Adorable et Assimilable

Eucaristia (3)

La Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ (autre fois, Fête-Dieu) a toujours attiré l’attention affectueuse des Catholiques, et pour cause. Depuis le Moyen-Âge, l’Église a toujours entouré cette fête des plus grands honneurs: messe solennelle, processions, chants, fleurs, reposoirs, … sans oublier ses rejetons obligés: saluts du Saint-Sacrement et adorations des Quarante heures! Mais d’où vient cet engouement qu’on ne retrouve pas dans les Églises orientales? Et tout d’abord qu’est-ce que l’eucharistie?

« L’eucharistie, est le sacrement de la tendresse de Dieu, écrit le père Rey-Mermet, car Dieu ne crée l’univers que pour s’unir tous les humains dans l’amour ». Et c’est pourquoi l’Incarnation ne se termine pas au Christ mais à tout individu, justement pour que tout individu devienne divin. Merveilleux! Mais mange-t-on le Christ en privé et pour nous-même seulement? Non, on le mange ensemble, communautairement: « Le pain que nous rompons, dit Paul aux Corinthiens, n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, nous ne formons qu’un seul corps, car tous nous avons part à ce pain unique ». La communion nous unis donc les uns aux autres tout en nous unissant à la victime de la croix; car, en nous invitant à manger son corps livré et à boire son sang versé, Jésus nous intègre à sa propre offrande pour ne faire qu’un avec lui. Dans l’eucharistie, Jésus ne pouvait que se faire assimilable. Sans être exclusif, l’eucharistie demeure donc le moyen par excellence de notre assimilation au Christ.

La présence réelle et substantielle de Jésus dans ce sacrement a souvent été mise en doute, et spécialement depuis 500 ans, par les Protestants qui n’y voient qu’un pur symbole. Face à cette hérésie, les réactions du magistère de l’Église ne se firent pas attendre avec la tenue du concile de Trente (16e siècle). Cependant, cette insistance sur la présence réelle repoussa dans l’ombre la dimension de nourriture du sacrement au profit de l’adoration: on encouragea avec succès diverses démonstrations publiques (processions, saluts et bénédictions) mais, le Jansénisme aidant, la communion, elle, devint plus rare. Quoiqu’il en soit, se développa peu à peu dans l’Église Catholique une dévotion eucharistique, inconnue (sous cette forme) de l’Église Orientale, qui parvint néanmoins à se comparer avantageusement à une autre dévotion propre aux Orientaux: celle des icônes. Faut-il s’en offusquer? À chaque Église sa grâce particulière! Quoique puissent en penser certains liturgistes, le culte eucharistique en dehors de la messe s’est quand même avéré source de grâces et de consolations pour de nombreux fidèles, au cours des siècles. Le Pape François lui-même n’a-t-il pas privilégié l’adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement lors de sa prière publique à la basilique Saint-Pierre en 2020, au tout début de la pandémie?

Jésus adorable donc, mais aussi et surtout Jésus assimilable! Voila un mystère de foi qui ne cesse de révéler ses richesses spirituelles. Sacrement de la tendresse de Dieu, son but avoué est de nous unir à Lui dans une étreinte éternelle. Puissions-nous tous en profiter!

A propos moinillon

jacques172.com
Cet article, publié dans Adoration, Amour, Amour fraternel, Bonheur, Désir de Dieu, Dieu, Eucharistie, Foi, Jésus, Joie, Messe, Mystère, Solidarité, Vie éternelle, est tagué , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.