La vie spirituelle, selon un chartreux

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La vie sur terre est une bataille … rien de plus évident pour qui l’a vécue quelque peu.  Mais qu’en est-il de la vie spirituelle et plus particulièrement de la vie de prière ? Laissons à notre ami chartreux, dom Augustin Guillerand, le soin d’y répondre adéquatement :

« Dieu veut faire circuler en nous son Esprit qui est amour ou don de soi, et il nous trouve entre les mains d’un autre esprit qui est égoïsme. Ce négatif doit disparaître. Il ne cède qu’à la lutte. La vie est une bataille : la bataille de Dieu contre le mal. Une âme où on ne se bat pas est une âme perdue sans espoir. Une âme qui ne prie pas est une âme battue sans combat. La paix règne en elle, mais c’est la paix des pays soumis par l’envahisseur et résignés à sa domination.

Ce qu’il faut reprocher aux écrivains spirituels, ce n’est pas de se répéter, c’est plutôt d’avoir peur de le faire. Nous vivons à une époque de savoir plus que d’intelligence. La raison et la mémoire sont à l’honneur; on écrit pour elles, pour les emplir de notions ; on ne songe plus à enrichir son âme et à approfondir sa vie. Nous sommes à l’ère des ouvrages de vulgarisation et des articles de revue ; il faut être au courant de tout et pouvoir dire son mot sur le dernier ouvrage ou la découverte la plus récente. Les esprits ressemblent à ces parterres artificiels des jours d’apparat où l’on dispose des fleurs dont on jouit sans les avoir cultivées, sans savoir leur nom … et qu’on aura oubliées demain.

La prière, sa nécessité, sa grandeur, les immenses bénéfices qu’elle procure, sa douceur féconde, la gloire qu’elle assure à Dieu, son rôle dans le monde … il ne faut pas seulement avoir lu et compris cela un jour, il faut y revenir sans fin, se le redire à chaque instant et en vivre. Ainsi font l’Esprit Saint dans la bible, l’Église dans ses offices, les saints dans leurs oraisons quotidiennes et leurs incessantes méditations. Il nous faut remonter sans cesse de la beauté des choses à la Beauté essentielle d’où elles procèdent, de la faiblesse de notre nature tombée à la forte tendresse de Celui qui s’est fait notre Rédempteur et qui s’offre à nous reprendre en lui, de la continuelle menace que le monde et le démon font peser sur nous au continuel secours dont nous enveloppe Celui qui veut nous arracher à leur tyrannie. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 16 s)

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Une étoile appelée Marie

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En cette fête du Saint Nom de Marie (12 sept.), il me paraît convenable de vous présenter un extrait d’un des plus beaux sermons de saint Bernard sur la Vierge Marie, plus précisément sur l’efficacité de son intercession dans nos moments de détresse :

« Le nom de la vierge était Marie. Parlons un peu de ce nom qui signifie: étoile de la mer, et qui convient admirablement à la Vierge Mère. (…) Elle est cette splendide étoile qui se lève sur l’immensité de la mer, brillant par ses mérites, éclairant par ses exemples.

O toi qui te sens, loin de la terre ferme, emporté sur les flots de ce monde au milieu des orages et des tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cet astre si tu ne veux pas sombrer. Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu viens heurter les rochers des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es ballotté par les flots de l’orgueil, de l’ambition, de la trahison, de la jalousie, regarde l’étoile, invoque Marie. Si la colère ou l’avarice ou les désirs impurs secouent la petite barque de ton âme, regarde Marie. Si, troublé par l’énormité de tes crimes, confondu par la malpropreté de ta conscience, glacé d’effroi à la pensée du jugement, tu commences à être englouti par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie.

Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie, invoque Marie. Qu’elle ne s’éloigne pas de ta bouche, qu’elle ne s’éloigne pas de ton cœur et, pour obtenir le secours de sa prière, ne néglige pas l’exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne dévies pas. Si tu la pries, tu ne désespères pas. Si tu la consultes, tu ne te trompes pas. Si elle te protège, tu ne crains rien. Si elle te conduit, tu ne te fatigues pas. Si elle t’est favorable, tu parviens au but.

