Qu’on le veuille ou non, tout être vivant sur terre est un jour ou l’autre confronté à ce phénomène appelé « souffrance ». On peut s’y résigner à contre-coeur comme on peut l’assumer volontairement. Pour les disciples du Christ, ce phénomène n’est pas sans issue car il prépare le terrain à l’espérance chrétienne, l’espérance d’un bonheur promis.
Le Pape François disait un jour qu’il ne craignait pas la mort mais la souffrance ! En effet, on ne peut aimer la souffrance, la vraie, sans être un peu tordu. La souffrance demeure néanmoins un aspect fondamental de notre condition humaine, aspect que Jésus a voulu assumer sans pour autant l’affectionner : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne. » (Luc 22, 42). Et pourtant il l’aimait cette souffrance et même la désirait mais uniquement en tant qu’instrument de son amour salvifique : « C’est un baptême que j’ai à recevoir et comme il me tarde de le voir s’accomplir » (Luc 12,50).
Le mystère de la souffrance habite la Bible du commencement à la fin, du jardin de la Genèse jusqu’au triomphe des élus dans l’Apocalypse. La rédaction du livre de Job fut un noble effort de la part des sages de l’Ancienne Alliance pour expliquer la souffrance humaine mais il n’aboutit finalement qu’à une vague confiance dans le plan insondable du Créateur : « Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur » (Job 2, 10). Avec Judith, cette héroïne qui délivra momentanément son peuple des Assyriens, on commence à voir la souffrance comme une mise à l’épreuve providentielle : « Rendons grâce au Seigneur notre Dieu qui nous met à l’épreuve, tout comme nos pères. Rappelez-vous tout ce qu’il a fait à Abraham, toutes les épreuves d’Isaac, tout ce qui arriva à Jacob » (Judith 8, 25-26). Quant aux nombreuses lamentations des psalmistes et des prophètes, elles ne font que souligner opportunément les liens entre souffrances et infidélités : « Seigneur, nous connaissons notre mal, la faute de nos pères ; oui, nous avons péché contre toi » (Jérémie14, 20).
Le mystère de la Rédemption par la Croix est évidemment centré sur les souffrances du Messie offertes en expiation pour les péchés : une kyrielle de souffrances de toutes sortes, psychiques, physiques, affectives et même spirituelles. Souffrances volontaires certes, et combien précieuses aux yeux du Père, mais qui jouent également un rôle d’exemplarité pour ses disciples. Avec Jésus, nous sommes appelés non pas à aimer la souffrance mais à la supporter comme faisant partie de notre cheminement de foi : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Marc 8, 34). Souffrances quotidiennes, petites et grandes, mais sans mesure avec la gloire qui nous attend : « J’estime en effet, dit saint Paul, que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous » (Romains 8, 18). On est bien loin de l’esprit frileux de la société actuelle qui débouche comme tout naturellement sur le suicide assisté !
Souffrance fatidique ou pédagogique ? Un peu des deux, sans doute : car s’il nous est impossible, d’une part, de faire abstraction de notre fragile condition humaine, il est également vrai, tout au moins pour nous chrétiens, qu’on ne saurait passer sous silence l’utilisation par Dieu de nos souffrances dans le contexte plus large de notre sanctification personnelle (« Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » Romains 8, 25). Le mystère de la souffrance s’éclaire donc dans celui de la Révélation … et comment pourrait-il en être autrement ?? Aussi, concluons ces quelques remarques par un extrait d’hymne liturgique qui résume bien les convictions intimes qui doivent nous habiter :
« La création tend vers le jour
où l’on dira du Dieu d’amour :
il fait mûrir toute souffrance
en fruits de paix, en liberté,
pour que son Nom soit sanctifié.«
Il est évident que la souffrance pour elle-même est une mauvaise chose provoquer la souffrance est une mauvaise chose mais on ne peut que reconnaître que la souffrance est une partie intégrante de la vie…
Tout être humain rencontre la souffrance d’une façon ou d’une autre c’est évident et il y a plusieurs façons de l’affronter, de la traverser, de la dépasser et de l’assumer.
