Jeune et de constitution un peu rachitique, j’étais très sensible au froid. Ma mère me disait souvent «il faudrait bien que tu portes de la laine» mais hélas, était-ce par manque d’argent ou autre, je n’ai jamais pu me vêtir «avec de la laine». Il faudrait bien que … ne dites jamais ça ! C’est souvent une façon de proférer un vœux pieux qui dispense de passer à l’action:
- Il faudrait bien que je perde du poids … NON, ne dites pas ça! Allez visiter votre frigo immédiatement et jetez-moi dehors cette malbouffe.
- Il faudrait bien que je le lui dise … NON, ne dites pas ça! Prenez le téléphone et … votre courage à deux mains … puis, parlez-lui en.
- Il faudrait bien que je fasse un peu d’exercice … NON, ne dites pas ça! Sortez immédiatement (pas demain!) et aller marcher.
- Il faudrait bien que j’aille voir un dentiste … NON, ne dites pas ça! Prenez le téléphone et demandez un rendez-vous.
- Il faudrait bien que je me remette à prier … NON, ne dites pas ça! Aller dans un coin tranquille immédiatement et recueillez-vous.
L’être humain est paresseux par nature et non par choix; l’effort lui semble toujours quelque chose d’ennuyant. Se méfier de soi et des excuses faciles me semble être la meilleure, sinon la seule, ligne de conduite à adopter.
Est-ce qu’un ermite est à l’abri d’un tel défaut. Non, au contraire! La vie érémitique est une longue suite de choses à faire pouvant être facilement remises au lendemain. Dieu merci, une bonne connaissance de nous-même ainsi que l’attention au moment présent peuvent nous en préserver. Une disponibilité continuelle aux inspirations de l’Esprit et une certaine humilité sont en effet garants d’un comportement équilibré.