Et ainsi tu éprouves par toi-même à quel juste titre il a été dit: Et le nom de la vierge était Marie. »

 (Homélie de saint Bernard, moine cistercien et docteur marial par excellence)

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Marthe et Marie

(5 septembre 2016) Au lendemain de la canonisation de mère Teresa de Calcutta et en prévision de celle de sœur Élisabeth de la Trinité le 16 octobre prochain, il nous reste à discerner  les fruits que nous pouvons en recueillir: deux exemples de fidélité radicale à Dieu, tant  dans le service du prochain que dans celui de la prière. Action et contemplation! Les deux femmes ont vécu leur vocation chrétienne à l’intérieur d’une institution religieuse mais chacune avec la grâce spéciale qui lui avait été répartie: l’une a vécu 87 ans et devint rapidement par son action caritative une légende vivante et une figure planétaire, l’autre n’a vécu que 26 ans, à Dijon (France), dont les 5 dernières  années dans l’obscurité du Carmel de la ville. Mystères de prédestination!

Marthe et Marie. (Luc 10, 38 ss) Ces deux sœurs habitaient le village de Béthanie, en Judée, et recevaient quelques fois Jésus dans leur logis. Marthe, maîtresse de maison, s’activait aux tâches ordinaires mais sa jeune sœur, plutôt que de l’aider, préférait écouter ce que Jésus avait à dire. On connaît la suite de l’histoire: Marie, au dire de Jésus, avait effectivement choisi la meilleure part car c’était là l’essentiel. Par la suite, les deux femmes se sont avérées de fidèles disciples, chacune unissant l’action à la contemplation.

La canonisation de mère Teresa de Calcutta et celle à venir de sœur Élisabeth de la Trinité remettent en lumière l’importance d’une action missionnaire fondée sur la foi et la prière; sans ce fondement, l’action risque de déraper en devenant une belle entreprise altruiste sans lendemain. Dans une société trop souvent oublieuse des pauvres et de ses devoirs religieux, Teresa et Élisabeth auront été et demeurent des rappels de l’essentiel du message de Jésus: aimer Dieu de tout son cœur  et aimer son prochain comme soi-même!

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Le Pape, le diable et la pornographie

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Le diable existe-t-il ? Peut-on dialoguer avec lui ? La pornographie sur Internet est-elle de lui ? Autant de questions soulevées par le Pape François lors de sa catéchèse du mercredi (25 novembre 2024). En voici de larges extraits :

 » Jésus dans le désert s’est débarassé de Satan et peut maintenant nous délivrer de Satan. C’est ce que les évangélistes mettent en lumière avec les nombreux récits de libération de possédés. Jésus dit à ses adversaires : «  Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, c’est que le Royaume de Dieu est venu parmi vous.  » (Matthieu 12, 27). Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène étrange concernant le démon. À un certain niveau culturel, on pense qu’il n’existe tout simplement pas. Il serait un symbole de l’inconscient collectif, de l’aliénation, bref, une métaphore. Mais «  la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas  » comme l’a écrit quelqu’un (Charles Beaudelaire). Il est malin : il nous fait croire qu’il n’existe pas et domine ainsi tout. Il est rusé. Et pourtant notre monde technologique et sécularisé regorge de magiciens, d’occultisme, de spiritisme, d’astrologues, de vendeurs de sorts et d’amulettes, et malheureusement de véritables sectes sataniques. Chassé par la porte, le diable est rentré par la fenêtre, pourrait-on dire. Chassé par la foi, il revient par la superstition. Et si tu es superstitieux, tu dialogues inconsciemment avec le diable.

