Tout au long de ma vie de prêtre , j’ai souvent eu l’occasion de rencontrer des personnes qui transpiraient la paix et la joie; on sentait en elles ce parfum propre aux êtres unifiés intérieurement, on y soupçonnait une force d’âme que rien ne pouvait ébranler. Par contre, j’ai également rencontrer de ces personnes à qui il manquait cette synthèse de vie; des êtres compliqués, tantôt en recherche tantôt dans un état d’indifférence qui frôlait le désespoir.
Pourrais-je oublier le père X, confrère de noviciat, compagnon d’étude à Rome, prêtre ami qui malheureusement devait sombrer un jour dans l’ésotérisme et plus particulièrement dans un engouement indéfectible pour la Cosmogonie d’Urantia. Je le revois encore assis au restaurant, en compagnie d’anciens confrères, tenant à la main ce fameux livre de la secte et essayant en vain de nous y intéresser. Après des déboires financiers sérieux, des querelles de famille et deux conjointes, il termina sa pauvre vie dans la solitude et la misère, abandonné de tous y compris des membres de sa secte.
La pièce manquante? De toute évidence, c’est la foi! Et j’entends ici la vraie foi, celle qui nous met en communion avec le vrai Dieu et non avec une image fabriquée au gré de nos convoitises. On ne peut inventer Dieu … lui seul peut nous parler de lui-même et il l’a fait merveilleusement en se révélant par la Création et surtout par la Révélation historique telle que transmise par l’Ancien et le Nouveau Testament. On ne peut blâmer Dieu d’avoir été chiche avec nous!
Se priver de la foi, c’est demeurer éloigné de la paix intérieure et gaspiller beaucoup de temps à tourner en rond, du temps qui malheureusement ne reviendra pas. Je prie souvent pour mon ami, le père X, (car la Miséricorde de Dieu est infini) mais que de belles choses il aurait pu accomplir s’il avait conservé la foi.
« Tu nous a fait pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en Toi! » (Saint Augustin)