Le poète s’efforce de refléter les beautés de l’univers en utilisant des couleurs, des sons ou des rythmes. Le poète est souvent un mystique qui s’ignore; il est donc tout à fait normal de trouver dans la littérature religieuse des textes poétiques, comme les psaumes, qui éveillent en nous des sentiments profonds et même des intuitions sur la Beauté et la Bonté du Créateur.
Plusieurs écrivains chrétiens ont emprunté le sentier tracé par leurs prédécesseurs juifs en célébrant la Gloire de Dieu par des hymnes inspirées par l’Esprit. On pense évidemment au Syrien Ephrem de Nisibe, au Grec Grégoire de Nazianze, au Latin Ambroise de Milan, ainsi qu’à des centaines d’autres qui au cours des âges se sont faits les chantres de l’Invisible.
Dans l’Église catholique, avec Vatican II, s’est ouverte une période de créativité d’hymnes liturgiques pour répondre au besoin de francisation de la liturgie romaine. C’est ainsi que furent mis à contribution, dans les années 70, les talents de plusieurs poètes français tel le jésuite lyonnais Didier Rimaud, responsable à lui seul de 45 des 267 hymnes du nouveau bréviaire (Liturgie des Heures). On peut affirmer des hymnes liturgiques ce que saint Ambroise disait des psaumes: « On les chante pour se réjouir et en même temps on les apprend pour s’instruire ».Voici, à titre d’exemple, une hymne du père Rimaud qui, avec ses quatre strophes, exprime bellement les quatre étapes de l’Histoire du salut: Prédestination (Pour que l’homme …)– Faute originelle (Nous tenions de Dieu …)– Incarnation (Quand ce fut le jour …)– Temps présent (Qui prendra la route …):
Pour que l’homme soit un fils à son image,
Dieu l’a travaillé au souffle de l’Esprit:
Lorsque nous n’avions ni forme ni visage,
Son amour nous voyait libres comme lui.
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Nous tenions de Dieu la grâce de la vie,
Nous l’avons tenue captive du péché:
Haine et mort se sont liguées pour l’injustice
Et la loi de tout amour fut délaissée.
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Quand ce fut le jour, et l’heure favorable,
Dieu nous a donné Jésus, le Bien-Aimé:
L’arbre de la croix indique le passage
Vers un monde où toute chose est consacrée.
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Qui prendra la route vers ces grands espaces?
Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami?
L’humble serviteur a la plus belle place!
Servir Dieu rend l’homme libre comme lui.
Merci infiniment pour ce bel article. Oui la poésie est chant du cœur, un chant qui se souvient, toute gratitude de l’union à Dieu que réalise la prière, la prière de contemplation. Peut-être que la poésie, en tant que célébration de l’Amour divin, peut aider à prier en orientant l’âme vers ce secret très doux, tout attente en elle, ce secret de la Présence divine.
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Peut-être que la poésie, fidèle à ses origines, n’est que chant, et l’âme est chant quand l’enchante le Seigneur ! L’inspiration est ce secret qui flotte dans l’air et que soudain rejoint le cœur, et qui s’écoule en poésie. Mais peut-être tout le monde n’est-il pas poète, il y faut aussi l’amour de la langue, de la matière des mots, et Dieu distribue à chacun ses dons selon Son bon vouloir, donne à chacun ses talents ! Et le talent n’est jamais rien d’autre que don de Dieu, dont il nous sera demandé de rendre compte jusqu’au dernier sou !
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Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami?
L’humble serviteur a la plus belle place!
Servir Dieu rend l’homme libre comme lui.
c’est merveilleux! merci:)
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