La preuve la plus forte de l’existence de Satan n’est pas dans les pécheurs ou les possédés, mais dans les saints ! (…) C’est dans la vie des saints, précisément là, que le démon est contraint d’apparaître au grand jour, de se dresser à contre-jour. Plus ou moins, tous les saints, tous les grands croyants, témoignent de leur lutte contre cette réalité obscure, et l’on ne peut honnêtement supposer qu’ils étaient tous dans l’illusion ou simplement victimes des préjugés de leur temps.

La bataille contre l’esprit mauvais se gagne comme Jésus l’a gagnée dans le désert : par la Parole de Dieu. Vous voyez que Jésus ne dialogue pas avec le diable, il ne l’a jamais fait. Il le chasse, ou le condamne, mais ne dialogue jamais. Et dans le désert, il répond non pas par sa parole, mais par la Parole de Dieu. Frères et soeurs, ne dialoguez jamais avec le diable ; quand il vient avec des tentations ( » mais ce serait bien ceci, ce serait bien cela « ) Stop ! Élève ton coeur vers le Seigneur, prie la Vierge Marie et chasse-le, comme Jésus nous a appris à le faire. (…)

Après que le Christ, sur la Croix, a vaincu pour toujours le pouvoir du prince de ce monde, disait un Père de l’Église, le diable « est lié comme un chien à une chaîne ; il ne peut mordre personne, sauf celui qui, bravant le danger, s’approche de lui. Il peut aboyer, il peut pousser, mais il ne peut pas mordre, sauf celui qui le veut » (saint Césaire d’Arles). (…) Nous avons tous fait l’expérience de la façon dont le diable s’approche avec certaines tentations. La tentation des dix commandements : quand nous nous en apercevons, arrêtons-nous, prenons de la distance ! Il ne faut pas s’approcher du chien attaché à une chaîne.

La technologie moderne, par exemple, à côté de nombreuses ressources positives qu’il convient d’apprécier, offre également d’innombrables moyens de « donner l’occasion au diable » et beaucoup y succombent. Pensons à la pornographie en ligne sur Internet, derrière laquelle se cache un marché florissant : nous le savons tous. C’est le diable qui y travaille. C’est un phénomène assez diffus, dont les chrétiens doivent cependant se méfier et qu’ils doivent rejeter fermement. Parce que n’importe quel cellulaire a accès à cette brutalité, à ce langage du démon : la pornographie en ligne.

La conscience de l’action du diable dans l’histoire ne doit pas nous décourager. La considération finale doit être également celle de la confiance et de la sécurité : « Je suis avec le Seigneur, va-t-en ». Le Christ a vaincu le diable et nous a donné l’Esprit Saint pour que nous fassions nôtre sa victoire. L’action même de l’ennemi peut tourner à notre avantage si, avec l’aide de Dieu, nous la mettons au service de notre purification. Demandons donc à l’Esprit Saint, avec les paroles du Veni Creator :

 » Repousse l’ennemi loin de nous,

donne-nous ta paix sans retard,

pour que, sous ta conduite,

nous évitions tout mal. « 

Soyez prudents car le diable est plein de ruse, mais nous, les chrétiens, avec la grâce de Dieu, sommes plus rusés que lui. Merci.  » (Osservatore Romano, numéro 39, page 2)

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Catholiques face à la guerre

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En ces temps troubles que sont les nôtres, il importe de se demander quelles doivent être les réactions d’un catholique face à la guerre, à toute guerre (offensive et défensive) ? Le Catéchisme de l’Église catholique répond à ces diverses questions. Afin de ne pas fatiguer le lecteur par un texte plutôt prolixe, voici donc celui, plus concis, du Compendium officiel du catéchisme en question : texte présenté sous forme de questions et réponses.

481. Qu’est-ce que la paix dans le monde ?

La paix dans le monde, qui est requise pour le respect et le développement de la vie humaine, n’est pas simplement l’absence de la guerre ou l’équilibre de forces opposées ; elle est « tranquillité de l’ordre » (saint Augustin), « fruit de la justice » (Isaïe 32, 17) et effet de la charité. La paix terrestre est image et fruit de la paix du Christ.

