La messe n’est pas qu’un sacrifice, elle est également un repas! La première partie nous a fait savourer la Parole de Dieu, la deuxième nous offre le Corps même du Christ. La liturgie eucharistique se terminera donc par la communion, précédée comme il se doit par une prière, le Notre Père. Voici le commentaire de dom Guillerand sur l’oraison dominicale, commentaire assez long dont nous lirons aujourd’hui la 1ère partie:
« Seigneur Jésus, en transformant mon âme en vous, vous la faites bien grande. Vous abattez les frontières où s’enferme si jalousement son moi si restreint; vous lui donnez les dimensions de votre cœur sans bornes. Alors elle peut prier; elle peut s’unir à toute cette famille dans laquelle vous la faites entrer; elle peut reprendre les grands mots si simples de votre prière: Notre Père, Pater noster! Je les ai tant répétés, ces mots, qu’ils sont devenus presque banals et comme usés sur mes lèvres. Je veux les rajeunir en les redisant avec vous, dans le cadre intime de cette Messe d’âme, à la lumière de votre immolation.
Notre Père! C’est le ciel et la terre réunis. Le ciel, c’est lui, le Père! La terre, c’est nous. Leur union est votre œuvre et c’est surtout l’œuvre de ce suprême sacrifice que la messe reproduit. En venant à nous et en mourant pour nous, vous nous avez rouvert les portes du foyer paternel, vous nous avez refaits enfants de Dieu. Ce foyer du Père où nous le rejoignons, où nous reprenons ses traits, où nous recevons communication de sa vie, c’est précisément ce sanctuaire profond de nos âmes. Voilà le lieu où il réside, où il nous invite à demeurer avec lui, où se prononcent les grands mots de la divine et filiale prière: « Notre Père ».
« Quand vous priez, avez-vous dit vous-même, entrez dans la demeure secrète de vos cœurs, fermez bien toutes les portes et là, seul avec le Père qui l’occupe, parlez-lui, dites-lui: Notre Père qui êtes aux cieux » (d’après Matthieu 6, 6.9). O Vous qui occupez ce royaume intérieur et tout spirituel, loin des choses passagères, par delà mes soucis terrestres, mes passions, mes impressions du moment, dans une atmosphère où les divergences humaines de l’égoïsme et des intérêts personnels disparaissent et où nous découvrons les grands traits communs qui nous font tous frères; ô Vous qui sans cesse, de ce foyer intime, me communiquez tout ce que j’ai d’être et de vie; ô Vous, l’Être de tout être et la Vie de toute vie; ô Père, seul vrai Père, seul Principe et Source infinie d’où part tout ce qui est, seul Être qui est, faites-vous connaître de moi et de tous. La vraie vie, c’est cette connaissance. C’est votre vie éternelle. Une âme entre dans cette vie quand elle vous voit, quand elle voit et aime Celui qui est en elle et qui la fait vivre. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 126 s)
« O Vous qui occupez ce royaume intérieur et tout spirituel, loin des choses passagères, par delà mes soucis terrestres, mes passions, mes impressions du moment, dans une atmosphère où les divergences humaines de l’égoïsme et des intérêts personnels disparaissent et où nous découvrons les grands traits communs qui nous font tous frères ; ô Vous qui sans cesse, de ce foyer intime, me communiquez tout ce que j’ai d’être et de vie ; ô Vous, l’Être de tout être et la Vie de toute vie ; ô Père, seul vrai Père, seul Principe et Source infinie d’où part tout ce qui est, seul Être qui est, faites-vous connaître de moi et de tous. »
Que c’est beau…
Cette prière devrait être celle de tous les chrétiens en ces temps de pandémie.
Je lis en ce moment, grâce à vous, le commentaire de Dom Guillerand sur l’évangile selon saint Jean et suis frappée de la profondeur de cet homme… Vraiment, je comprends votre adhésion.
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