance du précepte; elle doit commencer par l’activité d’une vie innocente et par la connaissance de la vérité.
Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l’amour; car la charité parfaite mène à son achèvement la peur qui est en elle. La fonction propre de notre amour envers Dieu est de se soumettre aux avertissements, d’obéir aux décisions, de se fier aux promesses. Écoutons l’Écriture qui nous dit: « Et maintenant Israël, qu’est-ce que le Seigneur te demande? Sinon que tu craignes le Seigneur ton Dieu, que tu marches sur tous ses chemins, que tu l’aimes et que tu observes, de tout ton coeur et de toute ton âme, les commandements qu’il t’a donnés pour ton bonheur. » ( Commentaire de saint Hilaire de Poitiers sur le psaume 127 (128) )
Concluons en disant qu’il ne faut pas avoir peur de Dieu … mais plutôt de nous-même, de notre faiblesse. Dans la Bible, la crainte de Dieu peut donc se traduire par le respect de Dieu ou la crainte de l’offenser, une activité du don de piété dont le saint roi David fut un excellent témoin. Encore une fois, bon Carême!
Comment n’aurions-nous pas un respect infini pour Celui qui nous manifeste tant d’Amour, et tant de déférence, alors que nous sommes si peu de chose, avec si peu de mérites, en comparaison de Sa parfaite Pureté Immaculée ! Et en même temps comment ne pas avoir une immense confiance en Sa Miséricorde, à l’image de Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face !
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