482. Que réclame la paix dans le monde ?

La paix dans le monde réclame une distribution équitable et la protection des biens des personnes, la libre communication entre les êtres humains, le respect de la dignité des personnes et des peuples, la pratique assidue de la justice et de la fraternité.

483. Quand peut-on moralement consentir à l’usage de la force militaire ?

Le recours à la force militaire est moralement justifié par la présence simultanée des conditions suivantes: la certitude d’un dommage subi grave et durable; l’inefficacité de toute solution pacifique ; les conditions sérieuses d’un succès ; l’absence de maux plus grands, étant bien considérée la puissance actuelle des moyens de destruction.

484. En cas de menace de guerre, à qui appartient-il d’apprécier de manière rigoureuse de telles conditions ?

Cela appartient au jugement prudent des Gouvernants, auxquels revient aussi le droit d’imposer aux citoyens l’obligation de la défense nationale, étant sauf le droit personnel à l’objection de conscience, obligation qui peut être réalisée par d’autres formes de service de la communauté humaine.

485. En cas de guerre, que demande la loi morale ?

La loi morale demeure toujours valide, même en temps de guerre. Elle demande que soit traités avec humanité les non-combattants, les soldats blessés et les prisonniers. Les actes délibérément contraires au droit des gens et les ordres qui les commandent sont des crimes que l’obéissance aveugle ne suffit pas à excuser. Il faut condamner les destructions massives, ainsi que l’extermination d’un peuple ou d’une minorité ethnique. Ce sont des péchés très graves et on est moralement tenu de résister aux ordres de ceux qui les commandent.

486. Que faut-il faire pour éviter la guerre ?

On doit faire ce qui est raisonnablement possible pour éviter à tout prix la guerre, étant donné les maux et les injustices qu’elle provoque. En particulier, il faut éviter l’accumulation et le commerce des armes non dûment réglementées par les pouvoirs légitimes ; les injustices, surtout économiques et sociales ; les discriminations ethniques et religieuses ; l’envie, la défiance, l’orgueil et l’esprit de vengeance. Tout ce qui est fait pour vaincre ces désordres et d’autres encore contribue à édifier la paix et à éviter la guerre.

(Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, Benoît XVI, 2005)

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La paix, « seule chose juste »

À petits pas, l’Église vaticane, avant même l’arrivée du pape François, avait esquissé la rupture avec la doctrine de la « guerre juste » émise par Augustin d’Hippone (saint Augustin) au Ve siècle, développée par Thomas d’Aquin (saint Thomas d’Aquin) au XIIIe siècle, et d’autres auteurs catholiques depuis, au point de faire partie du catéchisme de l’Église catholique.

Mais nul ne l’avait fait aussi brutalement que le pape François dans ce livre, « Politique et société » :« Aujourd’hui encore, nous devons bien penser le concept de ‘guerre juste’. Nous avons appris en philosophie politique que, pour se défendre, on peut faire la guerre et la considérer comme juste. Mais peut-on dire une ‘guerre juste’ ? Ou plutôt une ‘guerre de défense’ ? Car la seule chose juste, c’est la paix. »

Dominique Wolton l’interroge : « Vous voulez dire qu’on ne peut pas utiliser le terme de ‘guerre juste’, c’est cela ? »

Réponse du pape : « Je n’aime pas l’utiliser. On entend dire : ‘Moi, je fais la guerre parce que je n’ai pas d’autre possibilité pour me défendre.’ Mais aucune guerre n’est juste. La seule chose juste, c’est la paix. »

CONCLUSION: le Pape ne nie pas le droit pour un peuple envahi de se défendre mais il condamne simplement l’utilisation de l’expression « guerre juste ».

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Pourquoi vénérer la Vierge Marie?