À ce qu’il semble toute la vie semble un apprentissage une évolution dans l’apprentissage de cette souffrance, on commence par la refuser, se battre contre, renoncer à ce qu’elle n’existe plus , être écrasé par la souffrance… puis vient un temps où l’on se rend compte qu’on ne peut en faire l’économie puisque la souffrance semble une donnée récurrente non pas permanente mais récurrente… chaque souffrance est provoquée par des choses différentes….
Par des événements différents, des personnes différentes, des étapes différentes….ou pas….
En fait cela peut-être des événements, des personnes ou des étapes semblables ou qui reviennent mais c’est nous qui sommes différents à chaque fois car l’expérience précédente fait que nous réagissons de façon différente…. Ce qui est différent face à la souffrance c’est nous-même , car l’expérience précédente nous a quelque peu changé …. la première fois on est surpris, on ignore ce que c’est et comment y faire face … les fois suivantes si cela se répète, nous semblons dire… oh bah je sais … mais ce n’est pas tout à fait vrai car si la souffrance semble se répéter c’est nous qui sommes différents d’abord par l’expérience que nous en avons eu nous avons été changés… soit nous reconnaissons cette souffrance et dans un premier temps on se dit au bas je connais mais l’expérience n’est pas connaissance en la matière car la première expérience a fait que nous avons changé même si nous ne nous en apercevons pas tout de suite … l’expérience a changé la donne ,non pas l’événement en soi, mais nous-mêmes avons changé, nous avons appris quelque chose qui nous a fait changer….
Peut-être reconnaîtrons-nous cette souffrance mais justement si nous la reconnaissons nous l’affronterons différemment parce que la première expérience nous a fait changer et c’est nous qui sommes différents ce n’est pas la souffrance….
Finalement c’est notre état intérieur qui change la donne…
soit nous laissons l’événement nous écraser complètement soit nous y faisons face…. Finalement c’est comme un chemin tortueux que nous empruntons régulièrement au début on se tord les chevilles un peu dans tous les sens violemment ou pas mais chaque fois que nous l’empruntons nous apprenons à prévoir comment poser notre pied avec force ou pas à cet endroit ou pas et de fait à chaque fois nous apprenons un peu plus comment avancer sur ce chemin en évitant les entorses.
Réagir face à un événement s’apprend finalement de la même façon, il faut plus ou moins de temps selon l’événement ou notre capacité à accepter …la leçon….
La faute d’orthographe récurrente dans une dictée nous coûtera chaque fois la même sanction si nous refusons d’écrire le mot tel qu’il se doit…. jusqu’au jour où nous accepterons d’écrire comme cela se doit ….
Apprendre de la vie est du même ordre…..
Tant que nous refuserons d’apprendre, nous souffrirons de même…..et resterons sur place.
Me vient image de l’enfant qui en promenade familiale refuserait de mettre un pied devant l’autre …soit il reste seul si la famille continue d’avancer en l’ignorant….soit il accepte la nécessité absolue à mettre un pied devant l’autre ….
cela s’apprend …. refuser d’apprendre ne fait qu’amplifier la douleur ou la difficulté…..
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, savoir assumer la souffrance lui donne une valeur pédagogique certaine. Mais il existe également une dimension pédagogique qui nous dépasse et c’est celle de Dieu dont le Plan sanctificateur nous dépasse évidemment.
J’aimeJ’aime
Assurément ! Dieu est tout autre …. !
Et,, je crois, Il ne se répète jamais et, nous même, changeons à chaque nouvelle expérience car, réagir à un évènement, s’adapter, nous oblige à être autre, et Dieu ne revient pas en arrière….
Il n’y a qu’à lire les »aventures » des Hébreux d’Egypte à la terre promise, par exemple ….
Si nous écrivions notre histoire Sainte personnelle, nous serions peut-être bien surpris… peut-être bien que nous devrions le faire, …, Peut-être serions-nous surpris….
J’aimeAimé par 1 personne