En ce 1er janvier, fête de Marie, Mère de Dieu, je voudrais réfléchir brièvement sur le rôle de la Vierge dans la vie de l’Église. Plus de 50 ans se sont écoulés depuis la tenue du Concile Vatican II, et il se trouve encore des catholiques pour mettre en doute le rôle de Marie dans la vie de l’Église. On sait que nos frères protestants acceptent difficilement notre dévotion mariale, lui opposant l’unique médiation du Christ comme Sauveur du monde. Or, dans la foulée d’un concile favorable aux relations œcuméniques, plusieurs de nos théologiens ont cru bien faire en minimisant non seulement le rôle de Marie mais également celui des saints dans notre vie spirituelle; et ce fut alors, comme on a pu le constater, une mise au rancart assez généralisée de tout ce qui sentait la « dévotion » … au profit, hélas, d’une cérébralisation de notre liturgie. Par ailleurs, à l’opposé de cette tendance, un petit nombre de catholiques continuent à attribuer à la Vierge Marie un rôle de médiation parallèle, sinon égale, à celui de son Fils ! Deux excès qui méritent d’être dénoncés. Voici donc un court extrait du document conciliaire sur l’Église (Lumen Gentium) qui traite clairement et définitivement de cette question :
« La bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’Avocate, d’Auxiliatrice, de Secourable, de Médiatrice. Mais il faut entendre cela de telle sorte que rien ne soit enlevé ni ajouté à la dignité et à l’efficacité du Christ, unique Médiateur.
En effet, aucune créature ne peut jamais être égalée au Verbe incarné, au Rédempteur. Mais, de même que le sacerdoce du Christ est participé de manières diverses soit par les ministres, soit par le peuple fidèle; de même que l’unique bonté de Dieu se répand réellement sur les créatures de diverses façons; ainsi l’unique médiation du Rédempteur n’exclut pas, mais suscite une coopération variée, participée différemment par les créatures, à partir d’une source unique.
Cette fonction subordonnée de Marie, l’Église la professe sans hésitation. Elle ne cesse d’en faire l’expérience et elle la présente avec ferveur à l’amour des fidèles, afin qu’ils s’appuient sur ce secours maternel pour s’unir plus profondément à notre Médiateur et Sauveur. » (Lumen Gentium, no 62)
Fonction subordonnée mais fonction bien réelle … et c’est la raison pour laquelle les papes n’ont jamais hésité « à présenter avec ferveur cette fonction de Marie à l’amour des fidèles ». Les nombreux exemples qu’en donne le pape François ne dérougissent pas: prières mariales à Sainte-Marie-Majeure avant et après chacun de ses voyages, visites des principaux sanctuaires de la Vierge dans les pays visités, institution de nouvelles fêtes liturgiques, etc. Et que dire de ses allusions à l’efficacité de l’intercession des saints, comme celle de saint Joseph, qui illustrent à merveille les dires du Concile: « l’unique médiation du Rédempteur n’exclut pas mais suscite une coopération variée, participée différemment par les créatures, à partir d’une source unique ». Rendons grâce à Dieu pour ce ministère pontifical qui, malgré les vents contraires, nous rassure et nous confirme dans l’efficacité de l’intercession céleste de la Vierge et des saints.
Voilà le regard sage et pleinement ecclésial qu’il nous faut tenir pour nous appuyer sur les secours maternels de la Vierge Marie et la prière fraternelle et soutenante des saints, dans la visée de nous unir toujours plus profondément au Seigneur, unique Rédempteur et Médiateur.
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