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Marie est-elle imitable? Les Catholiques sont-ils les seuls à vénérer la mère de Jésus? Plutôt que de vous transmettre l’opinion de tel ou tel théologien digne de foi en ce domaine, je vous cite brièvement deux extraits d’un document du Magistère infaillible de l’Église, document provenant d’un pape dont l’intégrité et la sainteté ont été reconnues récemment, Paul VI:

Marie est-elle imitable? « La Vierge Marie a toujours été proposée par l’Église à l’imitation des fidèles, non point pour le genre de vie qu’elle a expérimenté (…) mais parce que, dans les conditions concrètes de sa vie, elle a adhéré totalement à la volonté de Dieu, elle a accueilli la parole et l’a mise en pratique, elle a été inspirée dans son action par la charité et l’esprit de service; bref, elle fut la première et la plus parfaite disciple du Christ. Tout cela a une valeur exemplaire universelle et permanente. » (Marialis Cultus, no. 35)

Les Catholiques sont-ils les seuls parmi les chrétiens a avoir une telle dévotion?       « Les Catholiques rejoignent leurs frères des Églises Orthodoxes, où la dévotion à la Vierge revêt des formes hautement lyriques et profondément doctrinales dans la vénération très aimante de la glorieuse « Théotokos » et dans les acclamations à Celle qui est « l’Espérance des chrétiens ». Ils rejoignent aussi les Anglicans dont les théologiens classiques ont jadis mis en lumière la solide base scripturaire du culte rendu à la Mère de Notre-Seigneur, et dont les théologiens actuels soulignent davantage l’importance de la place que Marie occupe dans la vie chrétienne. Ils rejoignent aussi leurs frères des Églises Réformées, dans lesquelles fleurit avec vigueur l’amour des Saintes Écritures, quand ils proclament les louanges de Dieu avec les paroles mêmes de la Vierge. » (Marialis Cultus, no. 32).

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« Homme et femme, il les créa »

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En ces temps de cafouillage sexuel où chacun veut être reconnu par le grand public comme ayant des droits qui lui sont propres … (je vous fais grâce de la liste de ces mal-aimés qui ne cesse de s’allonger), voici un rappel de l’institution fondamentale qui a traversé les siècles et demeure un incontournable: l’amour conjugal. Le mariage n’est pas l’effet du hasard ou le produit de l’évolution de forces naturelles inconscientes: c’est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l’humanité son dessein d’amour. Voici les paroles de ce grand pape que fut Paul VI, paroles prophétiques qui nous donnent l’heure juste à ce sujet:

« L’amour conjugal est avant tout un AMOUR PLEINEMENT HUMAIN, c’est-à-dire à la fois sensible et spirituel. Ce n’est donc pas un simple transport d’instinct et de sentiments, mais aussi et surtout un acte de la volonté libre, destiné à se maintenir et à grandir à travers les joies et les douleurs de la vie quotidienne, de sorte que les époux deviennent un seul cœur  et une seule âme et atteignent ensemble leur perfection humaine.

L’amour conjugal est ensuite un AMOUR TOTAL, c’est-à-dire une forme toute spéciale d’amitié personnelle, par laquelle les époux partagent généreusement toutes choses, sans réserves indues ni calculs égoïstes. Qui aime vraiment son conjoint ne l’aime pas seulement pour ce qu’il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir l’enrichir du don de soi.

L’amour conjugal est encore un AMOUR FIDÈLE ET EXCLUSIF jusqu’à la mort. C’est bien ainsi, en effet, que le conçoivent l’époux et l’épouse le jour où ils assument librement et en pleine conscience l’engagement du lien matrimonial. Fidélité qui peut parfois être difficile, mais qui est toujours possible et toujours noble et méritoire, nul ne peut le nier. L’exemple de tant d’époux à travers les siècles prouve non seulement qu’elle est conforme à la nature du mariage, mais encore qu’elle est source de bonheur profond et durable.

