Trop souvent, nous mettons beaucoup d’ardeur à bien vivre un temps liturgique quitte à nous retrouver comme la montagne qui accouche d’une souris … des résultats décevants, car il nous manquait un plan d’action ! Les bonnes intentions ne suffisent pas dans la vie spirituelle ; nous devons mettre la main à la pâte, surtout lorsqu’il s’agit de conversion ou de combat spirituel. Hélas, nous nous empêtrons dans la recherche d’une formule magique qui nous ferait accomplir de grandes choses pour la Gloire de Dieu alors que tout ce que Dieu attend de nous est de mourir à nous-mêmes et lui devenir plus disponibles. Ce processus de purification, si exigeant, peut néanmoins s’apparenter avantageusement à une liturgie, une offrande de nous-mêmes unie à celle du Christ en Croix. Voici comment en parle un évêque de Ravenne (Nord de l’Italie), écrivain extraordinaire du 5e siècle, surnommé le « chrysologue » ou « parole d’or » (doué qu’il était d’une grande éloquence) :
« Écoutons l’adjuration de l’apôtre Paul: « Je vous adjure d’offrir vos corps » (Romains 12, 1). L’Apôtre, par cette demande, a fait accéder tous les humains au sommet du sacerdoce: offrir vos corps, comme un sacrifice vivant! Quelle fonction sans précédent que celle du sacerdoce chrétien ! L’homme y est à lui-même et la victime et le prêtre ; l’homme n’a pas à chercher au dehors ce qu’il doit immoler à Dieu ; l’homme apporte avec lui et en lui ce qu’il doit offrir pour lui-même à Dieu en sacrifice. (…)
Sois donc et le sacrifice et le prêtre de Dieu. Ne néglige pas le don que t’a concédé la souveraineté divine. Revêts la robe de la sainteté ; boucle sur toi le ceinturon de la chasteté ; que le Christ vienne voiler ta tête ; que la croix imprimée sur ton front te protège toujours ; mets sur ton cœur le mystère de la science divine ; fais brûler sans cesse l’encens de la prière ; empoigne le glaive de l’Esprit ; fais de ton cœur un autel. Et ainsi présente ton corps à Dieu, offre-le sans crainte en sacrifice. » (Homélie de saint Pierre Chrysologue, PL 52, 499-500)
Sainteté de vie, chasteté, prière, lectures bibliques, autant de moyens aptes à remplir nos journées de bonnes actions. Le concile Vatican II, en faisant allusion au sacerdoce commun des fidèles, n’a donc rien inventé de neuf, mais n’a fait que remettre en lumière une vérité traditionnelle de notre foi: « Les fidèles exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, par le témoignage d’une vie sainte, par l’abnégation et la charité active » (Lumen Gentium, no 10). Voilà notre mystérieuse collaboration à l’œuvre du Christ Sauveur, voilà notre dignité chrétienne, voilà notre plan d’action pour le temps de l’Avent. Que Dieu nous vienne en aide et nous le rende possible !
M.E.R.C.I. 🥺
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