Enfin, l’amour conjugal est un AMOUR FÉCOND, qui ne s’épuise pas dans la communion entre époux, mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. »

(Paul VI, Encyclique Humanae Vitae, D.C. 1445-1446)

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La prière selon un curé du 19e siècle

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Qui n’a pas entendu parler de Jean-Marie Vianney (†1859), mieux connu sous le nom de Saint curé d’Ars. L’antithèse du prêtre intellectuel, Jean-Marie eut peine à se faire ordonner tant était grande son incapacité d’apprendre le latin. Nommé curé d’un petit village des Dombes (France), sa sainteté éclata au grand jour jusqu’à attirer, à la fin de sa vie, des foules nombreuses de pèlerins. Confesseur recherché, il s’adonna à une œuvre de catéchèse permanente par des exhortations qui touchaient le cœur des fidèles. Voici comment il s’exprime sur la prière:

« Voyez mes enfants, le trésor d’un chrétien n’est pas sur la terre, il est dans le ciel. Eh bien! Notre pensée doit aller où est notre trésor. (…) La prière n’est autre chose qu’une union avec Dieu. Quand on a le cœur pur et uni à Dieu, on sent en soi un baume, une douceur qui enivre, une lumière qui éblouit. Dans cette union intime, Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble; on ne peut plus les séparer. C’est une chose bien belle que cette union de Dieu avec sa petite créature. C’est un bonheur qu’on ne peut comprendre. (…) La prière est un avant-goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C’est un miel qui descend dans l’âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil. (…)

Que de fois nous venons à l’église sans savoir ce que nous venons faire et ce que nous voulons demander! Et pourtant quand on va chez quelqu’un, on sait bien pourquoi on y va. Il y en a qui ont l’air de dire au bon Dieu: «Je m’en vais vous dire deux mots pour me débarrasser de vous … » Je pense souvent que, lorsque nous venons adorer Notre Seigneur, nous obtiendrions tout ce que nous voudrions, si nous le lui demandions avec une foi bien vive et un cœur bien pur. »

(Catéchisme de saint Jean-Marie Vianney sur la prière)

 

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SOMMES-NOUS DES IDOLÂTRES ?

Le mot « idole » peut être compris de diverses manières:

  1. Dans le domaine religieux (biblique), l’idole est synonyme de «faux dieux» (dieux des païens) à l’opposé du Dieu unique des Juifs, des Chrétiens ou des Musulmans. Dans l’Ancien Testament, le terme idole pouvait également désigner toute représentation sculptée du vrai Dieu.
  2. Dans le domaine séculier (contemporain), l’idole désigne souvent une personne qui sert de faux modèle à une partie de la population (ou même à une génération). Cette idole peut être incarnée par une vedette de cinéma, de la chanson ou encore du monde sportif.
  3. Dans le domaine de la vie spirituelle, (et c’est celui qui nous intéresse!) l’idole représente tout ce qui nous empêche de servir le Seigneur. « Petits enfants, gardez-vous des idoles » conseille saint Jean aux lecteurs/trices de sa première lettre (1 Jean 5, 21). L’apôtre avait sans doute en vue l’enseignement des antichrists de son temps, source d’erreurs et d’esclavages de toutes sortes. En effet, dès qu’on cesse de servir le Seigneur, on devient vite esclave de nombreux maîtres: l’argent, la cupidité, la sensualité, le culte du corps, l’exhibitionnisme, le narcissisme, et j’en passe! Derrière ces vices qui sont idolâtriques se cache une méconnaissance du Dieu unique qui seul mérite notre confiance.

Dans un réquisitoire terrible, saint Paul dénonce le péché des hommes de son temps qui, au lieu de reconnaître le Créateur à travers sa création, ont échangé la gloire de Dieu pour une représentation matérielle : statues divinisées ou fresques mythologiques. L’Apôtre y voit également la source de leur déchéance: « C’est pourquoi, dit-il, Dieu les a livrés à des passions avilissantes: leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature; les hommes de même, abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de désir les uns pour les autres, commettant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement » (Romains 1, 26-27). A ce titre, le sida et la vérole du singe en sont les plus récents exemples. Quant aux conséquences spirituelles de ces passions avilissantes, elles ne sont pas moins terribles: « Ne vous y trompez pas! Ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les sodomites … n’hériteront du Royaume de Dieu » (1 Corinthiens 6, 9). L’absence de religion dans nos sociétés modernes ne peut manifestement que conduire l’homme à sa déchéance !

Petits enfants, gardez-vous des idoles!  Un travail quotidien et de tout instant s’impose donc à nous, Chrétiens! Puisse notre société se réveiller de sa torpeur et de son matérialisme ambiant et se reprendre en mains. Puisse l’Église redevenir un phare dans un monde enténébré qui cherche la vérité comme à tâtons. Tâche impossible ? Rêve irréalisable ? Qu’en dit le Christ ? « Vous êtes le sel de la terre … la lumière du monde » (Matthieu 5, 13) et il ajoute « Dans le monde vous aurez à souffrir, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde! » (Jean 16, 33).

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Narcisse et la tendance homosexuelle

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Pour nous qui vivons au début du troisième millénaire, il nous est difficile d’ignorer l’ampleur du mouvement gay qui ne cesse de faire les manchettes … et la question se pose: d’où vient cet engouement chez certains de nos contemporains pour un style de vie autrefois jugé  bizarre, pour ne pas dire anormal? Tous ces adeptes sont-ils « nés comme ça » ou ne seraient-ils pas en partie victimes d’une société hédoniste à outrance?

Dans son article « Sommes-nous les enfants du narcissisme? », Renaud Beauchard note que la notion de narcissisme peut s’appliquer à l’observation des tendances actuelles des sociétés modernes occidentales. Mais, au préalable, notons pour les non-initiés que ce terme « narcissisme» provient du mythe grec de Narcisse, beau jeune homme qui, venant un jour à une source d’eau pour apaiser sa soif, vit son reflet dans l’eau et s’extasia devant lui-même: sans s’en douter, il se désira lui-même … il devint ainsi l’amant et l’objet aimé. Déjà en 1887, le psychologue français Alfred Binet avait utilisé ce terme pour décrire une forme de fétichisme consistant à prendre sa personne comme objet sexuel. En 1909, Isidore Sadger parle de narcissisme à propos de l’amour de soi comme modalité de choix d’objet chez les homosexuels, et, à sa suite, Sigmund Freud définit le narcissisme comme « un stade de développement nécessaire dans le passage de l’auto-érotisme à l’amour d’objet ». 

Quoiqu’il en soit de toutes ces études savantes, je remarque personnellement que, depuis 50 ans, la société nord-américaine a subi une énorme poussée vers le culte du corps avec les conséquences que l’on sait. Après la deuxième guerre mondiale, une entreprise montréalaise fondée par les frères Weider s’est développée avec succès dans le domaine du culturisme (bodybuilding), domaine dont Arnold Schwarzenegger deviendra vite la star incontestée. Se maintenir en forme est devenu depuis un incontournable (et c’est très bien ainsi) mais que de dérapages non prévus comme l’addiction exagérée chez certains à la musculature pour elle-même. Le miroir a pris pour eux le relais qu’était la source d’eau pour Narcisse.  De nombreux magazines propagèrent cet engouement et on assista alors (et aujourd’hui encore) à un étonnant exhibitionnisme public qui persiste toujours dans les milieux gay.  Force est de constater, comme disait plus haut Renaud Beauchard, que le narcissisme est bien une tendance actuelle de nos sociétés modernes. Malheureusement, l’explosion simultanée de la pornographie sous toutes ses formes en fut également la triste conséquence.

Se pose alors la question: Dans quelle mesure la société actuelle est-elle, elle-même, responsable de cette recrudescence du style de vie homosexuel? Plutôt que de parler de transmission de « gènes familiaux » (toujours possible, évidemment), ne devrions-nous pas surtout parler de transmission de « gènes sociaux » ?

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